Mao Péninou, Maire-Adjoint de Paris, chargé du "bureau des temps" et de "l'accueil du public", organisateur des "états généraux de la nuit" en novembre 2010
Des représentants de "Vivre Paris !" ont rencontré Mao Péninou lundi dernier 3 décembre pour préparer la prochaine réunion de suivi des "états généraux de la nuit".
Il a été question, une fois encore, de l'état de "saturation" de certains quartiers de Paris en matière d'activités festives. S'agissant du Marais, nous avons rappelé à M. Péninou que le IVe, où les établissements recevant du public sont très nombreux, est encore gérable mais vit sur un équilibre instable, que la création d'une boite de nuit de grande capacité, comme certains le voudraient rue Pierre au Lard, ferait chavirer. Nous lui avons rappelé que la profession, représentée par le SNEG (syndicat national des entreprises gay), y était pour ces raisons opposée.
Nous avons également évoqué la situation dans le XIe où Mao Péninou nous a avoué qu'elle est devenue hors de contrôle par la police, la mairie et les établissements eux-mêmes.
Voici ce qu'écrit Jean-François Revah, membre du collectif qui défend les riverains du XIe :
Je confirme la dimension sécuritaire des problèmes du XIe, sur la base de faits graves et répétés : nombreux vols à l'arraché (sacs à main, portables), agressions répétées de la part de toxicos en manque, bagarres sous nos fenêtres entre bandes de jeunes dealers (!!), cambriolages de voitures stationnées dans les rues, etc.
Dans notre quartier, ces questions ne sont malheureusement plus de l'ordre du "sentiment d'insécurité" ; elles sont une réalité.
Pour donner une idée, rien que cette semaine, un des nos riverains s'est vu poser vingt deux points de suture à la main gauche : il s'est protégé d'un coup de bouteille cassée administré (en fin d'après midi) par un agresseur dans un état second (voire triple) ; mécontent d'avoir vu notre ami intervenir pour mettre fin aux violences faites à une lycéenne dans la rue, qui venait de recevoir un très violent coup de poing en pleine figure, l'agresseur s'en est pris à notre ami qui, en se protégeant le visage, a reçu un coup de bouteille sur la main ; sa main gauche est marquée d'une estafilade impressionnante.En dépit de cela, la réaction des autorités publiques ne correspond pas du tout à nos attentes : faute d'effectifs, le commissaire du XIe nous a fait savoir que nous n'aurions pas de présence policière statique renforcée les jours de grande affluence, c'est à dire les jeudi-vendredi-samedi ; venez voir ce qui se passe dans nos rues entre 0h30 et 5h00 du matin les fins de semaine...
Nous allons prochainement revenir à l'attaque sur ce point dans une démarche commune auprès des autorités publiques avec les commerçants ; ceux ci ont bien compris qu'à partir d'une certaine heure la situation n'était plus gérée par personne, ni par eux, ni par la police
A cause de la mobilisation des riverains, les gérants de bar ont commencé à améliorer la gestion de leurs clients dans et devant leur établissement, jusqu'à la fermeture de 2h00 du matin ; mais, après 2h00, c'est encore plus le chaos : les bars et autres discothèques sont extrêmement nombreux et drainent une clientèle pas possible ; de surcroît, certains établissements (une bonne demi douzaine) ont l'autorisation d'ouverture toute la nuit, ce qui multiplie les allées et venues jusqu'à l'aube...
Jean-François Revah
Collectif Riverains du XIe