A gauche l'Hôtel de Croisille, dont il ne reste en réalité que la façade traitée dans un style néo-classique. Il abrite, dans des structures rapportées, à l'arrière, la médiathèque du patrimoine.
A droite l'Hôtel de Vigny qui doit sa survie à ses beaux plafonds peints du rez-de-chaussée.
Les hôtels jumelés de Vigny - Croisilles, situés au 10 et au 12 de la rue du Parc-Royal dans le IIIe, avec leurs façades classiques entre cours et jardins ont été sauvés de justesse de plusieurs projets de démolition.
Achetés par l’Etat en 1938 afin d’être détruits dans le cadre du prolongement de la rue Etienne Marcel, ils doivent leur salut à l’échec du projet
L’hôtel de Vigny est à nouveau voué à la démolition en 1961 au profit d'une école. Des bénévoles, animés par Michel Raude, dégagent alors sous un faux plafond des poutres peintes sous Louis XIII ; ils alertent André Malraux, Ministre de la culture, qui fait classer l’hôtel.
Ce mouvement incita André Malraux à créer le "Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) du Marais". En 1962, il fait voter la loi créant des secteurs sauvegardés, destinée à protéger les centres-villes anciens menacés par la promotion immobilière et le clientélisme des élus.
Les Hôtels de Vigny-Croisilles, modestement restaurés par l’Etat au début des années 80, hébergent actuellement la Fondation du patrimoine, la Fondation Lartigue et la Médiathèque du patrimoine.
Participant à l'effort général de désendettement de l'Etat, le Ministère de la Culture vient de conclure la vente de ces Hôtels. Toutefois, il reste discret sur le détail de la transaction ; les hôtels (3.800 m² plus jardin) étaient estimés à 22,5 millions d'€. Des fuites, rapportées par Le Monde, annoncent un prix d'achat plus proche de 27 millions d'€, par un groupe financier britannique, qui a pour projet de les transformer en un hôtel de luxe.
L'Architecte des Bâtiments de France suit de près les évènements et fera tout ce qui est en son pouvoir pour que la nouvelle restauration gomme les imperfections des interventions précédentes et que ces bâtiments, remarquablement situés face au parc Léopold Delisle et aux vestiges de l'ancien Hôtel de Ville de Paris, détruit par la Commune en 1871, restent un témoignage précieux de l’architecture du Marais au début du XVIIème.
Il reste un problème pratique à régler : où iront travailler les chercheurs, à partir de 2008, quand la médiathèque aura été priée de s'installer ailleurs ?