La vie est-elle toujours possible pour la grande masse des gens ordinaires qui vivent dans le Marais ? Beaucoup se posent la question devant l'évolution à laquelle nous assistons.
Aux désordres de la circulation, à l'anarchie des livraisons et au bruit des klaxons, il faut ajouter aujourd'hui l'extension des terrasses de bars, plébiscitées par les consommateurs mais invasives aux yeux des riverains. Refuge des fumeurs qu'on refuse à l'intérieur des établissements, elles vont fréquemment au-delà des limites qui leur sont accordées.
Il y a longtemps que nous compatissons avec ceux qui résident rue des Francs-Bourgeois et dans les rues affluentes car ils sont les sacrifiés des boutiques de mode qui ont fleuri sur le parcours. Sortir de chez eux le samedi ou le dimanche est un acte de bravoure face au raz-de-marée humain qui envahit la chaussée .
Un phénomène plus récent pourrait bien porter le coup de grâce à ceux d'entre nous qui s'accrochent au quartier qu'ils aiment : le rassemblement autour des bars. On voit en effet, dès la fin de l'après-midi, en des lieux que certains magazines décrivent comme "branchés", des gens debout leur verre à la main, qui occupent souverainement le trottoir. Le modèle économique de ce nouveau commerce est extrêmement performant puisque le nombre de consommateurs est multiplié par trois ou plus par rapport à la capacité de l'établissement, ceci au détriment de l'espace public.
Ce sont des happenings qui se prolongent tard dans la nuit. Jusqu'au petit jour, pour les bars qui ont obtenu l'autorisation de nuit de la préfecture, jusqu'à deux heures du matin pour les autres. Il y en a qui ont trouvé l'astuce : ils ferment à deux heures du matin et rouvrent à quatre heures, en se faisant discrets dans l'intervalle. Résultat, des foules de fêtards déambulent toute la nuit dans les rues, passent d'un bar à l'autre, parlent à haute voix, fument en laissant des parterres de mégots, hurlent quand leur degré d'ébriété fait d'eux des hystériques, font vrombir leurs motos, sans compter ceux qui se livrent, en toute impudeur, à ces occupations qui ont fait la réputation des Bonobos (ne pas confondre avec les bobos).
Impossible de dormir dans ces conditions si on habite au-dessus. Quand les noctambules sont partis, la rue en garde les stigmates : verres et bouteilles abandonnés, graffiti et rebus divers. Et l'agitation diurne prend la relève.
Les plus optimistes, auxquels nous nous rattachons, considèrent qu'on assiste à un phénomène de mode qui verra la foule se porter ailleurs demain. En attendant, et pour qu'il soit clair qu'il y a des limites à ne pas dépasser, il faut que la police fasse règner l'ordre la nuit. Un arrêté préfectoral du 22 décembre 2006, voulu par le Commissaire Central du IVe, interdit la consommation de boissons alcooliques en réunion sur le domaine public. Il vise la partie du Marais qui est au sud des rues Grenier Saint Lazare, Rambuteau et Francs-Bourgeois. Rien n'empêche qu'il soit étendu plus au nord puisque les nuisances ont migré dans cette direction. Il donnerait des moyens supplémentaires au Commissaire Central du IIIe, à son tour, pour intervenir.
Le bruit est considéré par les parisiens comme la nuisance numéro 1. Nous accueillons avec sympathie les visiteurs du jour et de la nuit. Les commerces qui les attirent se doivent de gérer leur comportement pour qu'ils se fassent discrets et respectent la vie des riverains. C'est la responsabilité des Maires d'y veiller et la mission de la Préfecture et de la police de proximité d'intervenir avec efficacité pour qu'il en soit ainsi. A la veille des soirées chaudes du mois de juin, nous ne manquons pas à notre devoir de le leur rappeler.
Gérard Simonet
Aux désordres de la circulation, à l'anarchie des livraisons et au bruit des klaxons, il faut ajouter aujourd'hui l'extension des terrasses de bars, plébiscitées par les consommateurs mais invasives aux yeux des riverains. Refuge des fumeurs qu'on refuse à l'intérieur des établissements, elles vont fréquemment au-delà des limites qui leur sont accordées.
Là où existe un espace libre, on voit fleurir, avec l'assentiment discret de la mairie d'arrondissement, des "contre terrasses". Elles laissent en principe un passage aux piétons, mais les chaises des consommateurs, qui ont horreur du vide, s'empressent de l'obstruer. Elles portent souvent atteinte à l'environnement. Le cas du restaurant "chez Julien" Vivre le Marais ! 18 avril 2008, (en phase probatoire nous dit la mairie du IVe) est caractéristique de ce dérapage vers le "priorité au business". A signaler également, dans cette rubrique, "La Pierre du Marais", rue de Bretagne (IIIe) dont la terrasse s'étale maintenant sur deux rangées de tables et de chaises.
Il y a longtemps que nous compatissons avec ceux qui résident rue des Francs-Bourgeois et dans les rues affluentes car ils sont les sacrifiés des boutiques de mode qui ont fleuri sur le parcours. Sortir de chez eux le samedi ou le dimanche est un acte de bravoure face au raz-de-marée humain qui envahit la chaussée .
Un phénomène plus récent pourrait bien porter le coup de grâce à ceux d'entre nous qui s'accrochent au quartier qu'ils aiment : le rassemblement autour des bars. On voit en effet, dès la fin de l'après-midi, en des lieux que certains magazines décrivent comme "branchés", des gens debout leur verre à la main, qui occupent souverainement le trottoir. Le modèle économique de ce nouveau commerce est extrêmement performant puisque le nombre de consommateurs est multiplié par trois ou plus par rapport à la capacité de l'établissement, ceci au détriment de l'espace public.
Ce sont des happenings qui se prolongent tard dans la nuit. Jusqu'au petit jour, pour les bars qui ont obtenu l'autorisation de nuit de la préfecture, jusqu'à deux heures du matin pour les autres. Il y en a qui ont trouvé l'astuce : ils ferment à deux heures du matin et rouvrent à quatre heures, en se faisant discrets dans l'intervalle. Résultat, des foules de fêtards déambulent toute la nuit dans les rues, passent d'un bar à l'autre, parlent à haute voix, fument en laissant des parterres de mégots, hurlent quand leur degré d'ébriété fait d'eux des hystériques, font vrombir leurs motos, sans compter ceux qui se livrent, en toute impudeur, à ces occupations qui ont fait la réputation des Bonobos (ne pas confondre avec les bobos).
Impossible de dormir dans ces conditions si on habite au-dessus. Quand les noctambules sont partis, la rue en garde les stigmates : verres et bouteilles abandonnés, graffiti et rebus divers. Et l'agitation diurne prend la relève.
Les plus optimistes, auxquels nous nous rattachons, considèrent qu'on assiste à un phénomène de mode qui verra la foule se porter ailleurs demain. En attendant, et pour qu'il soit clair qu'il y a des limites à ne pas dépasser, il faut que la police fasse règner l'ordre la nuit. Un arrêté préfectoral du 22 décembre 2006, voulu par le Commissaire Central du IVe, interdit la consommation de boissons alcooliques en réunion sur le domaine public. Il vise la partie du Marais qui est au sud des rues Grenier Saint Lazare, Rambuteau et Francs-Bourgeois. Rien n'empêche qu'il soit étendu plus au nord puisque les nuisances ont migré dans cette direction. Il donnerait des moyens supplémentaires au Commissaire Central du IIIe, à son tour, pour intervenir.
Le bruit est considéré par les parisiens comme la nuisance numéro 1. Nous accueillons avec sympathie les visiteurs du jour et de la nuit. Les commerces qui les attirent se doivent de gérer leur comportement pour qu'ils se fassent discrets et respectent la vie des riverains. C'est la responsabilité des Maires d'y veiller et la mission de la Préfecture et de la police de proximité d'intervenir avec efficacité pour qu'il en soit ainsi. A la veille des soirées chaudes du mois de juin, nous ne manquons pas à notre devoir de le leur rappeler.
Gérard Simonet