Paris, le plan de Matthieu Mérian (1615), illustration de la carte de vœux du Maire du IVe. L'île Saint-Louis est encore "l'île aux vaches", séparée de l'île Notre-Dame devenue l'île de la Cité
Ariel Weil Maire du IVe envoie ses voeux à ses administrés, pour la dernière fois es-qualité, en reprenant une carte du vieux Paris en soulignant qu'elle épouse miraculeusement 400 ans auparavant les contours du nouvel arrondissement Paris-centre dont il espère être le Maire en 2020. Il commente sa trouvaille avec des vibratos dans la voix. Ce qu'il nous rappelle ou nous apprend est d'ailleurs fort intéressant. Nous nous faisons un plaisir de le publier :
"Nous avons fait le choix du plan de Mérian, représentant Paris au temps de Louis XIII, parce que c’est l’un des rares à montrer la « ville » et la Cité (sur la « rive gauche », bien moins développée, c’est encore l’Université) dans son extension maximale à l’ouest, avant la disparition complète de l’enceinte de Charles V et l’accroissement de Paris par absorption de ses nombreux faubourgs.
Avec l’enceinte dite des « Fossés-Jaunes », le périmètre de la Ville, construite à partir de la Cité et d’une partie de l’actuel 4e arrondissement (qui possède des vestiges des 3 grandes enceintes successives : antique, Philippe Auguste et Charles V désormais exposée au jardin Teilhard de Chardin depuis 2019) c’est en fait le périmètre du futur « Paris Centre » qui est dessiné… il y a 4 siècles (en réalité bien avant l’actuelle numérotation des arrondissements) ! Chacun y lira ce qu’il voudra mais cette plongée dans le passé de Paris montre une fois encore qu’à chaque époque la ville a su se réinventer. L’an dernier, nous avions fait le choix des bitumeurs de la rue de Rivoli qui, en remontant certes moins loin (1947) montrait cette même réalité.
Dans les deux cas, je suis aussi heureux de l’opportunité de mettre à l’honneur les fonds prodigieux de nos institutions culturelles locales (l’an dernier la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris, et cette année les Archives Nationales), que nous avons fouillé pour y dénicher ces trésors (même si le plan de Mérian était en fait déjà accroché au mur de mon bureau !) Les Archives Nationales ont d’ailleurs programmé une très belle exposition achevée cette semaine et intitulée « Quand les artistes dessinaient les Cartes » qui m’a donné l’idée d’en interroger le fonds. C’est l’occasion de saluer leur directeur Bruno Ricard et toute son équipe, Emmanuel Rousseau et Céline Gaudon.
Pour aller plus loin, il s’agit de l’un des plans les plus exacts du XVIIème siècle où l’on voit Paris embelli, transformé et maîtrisé. Le Pont-Neuf, premier pont parisien non bâti, traverse la Seine de part en part (il est agrémenté d’une statue fantaisiste de Henri IV). Au premier plan figure donc l’enceinte des Fossés-Jaunes - représentée sur les plans de Quesnel et de Vassalieu – et qui fut totalement détruite en 1705, peu de temps après son achèvement (ce qui explique aussi la rareté des plans qui la représentent). Une enceinte historique qui revêt donc une importance particulière pour la ville de Paris dans sa configuration actuelle et plus particulièrement pour le Centre de Paris.
C’est donc un choix qui nous pousse à imaginer notre avenir sans oublier le passé. Ce passé qui résonne dans nos mémoires comme le garant de notre présent et à partir duquel nous construisons notre futur (proche) : Paris Centre."
Ariel Weil
Maire du IVe