Des renards à Paris, ce n’est pas une blague, le constat est avéré ! Nous avons signalé les corbeaux, dans un article précédent. Les deux personnages emblématiques de La Fontaine sont désormais sur la scène parisienne. En effet, les renards, qui avaient totalement disparu de la capitale (sauf dans les zoos) du fait de l’action radicale contre la rage, sont de retour.
Les spécialistes estiment leur nombre encore faible à une quinzaine. Ils seraient arrivés par la petite ceinture ferroviaire de la couronne francilienne. Du fait de la barrière quasiment infranchissable que constitue le périphérique, il est peu probable que ce canidé prospère comme à Londres où la population compte 10.000 spécimens ! Il est vrai que les espaces verts sont bien plus nombreux et étendus qu’à Paris. Cet animal sauvage a été repéré à plusieurs endroits dans plusieurs parcs et jardins. Il a même été aperçu place de la République.
Le retour de ce canidé très opportuniste semble réjouir les spécialistes qui y voient un atout en matière de biodiversité dans notre cité. Le renard roux est attiré par la vie citadine parce qu’il trouve dans nos rues et nos parcs une nourriture abondante constituée de nos déchets et des rongeurs qui pullulent. Certains n’hésitent pas à dire que cette présence traduit la bonne santé dans l’écosystème urbain.
Voilà plutôt une note positive dans un environnement où la pollution de l‘air constitue un véritable fléau. Sur la plan sanitaire, la rage a disparu, le renard n’est pas de nature agressive, néanmoins il peut être porteur de l’échinococcose alvéolaire, un ver parasite qui est dangereux pour l’homme. Réjouissons- nous donc de l’arrivée de notre quadrupède familier à propos duquel Antoine de Saint Exupéry écrivait dans le Petit Prince, «Ce n'était qu'un renard semblable à cent mille autres. Mais j'en ai fait mon ami, et il est maintenant unique au monde».
Dominique Feutry