Une "lecture" dans la salle de théâtre de la Maison de la Poésie. Avec ou sans accompagnement musical. Elle peut réunir 170 spectateurs, dans un cadre rénové et des sièges bien confortables.... Une autre salle en cave voutée peut accueillir de son côté 50 personnes. Passage Molière, 157 rue St Martin 75003 Paris
C'est plus qu'une "maison", c'est autre chose qu'un théâtre, c'est un centre culturel qui s'est jadis consacré au théâtre puis à la poésie et qui est dédié aujourd'hui à la littérature, sous l'impulsion depuis six ans de son Directeur Olivier Chaudenson. Situé au milieu du passage Molière dans le IIIe, une voie privée qui relie les rues St Martin et Quincampoix, bordée d'immeubles de la Ville de Paris actuellement en phase de rénovation.
La frontière entre littérature et poésie, entre poésie et théâtre est ténue. Georges Pompidou dans son anthologie sur la poésie française a retenu des pages des tragédies de Corneille et de Racine ou du théâtre de Paul Claudel. Olivier Chaudenson n'a pas voulu que la Maison dont il a la charge reste enfermée dans une définition trop étriquée et trop exclusive de la poésie. Dans ce but il a choisi de consacrer sa mission culturelle à la littérature en général.
Olivier Chaudenson
Dans un entretien réalisé pour Télérama avec la journaliste Anne Segal, le Directeur de la Maison de la poésie, qualifiée de "scène littéraire", déclare : “On essaie de rebattre les cartes du snobisme littéraire. Avec 85% de salles remplies en moyenne et 35.000 spectateurs par an, Paris n’a pas à rougir. En proposant un programme éclectique, j'espère remporter un autre pari : transmettre la littérature au public le plus large. Faire de la poésie un genre littéraire comme un autre, pour lui donner plus de lisibilité et de visibilité".
"Le projet porté par mon prédécesseur était dominé par le théâtre, le mien, plus du tout. Désormais, le lieu accueille toute la littérature, avec la poésie au centre, sauf paradoxalement celle écrite pour la scène. Pas par hostilité à l’égard du théâtre, mais parce qu’il y a 200 à 300 théâtres à Paris, alors qu’un lieu totalement dédié aux auteurs, il n’y en avait aucun, et surtout pas ouvert au quotidien".
"Pour ouvrir à toute la littérature, le changement a dû être multiple. Premièrement, parce que les genres littéraires sont moins cloisonnés qu’auparavant, ils se superposent, se fertilisent. Les auteurs eux-mêmes circulent, écrivent parfois de la poésie, parfois d’autres choses. Le terme de « poésie » n’est pas sans ambiguïté non plus : des auteurs reconnus comme poètes ne souhaitent pas être désignés comme tels ou, lorsqu’ils écrivent un livre, ne mettent pas « poésie » dessus. Deuxièmement, la poésie contemporaine étant dans une certaine crise de lisibilité et visibilité, l’urgence est de la reconnecter à un public plus large, à commencer par celui de la littérature en général".
Chaque soir, 200 à 220 personnes se pressent dans les salons cosy de la Maison dans l'attente de l'ouverture des portes.
La Maison de la Poésie reçoit chaque année près de 1 million d'€ de subvention de la Ville de Paris. On a connu une époque, au début des années 2000, où l'institution fonctionnait avec des frais généraux qui dévoraient la subvention. Aujourd'hui, les spectacles sont nombreux et le public les plébiscite. Des places à 10,00 € et un public nombreux assurent désormais des recettes qui suffisent à l'équilibre économique de l'institution.
On a pour ce prix-là des séances de une heure avec des auteurs qui présentent leurs oeuvres, ou des lecteurs qui les font découvrir ou approfondir. Une façon par exemple d'apprivoiser Marcel Proust grâce à une lectrice virtuose de notre grand écrivain, qui nous guide à travers lui et son oeuvre comme un médium.
GS