La rive ouest du passage des Arbalétriers, dont les riverains dénoncent l'état indigne et cherchent à protéger par des plots les dommages causés par des camions à l'immeuble ancien (Photo VlM/MT)
Réunion le 6 novembre avec l’administratrice judiciaire récemment nommée pour gérer ce passage privé où le Centre Culturel Suisse (CCS), association loi de 1901 locataire gratuit de locaux appartenant à la Confédération Helvétique, dispose d'une salle qui reçoit du public.
Selon des riverains concernés par l'état du passage, la situation est extrêmement tendue avec le CCS en raison de deux conflits majeurs que l’administratrice doit régler : le rétablissement de la circulation automobile dans le passage et le retrait des bornes de protection des façades que le CCS a décidé unilatéralement.
L’enjeu de la réunion était pour les copropriétaires de faire réinstaller les plots que le CCS a supprimés pour permettre à ses camions de circuler plus aisément au risque de détériorer la partie fragile de l'immeuble en encorbellement .
Intrusion des camions du CCS dans le passage
Au cours de la réunion, le CCS a exprimé son refus catégorique de les remettre en place car il veut élargir le passage pour laisser plus de place aux camions ... de pompiers ! Les pompiers, n’ont rien demandé et de toute façon aucun camion de pompiers ne peut entrer dans ce passage à cause du portique et de son étroitesse ; ce qui n’effraie pas les pompiers car ils ont, d'après leurs dires, suffisamment de mètres de tuyaux et d’échelles pour atteindre les immeubles en cas de besoin.
L'Architecte des Bâtiments de France du IIIe arrondissement, Samanta Deruvo, lors de sa visite un mois après l’achèvement des travaux (à la suite de l’article dans le Canard enchainé à propos des pavés sciés au laser) avait exigé de l’architecte Thierry Pasco qu’il protège l’encorbellement au milieu du Passage.
Les riverains déplorent que le CCS ne pense qu'à favoriser ses activités d’ERP (établissement recevant du public) au dépend de la tranquillité des habitants et de la conservation d’un lieu emblématique du Marais. Le droit de propriété et la réglementation d’urbanisme des secteurs protégés sont négligés et le patrimoine parisien "adapté" aux nécessités marchandes. S'agissant de la Suisse, pays ami dont le sérieux n'est pas en doute, on aimerait que son Ambassadeur intervienne pour rappeler ses compatriotes au respect du patrimoine du pays d'accueil qui est le nôtre.
Pour ce qui nous concerne, nous sommes guidés par le souci que le patrimoine historique et architectural du Marais soit préservé. Ce lieu est un des rares vestiges d'une période ancienne qui remonte au XVème siècle, à la reine Isabeau de Bavière, Charles VI et les ducs de Bourgogne et d'Orléans. Il est infiniment regrettable qu'il soit livré aux tags immondes qui tapissent les murs de la rive ouest et à une basse querelle autour de plots de protection qui semblent pourtant a priori bien nécessaires.
GS/MT