Boutiques coquettes, 13 et 15 rue des Gravilliers (IIIe) (Photos VlM)
Nous nous posions une question au début des années 2000, à l'époque où les riverains du quartier des Gravilliers pestaient contre la mono-activité des grossistes-importateurs de maroquinerie qui occupaient les boutiques, les caves et les étages des immeubles : quand ils seront partis, qui les remplacera ?
C'était pour les habitants du quartier, qui s'étend dans le IIIe de la rue de Montmorency à Chapon et Gravilliers avec la rue du Temple en bandoulière, une source indiscutable de nuisances.
On a la réponse aujourd'hui : on recense un nombre élevé de galeries d'art - contemporain en général - des hôtels (Jules & Jim, The Sinner....), des agences immobilières, des restaurants, des commerces de proximité (boucherie, poissonnerie, primeurs...) et quelques boutiques de mode. Les grossistes ont majoritairement quitté Paris pour s'installer à Aubervilliers qui leur offre un accès aisé et des surfaces moins chères.
Le décor en est bouleversé, dans le bon sens. Le plan de sauvegarde et de mise en valeur du Marais qui gouverne l'urbanisme dans ce secteur au statut de SPR (site patrimonial remarquable), s'il est quelques fois détourné ou contourné, façonne vaille que vaille le paysage de la rue en imposant de droit et de fait une nouvelle esthétique qu'il serait inéquitable de ne pas apprécier.
Boutiques rue du Temple (IIIe)
Cette photo de la rue du Temple en témoigne. On y voit côte à côte un grossiste d'époque à droite avec son immense enseigne, son rideau métallique extérieur (relevé), sa devanture sans élégance et une boutique nouvelle à gauche qui allie classe, distinction et sobriété, caractères requis désormais pour figurer dignement parmi les commerçants du Marais. A noter le rideau métallique intérieur, désespoir des tagueurs qui, n'y ayant pas accès, sont privés du plaisir malsain de le défigurer !
L'évolution n'a pas que des avantages. Ils sont légion les résidents qui regrettent le passé, la convivialité des habitants qui n'étaient pas encore des bobos, les commerces populaires, les prix modérés de l'immobilier et de l'alimentation.... "𝄠 ♫ Il est toujours joli le temps passé...", nous chantait Georges Brassens. Je laisse à chacun le soin de juger mais j'ai là-dessus une opinion personnelle qui ne cède en rien à la nostalgie d'une époque qui a eu son charme mais qui est aujourd’hui révolue.
Gérard Simonet