Marché Ste Catherine, occupation insensée de l'espace public. Les lignes vertes correspondent à l'autorisation de terrasse accordée par la Ville de Paris. Les riverains se mobilisent et font appel à "Vivre le Marais !" - Cliquez dans la photo pour agrandir -
Un mouvement de fond se développe depuis le printemps 2010. Il est centré sur la protection du patrimoine historique, architectural et culturel qui caractérise le centre de Paris et sur la qualité de vie telle que la conçoivent les habitants.
Autour de ces aspirations, un consensus se dégage, qui ne doit rien à l'engagement partisan. Ceux qui aiment le Marais sont attachés à sa sauvegarde. Le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) est là, y compris dans sa version révisée qui va être soumise prochainement à enquête publique, pour l'assurer. Il ne sera pas inutile cependant d'être attentifs à ce que la Mairie de Paris, désormais maitre du jeu au détriment du Ministère de la Culture et des Architectes des Bâtiments de France, décidera de faire au nom de la "mise en valeur".
Le terme en effet est ambigu. Nous concevons la mise en valeur d'un patrimoine comme sa protection et sa conservation. Certains peuvent aussi hélas la concevoir comme son exploitation à des fins marchandes pour capitaliser la force d'attractivité, notamment touristique, des sites et monuments dont nous sommes dépositaires. Le risque est grand que l'appétit commercial s'installe chez nous avant de finir en captation et pillage. L'autorisation donnée par les autorités au "petit train" bleu qui va sillonner le centre historique de Paris est un exemple qui illustre l'incongruité qui nous menace, sans compter les nuisances dénoncées en matière de gène à la circulation et de pollution de l'air par une locomotive diésel.
La place Ste Catherine, havre de paix sans voitures, plantée d'arbres, aux maisons basses et bancs publics, n'avait pas le droit de conserver son charme. Les bars-restaurants se sont chargés d'en faire un enfer pour les riverains.
La nuit, les terrasses s'étalent comme des feuilles de nénuphars
Les riverains de la place sont excédés. Ils se sont constitués en "collectif", qui à son tour vient d'adhérer à l'association. "Vivre le Marais !" leur apporte un cadre, des conseils, un support, de la communication (nous sommes de plus en plus sollicités par les journalistes), et les introduit au coeur de "Vivre Paris !" qui regoupe aujourd'hui une trentaine d'associations dans la capitale.
Le phénomène se développe. D'autres collectifs (associations ou structures informelles) sont nés un peu partout, autour de la défense d'un dossier qui leur est cher. Ils se tournent désormais vers nous pour les comprendre avant, le cas échéant, de les défendre. Une des conséquences est l'explosion du nombre de nos adhérents : 1.602 au compteur ce matin ! Notre blog accompagne ce développement : autour de 4.200 visites du site par semaine, 498 articles, 2054 commentaires, un album photos et une page Facebook.
On trouve ces "collectifs" en certains points de nos deux arrondissements, exemples : Archives/Ste Croix, Pierre au lard, pour le IVe et Charlot, Lissac, Gaîté pour le IIIe.
Et toujours de notre part une farouche neutralité politique qui nous vaut l'estime de ces citoyens qui ne croient plus (ou n'ont jamais cru) en la capacité du personnel politique à leur apporter le bonheur auquel ils aspirent. Le bonheur, pourtant, il est autour de nous pour autant qu'on sache cultiver son jardin (Candide, Voltaire). Il passe par un bon niveau de qualité de vie, qui en est la condition nécessaire à défaut d'être suffisante car il y a malheureusement bien d'autres raisons de ne pas pouvoir savourer la vie.
Les politiques pourtant s'intéressent à nous. Nous nous garderons bien de nous engager dans l'une ou l'autre voie mais c'est notre volonté de leur dire ce que les citoyens attendent, et veiller à ce qu'ils ne se trompent pas dans les orientations qu'ils prennent. Nous ne désespérons pas qu'ils nous entendent, d'autant que nous approchons d'une échéance électorale importante avec les municipales de 2014.
Gérard Simonet