Mardi 15 mars, Mairie du IVe, Dominique Bertinotti entourée à sa gauche de Pierre Aidenbaum, Maire du IIIe et à sa droite de Jean-Louis Pourriat, premier Adjoint du IVe et Gauthier Caron-Thibault, élu de Paris dans le IIIe
La salle des mariages était comble et Dominique Bertinotti combative. Il faut dire que l'enjeu est de taille pour les habitants du centre de Paris car l'Hôtel Dieu, dont il était question, est le seul hôpital pour les 9 premiers arrondissements de Paris. 350.000 actes y sont pratiqués chaque année soit environ mille tous les jours.
Au titre du "plan de restructuration de l'AP-HP" (assistance publique-hôpitaux de Paris), approuvé l'an passé, l'Hôtel Dieu a vocation à se consacrer aux urgences et à la médecine ambulatoire, les opérations de chirurgie lourdes étant transférées à Cochin. Selon Vincent Roger, élu de Paris UMP dans le IVe, un "Institut de Prévention" doit être créé de surcroît, pour compléter les activités d'un Hôtel Dieu revisité.
Dans une lettre du 14 mars adressée à Mireille Faugère, Directrice de l'AP-HP, le Maire de Paris Bertrand Delanoë, sans contester ouvertement les nouvelles orientations, notamment l'évolution vers un 'hôpital universitaire de santé publique", demande que lui soient précisés "les engagements de l'AP-HP sur la nature des urgences qui seront assurées", l'importance du "plateau technique" associé, "l'environnement médical et technique présent sur place pour garantir un niveau de réponse digne du XXIème siècle".
Des précautions qui n'ont rien de surprenant de la part du Maire de Paris. Il est tout à fait dans son rôle en faisant part de ses "vives inquiétudes à l'égard de l'offre de soins prévue à l'avenir dans le cadre de la réorganisation des activités hospitalières".
Pourquoi alors cet accès de fièvre qui a réuni hier dans une même protestation, élus, médecins et membres du corps médical, syndicalistes, anciens malades et habitants ? Et qui a poussé le représentant CGT à interpeller le professeur Jean-Louis Pourriat, dont on sait qu'il est chef des urgences à l'Hôtel Dieu, en trahissant un doute sur la position du corps médical ? Un évènement : la nouvelle inattendue et non concertée de la vente prochaine des bâtiments de l'AP-HP avenue Victoria (IVe), qui abritent la direction de l'AP-HP et son personnel administratif. Un millier de personnes au total, qui seraient regroupées dans les locaux de l'Hôtel Dieu, rendus libres aujourd'hui par le transfert d'activités hospitalières sur Cochin.
La coexistence de personnel médical et administratif dans un même bâtiment est perçue comme antinomique. Elle est dénoncée comme un pas supplémentaire en direction de la fermeture à terme de l'Hôtel -Dieu.
Vincent Roger conteste cette vision qui selon lui n'est conforme ni à la réalité ni aux engagements pris. Il souligne que l'AP-HP souffre d'un déficit de 100 millions d'Euros par an, que la valeur patrimoniale de l'immeuble de l'avenue Victoria permettrait de couvrir. Pour un an en tout cas ....
Le corps social du centre de Paris est-il prêt à entendre ces arguments. Au vu de la mobilisation d'hier, on peut en douter.
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