Carrefour des Arts & Métiers (IIIe), la terrasse sur la terrasse
Notre note précédente sur le sujet remonte au 4 janvier. Nous sortions d'une réunion au cours de laquelle une délégation du réseau "Vivre Paris !" avait été reçue par plusieurs personnalités de la Mairie de Paris et notamment Mathias Vicherat, Directeur de Cabinet de Bertrand Delanoë et Elisabeth Borne, Directrice de l'Urbanisme.
Nous nous étions réjouis de la qualité de leur écoute et des inflexions annoncées par rapport à un projet initial que nous avions jugé calamiteux pour les habitants de Paris.
Le projet remanié vient d'être distribué aux conseillers de Paris en prévision d'un débat - sans vote - qui aura lieu à l'Hôtel de Ville le 28 mars. La décision sera prise par arrêté du Maire de Paris, dans la foulée de ce débat. Les conseils d'arrondissements qui se tiendront avant le 28 mars devraient logiquement mettre le sujet à l'ordre du jour. Ils se tiennent le même soir du 21 mars, dans les IIIe et IVe.
Cette nouvelle mouture, que nous sommes en train d'analyser, comporte à l'évidence des progrès. Elle rappelle à juste titre en préambule, que les autorisations d'occupation de l'espace public sont données à titre temporaire, précaire et révocable. Elle tire un trait sur les terrasses de 50 centimètres et interdit les bâches en plastique et le chauffage au gaz .... Pour autant, elle comporte encore de sérieux motifs d'inquiétude et des faiblesses quant au traitement des infractions. Nous en ferons officiellement part à nos interlocuteurs et aux conseillers de Paris, pour leur rappeler notre position avant le débat.
D'ores et déjà, nous voulons mettre l'accent sur un aspect préoccupant du projet. Il s'agit de "chartes" spécifiques à un quartier, un site, une rue, qui seraient proposées par les Maires d'arrondissements et approuvées par le Maire de Paris, à l'inverse de celles que nous avons pratiquées ici et là avec des fortunes diverses, qui n'avaient aucune valeur juridique.
Ces chartes nouvelle manière deviendraient des documents réglementaires annexés au règlement général. De telles chartes conduiraient à des pratiques discriminatoires, tributaires de la sensibilité des maires d'arrondissements. Elles nous paraissent préjudiciable à l'harmonie d'une ville, qui exige l'égalité des acteurs devant la loi et, en tout état de cause, l'absence de traitements de faveur.
On s'interroge aussi sur l'oubli du "schéma directeur de 2002 de la Ville de Paris" concernant les déplacements des personnes à mobilité réduite, qui fixe à 1,80 mètre l'espace minimum qui doit être laissé aux piétons. Le projet fixe cet espace à 1,60 mètre seulement.
Le traitement des quartiers piétonniers pose également de sérieux problèmes. Nos amis des Halles/Montorgueil qui souffrent d'une invasion particulièrement sévère des terrasses dans leurs rues, s'en préoccupent activement.