Résidence de la Cour de Venise, 10-14 rue Saint-Gilles (IIIe)
C'est un ensemble d'immeubles dont l'origine remonte au milieu du XVIIe siècle, avec l'Hôtel de Venise, résidence de l'ambassadeur de la sérénissime République de Venise. Il devint l'Hôtel de Morangis, au cours du siècle suivant, après adjonction de quelques dépendances qui en étendirent la surface.
Au début du XIXe, l'Hôtel fut démoli et le site affecté à des activités industrielles et locatives. Il s'y installa une population modeste et des artisans. Il y a quelques années, sa situation, à deux pas de la place des Vosges, en fit la cible de promoteurs qui envisagèrent d'y construire des logements de luxe. Un collectif d'habitants et des associations s'unirent alors autour du Maire du IIIe, pour qu'un projet plus social voie le jour.
La réhabilitation a été réalisée sous la maitrise d'ouvrage de la SAGECO, l'un des bailleurs sociaux de la Mairie de Paris. Bien que social, il s'agit d'un habitat de bon standing qui n'a rien sacrifié aux exigences de l'esthétique du Marais. Les bâtiments sont bas et l'équilibre des volumes a été respecté. Il s'agit de petits appartements en général mais certains, sur un total de 75, dépassent 100 m² de surface et peuvent accueillir des familles.
La cour est bordée d'une quinzaine de locaux avec vérandas, qui sont destinés à abriter des artisans, des artistes ou des créateurs. Un de ces locaux, plus grand, a été affecté aux activités d'un centre médico éducatif, "Autisme 75", qui prend en charge les adolescents autistes. Sa Directrice, Laurence Piou nous a indiqué brièvement ses objectifs : prise en charge de jour de 17 jeunes gens pour les accompagner dans leur insertion sociale. Ce chiffre sera porté à 22 en mars 2009 avec internat alterné à raison d'une semaine sur cinq.
Tous les logements sont affectés voire occupés déjà. Les locaux commerciaux ont du mal, en revanche, à trouver preneurs. Il faut dire que les loyers sont au niveau du marché et que les artisans, dans l'économie d'aujourd'hui, se font rares, en dépit d'une demande qui ne faiblit pas. C'est un paradoxe qu'on a quelque mal à comprendre.