Au carrefour de la rue du Pont Louis-Philippe, du quai de l'Hôtel de Ville et de la délicieuse rue des Barres il y a la rue de l'Hôtel de Ville, qui ne demande rien à personne ! (Photo mairie de Paris)
C'est souvent au creux de l'été, dans la torpeur du mois d'août, que les dirigeants politiques annoncent leurs décisions les plus difficiles. Quand la mairie de Paris-centre nous a envoyé la mise à jour finale, datée du 18 août, de son dossier sur la "révision du plan de circulation du Marais et des Îles", nous avons craint le pire.
Florent Giry, Adjoint au Maire Ariel Weil, en charge de la voirie, des mobilités et de la gestion des chantiers, nous a pourtant habitué à des mesures sages et d'inspiration saine comme le sont les aménagements de la rue du Temple et de la Verrerie. C'est pourtant avec la méfiance que nous inspirait la période estivale que nous avons pris connaissance du dossier. Ayez la curiosité de vous y plonger !
Pour constater d'emblée qu'en vertu d'un salmigondis incroyable de considérations douteuses c'est la plus insignifiante des décisions qui est prise : la piétonisation de la rue de l'Hôtel de Ville, dans le IVe !
On s'en réjouit car la mesure qui qualifie d'itinéraire malin cette pauvre petite rue ne va gêner personne, et c'est très bien ainsi....
On se demande si M. Giry n'a pas joué un double jeu : suivre les orientations de l'Hôtel de Ville qui veut piétoniser le centre, et agir avec prudence et douceur car la population est à cran avec cette démarche.
Nous profitons des circonstances pour rappeler notre position à ce sujet : en finir avec la hantise (ou le prétexte) et le mythe de la circulation de transit et interdire tout simplement la circulation des véhicules à moteurs, voitures et motos, dans Paris-centre....
.... SAUF :
- riverains
- véhicules de secours et de services
- BUS, taxis et VTC
- véhicules de livraisons
- véhicules titulaires d'un permis motivé de la mairie
Et ne pas traiter les véhicules pour ce qu'ils FONT, mais pour ce qu'ils SONT.
Abandonner la chasse aux itinéraires qualifiés de malins si elle aboutit à des fermetures complètes de rues à la circulation (panneaux cerclés de rouge), qui conduirait à restreindre la capacité de déplacement des riverains. Les voies conduisant à des parkings publics (ex Beaubourg-Renard) ne doivent pas être visées par la mesure. Le contrôle peut avoir lieu à l'entrée du secteur de manière aléatoire et doit donner lieu à des amendes appropriées.
Sur ces bases nous estimons qu'il est possible de réduire la circulation en préservant les conditions de vie des habitants et les intérêts des commerçants. On nous opposera que l'acceptation des véhicules de livraison, avec ou sans mission locale, ouvre la voie à des abus. L'effet en sera limité et on peut le négliger.
Il faut garder à l'esprit enfin que la circulation obéit aux lois de la mécanique des fluides : une baisse modeste du débit (10-20%) en transforme l'état, de régime turbulent en écoulement laminaire régulier et performant.
Gérard Simonet