Rue Quincampoix 35 et 37 (IVe) au matin calme (Photo VlM)
L'invitation de la Maire de Paris Anne Hidalgo aux gérants de bars/restaurants au printemps 2020 d'occuper le terrain "quoiqu'il en coute" à l'environnement et à la tranquillité des riverains n'a pas fini de créer des blessures. A titre d'exemple, la supplique (extraits) de Marguerite qui vit rue Quincampoix et qui nous écrit :
"La rue Quincampoix est redevenue un cauchemar pour les riverains, depuis l'autorisation de terrasses estivales. Les combats anciens sont donc à reprendre auprès de la mairie, bien amnésique : désespérant et exténuant pour les riverains ! Cette rue historique, TRES étroite, pavée et bordée de très vieux immeubles, est ULTRA sonore et nullement adaptée à une telle concentration de bars.
Depuis le RET [règlement des étalages et terrasses], c'est le retour des fêtes extérieures, avec des nuisances très tard dans la nuit (rires, cris de clients amassés massivement dans la rue puis hurlements de personnes alcoolisés). Double peine : le matin, les riverains déplorent aussi les détritus, épanchements d'urine et mégots laissés par les clients des bars.et l'intervention sonore des véhicule de nettoiement...."
Dans les arrondissements, les Maires d'opposition pestent et se défaussent sur Anne Hidalgo pour n'être pas tenus responsables de la situation par leurs électeurs. Les Maires de la majorité municipale serrent les dents et n'ont pas d'autre option que de montrer à la population qu'ils font tout ce qu'ils peuvent pour limiter les dégâts.
Dans Paris-centre, le Maire Ariel Weil annonçait la couleur dès l'été 2020 en obligeant les établissements les plus rebelles, voire cyniques, à rentrer dans le rang de la pseudo-normalité de la charte publiée dans la précipitation par l'Hôtel de Ville.
Cette attitude reste la sienne, sachant que la charte a laissé la place à un règlement qui traite de ces fameuses terrasses éphémères devenues "estivales". Les conseils de quartiers nouvellement créés sont devenus ses bras armés pour agir sur la DPSP (police municipale, encore bien faiblarde à Paris), la direction de l'urbanisme qui reste maitre du jeu en matière de gestion des terrasses quelles qu'elles soient, et l'association des usagers de DansMarue qui surprend par son dynamisme et la qualité de son dialogue avec les instances municipales.
Les "anomalies" comme les qualifie pudiquement les services municipaux ont fait l'objet d'un relevé détaillé à l'usage des autorités compétentes qui doivent maintenant intervenir. Il montre l'étendue des dégâts et le chemin qui reste à parcourir. Si l'Hôtel de Ville y parvient, il est possible qu'au bout du processus la population convienne majoritairement que la transformation de Paris, le remplacement des voitures par des terrasses élégantes et respectueuses, a suivi le sens de l'Histoire. Dans le cas contraire, la frustration sera telle que le "dégagisme" prendra le dessus.
GS