Bien protégé derrière son mur d'enceinte, l'ex musée Bricard de la serrurerie, 1 rue de la Perle (IIIe) a été rendu à l'habitation après rénovation tout récemment. Un propriétaire privé en a fait l'acquisition. Admirez le tympan profane et les deux putti joufflus qui le décorent de part et d'autre de la rosace.
Au cours de sa séance du 1er octobre, la "Commission du Vieux Paris" a adopté une résolution visant à interdire des travaux de creusement de la cour pour, notamment, l'aménagement d'un parking pour voiture.
Elle invoque à ce propos le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris qui restreint la réalisation de parkings souterrains dans la capitale. Le PLU n'est pas opposable au PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais mais c'est l'objet de la mise en révision du PSMV de les rendre compatibles. La commission anticipe en somme des décisions attendues mais pas encore entérinées.
L'avis de la "Commission du Vieux Paris" n'est que consultatif mais ses recommandations sont généralement suivies par le Maire de Paris. Il ne faut pas le confondre avec l'avis conforme de l'Architecte des Bâtiments de France, au titre du PSMV, qui est exécutoire.
La construction de cet hôtel particulier date de la fin du XVIIème siècle. Il est connu sous le nom de son constructeur, l'architecte Libéral Bruand. Tout comme son voisin l'hôtel Salé (musée Picasso) qui abrita l'Ecole Centrale des Arts & Manufactures à sa création, celui-ci servit de cadre à l'Ecole Nationale des Ponts & Chaussées.
Il y a cinquante ans environ, la société Bricard en fit l'acquisition pour le restaurer et y implanta le "musée de la serrurerie" qu'on pouvait visiter encore il y a dix ans. Une nouvelle rénovation est ensuite intervenue pour sa transformation en demeure habitable.
Limiter la place de la voiture dans Paris est un objectif auquel nous adhérons volontiers. Nous constatons simplement mais amèrement que le-dit PLU ne s'attaque pas à la prolifération des deux-roues motorisés, source de bruit, de pollution, d'encombrement des trottoirs, d'incivilités et d'accidents. Mieux, nous apprenons que la Ville de Paris va offrir 18.000 places de plus en surface aux motos.
Va-t-elle en même temps résilier la charte signée début 2007 avec l'association "Les motards en colère" (ils le sont restés, en dépit de cette faveur), qui les autorise, de manière illégale (le préfet de police n'a pas voulu cautionner cette initiative) à stationner et à rouler sur les trottoirs.
Denis Baupin, Adjoint au Maire pour les déplacements, s'était justifié à l'époque en disant: "ces mesures sont transitoires en attendant qu'il y ait davantage de places de parking deux-roues." Nous y voilà et nous attendons maintenant que le Maire de Paris renonce à cette charte controversée. La vérité est qu'on en doute.
On peut donc s'interroger sur l'inadéquation entre ces mesures du PLU qui visent à expulser quelques voitures du sous-sol de Paris, et une politique qui fait la part désormais trop belle aux propriétaires d'engins polluants qui se garent en surface, où ils veulent et sans payer.
Bien sûr, la Commission du Vieux Paris n'a pas vocation à se préoccuper de la pollution et du cadre de vie. Le Maire, oui.