Fontaine murale du Palais des Arts à Marseille, 1874. Œuvre de l'architecte Henry-Jacques Espérandieu et du sculpteur Jules Cavelier, classé monument historique (Photo Sites & Monuments).
La SPPEF (société pour la protection des paysages et de l'esthétique de la France), dont "Vivre le Marais !" est membre, est plus connue sous la marque "Sites & Monuments". Elle a été longtemps présidée par Alexandre Gady, professeur d'Histoire de l'Art à la Sorbonne et auteur d'un livre qui fait référence dans le Marais aux côtés de l'ouvrage tout aussi remarquable de Danielle Chadych. "Sites & Monuments" lance un message de détresse sur Internet pour mettre en garde les pouvoirs publics français contre l'agression sauvage des monuments et immeubles qui sont notre décor urbain.
La SPPEF s'en prend aux tagueurs, dont nous dénonçons aussi sans relâche les méfaits à Paris. En projetant comme ils le font, de la peinture en aérosols sur la pierre poreuse, ils défigurent les villes et obligent les municipalités à nettoyer les souillures au karcher avec des produits nécessairement agressifs. Au bout de quelques interventions, la pierre s'effrite et les monuments deviennent vulnérables.
L’article 322-3-1 du code pénal prévoit de punir de sept ans d’emprisonnement et de 100.000 € d’amende « la destruction, la dégradation ou la détérioration d’un immeuble ou objet mobilier classé ou inscrit ». Mais là comme ailleurs c'est l'impunité qui règne. Au pire, si les auteurs sont pris en flagrant délit, ils ont droit à la sanction pathétique du "rappel à la loi" (NB : le gouvernement vient d'y mettre un terme mais rien ne prouve que la procédure nouvelle sera plus efficace...).
Comme pour le maintien de l'ordre et la sécurité dans ce pays, le maillon faible est le Parquet, dont les Procureurs sont des champions en matière de classement vertical. A l'égard des tagueurs, des moyens existent de les sanctionner mais les poursuites ne sont jamais engagées car le Parquet s'y oppose.
Il n'est donc pas surprenant, s'agissant de Marseille, que "Sites & Monuments" s'adresse directement au Procureur de la République avec dépôt de plainte. Sera-t-elle plus écoutée que la police ? On peut en douter mais nous lui sommes reconnaissants d'orienter les projecteurs sur ce fléau qui sévit notamment à Paris avec une intensité préoccupante. Voir le site "non au vandalisme" et la pétition en cours.
GS
Pas la peine de partir à Marseille pour voir les ravages des tags. Tout Paris est défiguré par des tags ! Le Boulevard Saint Martin est une honte, tout comme le quai de Valmy. Il y en a aussi de plus en plus sur les rives de Seine et les boites à livres des bouquinistes. Clairement, la Mairie n'est pas à la hauteur du phénomène.
Rédigé par : Adrien | 03 octobre 2021 à 03:23
Il me semble que nous ne viendrons à bout de ce fléau qu'en maniant la Carotte et le Bâton. La Carotte : leur réserver des espaces (Frontons, panneaux dédiés etc..) qui leur permettent de s'exprimer et de se valoriser auprès de leurs pairs (groupes autonomes, concurrents etc..) et du Public : Concours, expo finale des meilleurs etc,etc ... En un mot : canaliser en coordination avec les "Groupes d'appartenance" et avec reconnaissance non seulement de leur existence mais aussi de leur "Talent". Bâton : Hors ces "joutes" et expos point de salut. Il me semble qu'il y a vraiment une réflexion intelligente à mener auprès de ces "groupes" qui, ne l'oublions pas, se nourrissent aussi de la transgression(Ca fait partie du jeu).
Rédigé par : Elisabeth | 30 septembre 2021 à 15:13