Lorsque Jack Lang créa la Fête de la Musique (dit-on) en 1982, le mot d'ordre était : "installez vous au carrefour avec votre instrument, jouez et chantez !" Toutes formes de musiques étaient à l'honneur et devaient être célébrées.
On peut lire à ce sujet : "Il fallait un événement qui permette de mesurer quelle place occupait la musique dans la vie individuelle et collective. Un mouvement spectaculaire de prise de conscience, un élan spontané pour alerter l’opinion et peut-être aussi... la classe politique. C’est pourquoi le ministère de la Culture eut l’idée d’organiser une Fête de la Musique en 1982. Une fête non-directive, qui rassemble tous les Français pour qui la musique compte. Maurice Fleuret, Télérama - 15 juin 1983."
On sait ce qu'il en est advenu : la fête est devenue, dans beaucoup de quartiers, un prétexte à attirer du monde et vendre de la bière. La musique est devenue "sono" et chaque débit de boissons y est allé de ses décibels pour capter des clients. Impossible de faire entendre sa clarinette en Si bémol au coin de la rue quand on est noyé sous le vacarme des sons amplifiées !
Les rassemblements étant interdits, on peut penser et espérer que le cru 2020 sera différent avec moins de bruit, moins de monde et davantage de musique, la vraie, sans amplification, celle qui sort d'un instrument, et de chants redevables des seules cordes vocales de musiciens en chair et en os.
En espérant que cette inflexion ne soit pas un feu de paille, s'impose dans les ans à venir et s'installe pour les siècles des siècles.
La fête de la musique est devenue un concours de décibel; il faudrait donc peut-être la rebaptiser: Fête du vacarme,de la cacophonie.... Les nuisances sonores qui nous sont imposées sont insupportables. Il faudrait réserver cette fête aux instrumentistes sans utilisation de sono.
Rédigé par : ThierryA | 17 mai 2020 à 13:35
Que répondre à David ? C'était une fête bon enfant . Tout le monde y allait. Les familles, les jeunes, les vieux dansaient au son de petits orchestres depuis le Musette en passant par le rock, etc Ils chantaient ou écoutaient des chanteurs a capella etc...Il y en avait pour tous les goûts et surtout il y avait un air de fête, léger....Bon enfant. Cet esprit a-t-il disparu de notre société ou à force de récupération, d'excès , d'organisation, de subventions il est refoulé mais néanmoins encore vivant, ne demandant qu'à refaire surface ? De nature optimiste, je crois à la deuxième option. Sauf que comme le bonheur, les vraies fêtes ne se décrètent pas.
Rédigé par : Elisabeth | 17 mai 2020 à 13:07
Depuis maintenant plus de vingt ans que j'habite le Marais, j'ai vu cette fête de la musique lentement mourir, les places, rues, façades de bars se vider de leurs artistes amateurs. En 2011, 2013 et 2014 (j'ai des archives), j'étais en face du café La Perle où une grosse sono techno/dance rassemblait des dizaines de personnes, voire deux cents. On aime ou pas ce genre de musique et cet attroupement mais c'est le seul moment dans l'année où je voyais dehors se côtoyer des enfants, des ados, des adultes et même des personnes bien âgées; l'esprit de communion propre à la fête était bien présent. OK, pour ceux qui habitent à côté c'est l'enfer, je suis d'accord.
Mais, depuis 5, 6 ans il y a de moins en moins de choses, j'ai même noté dans mes archives "MARAIS : NUL, rien" pour 2015 et 2019. Même vers 20h00 il n'y avait quasiment rien, très très peu de groupes... Pour quelles raisons? Mystère mais il y a sujet à enquête. Peut-être que cette fête, née il y a 40 ans, n'est plus adaptée à notre société actuelle.
Rédigé par : David | 17 mai 2020 à 10:34