Rue Vieille du Temple (partie IVe) le dimanche 12 octobre 2008, deuxième dimanche après la fermeture du coeur du Marais à la circulation automobile.
Sous l'effet conjugué des médias, qui ont abondamment couvert l'information, et de l'été indien particulièrement clément cette année, c'est un tsunami humain qui a déferlé sur cette partie du Marais. Toutes les rues où la circulation est interdite aux véhicules à moteurs se sont remplies de promeneurs : Vieille du Temple, Francs-Bourgeois, Rosiers, pour ne citer que les plus connues.
Les visiteurs ont laissé leur voiture, espérons le, au garage, mais ils sont venus au plus près avec leurs motos. Tous les espaces piétons à la frontière de la zone interdite sont devenus de fait des parcs à motos, comme en témoigne cette prise de vue.
Espace devant les bureaux de l'Assurance Maladie, 47 rue des Archives (IIIe).
Que doit-on en conclure ? On va attendre naturellement la fin de l'expérience. Il est probable, mais pas certain, que le flux de visiteurs s'atténue quand l'automne puis l'hiver se seront installés. Un risque se dessine pourtant : qu'on doive finalement choisir entre deux maux : revenir à la présence insupportable des voitures, ou accepter toutes les fins de semaine l'arrivée d'une marée humaine qui pourrait ne satisfaire ni les riverains ni les commerçants traditionnels.
Il n'est pas interdit de réfléchir d'ores et déjà à la façon de gérer ce dilemme. Pour notre part, nous persistons à affirmer que cette initiative va dans le sens de l'histoire mais elle sera un échec si elle continue à ne s'appliquer qu'à une partie du centre historique de Paris. Il y a trop de monde à satisfaire pour trop peu de place. Il faut donc que des dispositions soient prises pour que la circulation des véhicules à moteurs soit significativement réduite dans tout le centre de Paris, le week-end et en semaine, et que corrélativement davantage d'espace soit laissé aux piétons, notamment mais pas exclusivement, le dimanche.
On peut se demander, mais c'est un autre sujet, si la généralisation du travail le dimanche n'aurait pas pour avantage de désengorger notre zone touristique.
"On ne veut pas sanctuariser le centre de Paris" disent certains élus. Pour nous épargner les affres du sanctuaire, il ne faudrait quand même pas qu'ils nous plongent en enfer !
Post scriptum du 14 octobre :
On lira avec intérêt l'article sur le sujet de notre confrère http://lindependantdu4e.typepad.fr/
J'habite le marais et je suis ravi de cet expérimentation. Je ne trouve pas qu'il y ai plus de monde que d'habitude. A quand la piétonisation de l'ensemble du marais tous les jours !!
Rédigé par : William | 24 octobre 2008 à 17:05
Je suis heureuse que votre article attire notre attention sur ce dilemme. En effet, s'il peut sembler souhaitable de limiter la circulation automobile au cœur de Paris, la vue de ces rues du IVè encombrées par les hordes de touristes le dimanche font froid dans le dos. La rue des rosiers est un enfer. Et l'ouverture des commerces le dimanche (même si elle est sympathique et arrange bcp de monde) renforce au contraire ce phénomène. Les gens ne déambulent pas pour admirer paisiblement l'architecture et les charmes du Marais. Ils viennent faire du shopping. Il y a quelque chose à revoir absolument. C'est définitivement une question très importante. Merci à votre Association.
Rédigé par : catherine | 15 octobre 2008 à 09:35
Il est exact qu'on a des difficultés à se prononcer sur ce dossier. Une chose est claire pourtant : il faut prévenir en amont les automobilistes que la rue des Francs-Bourgeois est interdite. Sans doute au niveau du carrefour de la rue Beaubourg avec la rue Rambuteau. Sinon, ils s'engagent et se trouvent piégés en arrivant rue des Archives et ils viennnent encombrer inutilement des rues où ils n'ont rien à faire, d'autant plus que la rue des Archives est bouchée en haut pour travaux.
Je suggère donc cette mesure de bon sens.
Rédigé par : Jean Pierre S-B. | 13 octobre 2008 à 15:42
Juste une remarque. La suppression du bus 29 le dimanche empêche nos chères petites mammies d'aller au marché Richard Lenoir qui est quand même deux fois (minimum) moins cher que la rue Rambuteau. Je vous éviterai les comparatifs des prix des poissons qui, à eux seuls, valent largement le coup d'aller au marché!
Erik B.
Rédigé par : Erik Boursier | 13 octobre 2008 à 15:35
En raison, d'une réunion de famille en Normandie, je n'étais pas dans le Marais pour le 2e dimanche d'expérimentation. Je reste persuadé que la piétonnisation est une bonne chose mais des aménagements s'imposent. Dès la réunion publique du 24 septembre, les riverains, par exemple rue de Jarente, se sont plaints du trop grand nombre de 2 roues. Le problème n'est donc pas directement lié à la piétonnisation.
De plus, pour éviter la concentration dans le secteur des Francs Bourgeois, il faudrait étendre le dispositif "Paris respire" à d'autres rues plus "tranquilles" comme par exemple celles situées au sud de la rue de Rivoli (autour du Village Saint-Paul. Cela diluerait les masses.
En urgence, il faudrait surtout inclure dans le périmètre les petites rues qui sont coincées entre la rue des Archives et l'ouest de la zone piétonnisée. Cela supprimerait un labyrinthe dans lequel les voitures se trouvent prises au piège.
Rédigé par : Emmanuel | 13 octobre 2008 à 09:20
Je ne suis pas d'accord avec cette crainte. Il faut savoir ce que nous voulons. Le Marais doit être un lieu de culture et de mémoire, mais aussi de vie. Si le Marais est beau et évoque le Grand Siècle, mais pas seulement, il y aura des gens qui voudront venir voir. Comment nous, résidents, pourrions nous dire qu'ils nous dérangent? Tant que l'on ne tombe pas dans des manifestations qui n'ont rien à voir avec le Marais historique, comme la Gay Pride par exemple, je crois que les résidents se doivent d'accueillir les visiteurs avec le sourire. Je ne crois pas que l'on puisse assurer l'avenir du quartier en restant "entre nous". Certes il y a des motos, mais je me souviens qu'en 1953 j'avais un scooter pour aller à Henri IV, et si quelqu'un me l'avait reproché je l'aurais traité de vieux crouton !
Rédigé par : Jean Coret | 12 octobre 2008 à 20:02