Allégorie du climat et de la nature (illustration mairie de Paris)
Cette déclaration de l'Hôtel de Ville sur la lutte contre le changement climatique suscite des réflexions chez certains d'entre nous : "Paris amplifie sa lutte contre le changement climatique avec 500 actions à mener jusqu'en 2030. Ce nouveau plan s'articule autour de cinq grands axes : protéger la population, réduire la pollution, transformer le bâti, viser 100 % d'énergies renouvelables et promouvoir l'économie locale."
Plutôt qu'examiner les mesures une par une, passons un peu de temps sur les prémices....
Y a-t-il un changement de climat en France et dans le monde ? De toute évidence oui. La fonte des glaciers et de la banquise en témoigne. Ce changement fait-il courir des risques à la population mondiale ? Il a pour le moins un impact, pas forcément fatal mais assurément gênant.
La présence accrue de gaz carbonique (dioxyde de carbone ou CO2) dans l'atmosphère est-elle avérée ? On le croit volontiers car la mesure est aisée. Il faut préciser néanmoins que l'air est composé d'azote (N2) à 78%, d'oxygène (O2) à 21 % et de gaz rares. La teneur normale de l'air en CO2 est insignifiante avec un taux de 0,04 %. Ce gaz est parfaitement inoffensif (contrairement au monoxyde CO qui est mortel car il forme un composé irréversible avec l'hémoglobine et la détruit instantanément). Le CO2 nous est familier. On le trouve en abondance dans les bouteilles d'eau de Seltz, les eaux pétillantes et minérales et il n'a jamais incommodé personne....
Il existe pourtant un consensus très large dans le monde pour affirmer que l'augmentation de son taux dans l'atmosphère crée un "effet de serre". On sait communément ce qu'est une serre : un toit de verre qui laisse passer les rayons du soleil pour chauffer les plantes mais bloque et réfléchit les rayons infra-rouges source de chaleur. Il n'y a pas de "toit" dans notre atmosphère mais les savants et autres experts expliquent qu'il existe néanmoins un effet de serre diffus dans l'atmosphère quand la présence de gaz comme le CO2 augmente....
Il y a pourtant mille raisons pour que la température augmente, l'activité solaire, le rayonnement cosmique, l'orbite de la Terre, son albédo, sa distance au soleil, les précessions, la géothermie, l'activité volcanique.... Mais ceux qui rendent l'homme principalement responsable font valoir, à juste titre, que jamais dans le passé des variation naturelles ont été aussi rapides dans leurs effets. Cet argument est sans doute le plus fort.
On ne doit pas, cependant, se limiter au CO2. L'eau (H2O) vapeur est aussi présente dans l'atmosphère dans de plus fortes proportions et son effet de serre est beaucoup plus puissant que celui du CO2. Elle ne tient pourtant pas la vedette dans les commentaires sur le réchauffement climatique.
Si le phénomène a été vérifié expérimentalement on est prêts néanmoins à rejoindre le consensus, mais qu'on nous pardonne si des doutes persistent et s'ils nous font aller vers lui à reculons, en faisant nôtre cette citation de Diderot : "Le scepticisme est le premier pas vers la vérité ! On est en droit de se méfier car les politiques, les médias et les affairistes sont capables d'user de la peur en exagérant la situation pour que leurs intérêts prospèrent. A commencer par le GIEC, dont la raison d'être est la mise en garde contre un péril qu'il est chargé de démontrer !
Heureusement, qu'ils aient tort ou raison, la lutte contre le CO2 et autres gaz à effet de serre est aussi un combat salutaire contre le recours aux hydrocarbures pour la production de notre énergie. Ils sont source de pollution de l'air et de prolifération des déchets plastiques. Ils nous rendent géopolitiquement dépendants des pays producteurs. Les événements d'Ukraine nous montrent que nous pouvons payer très cher notre manque d'autonomie.
Réduire notre consommation d'hydrocarbures, privilégier le nucléaire et les autres énergies renouvelables, lutter contre la déperdition de l'énergie et son gaspillage et maitriser la démographie partout où elle explose sont des impératifs auxquels nous acceptons de souscrire. Il n'est pas indispensable pour autant qu'on en fasse un moyen de lutte contre le réchauffement climatique. Oiseaux de mauvais augure, nous sommes prêts à partager votre combat mais ne nous faites pas prendre des vessies pour des lanternes !
Gérard Simonet
Pour connaitre les réalités et comprendre les enjeux, nous recommandons la lecture du livre de André Legendre, Ingénieur, "L'homme est-il responsable du réchauffement climatique ?" Collection "Bulles de sciences", chez EDP Sciences