Dans un article du 29 avril 2011 intitulé « Plan de prévention du bruit dans l'environnement : la Mairie de Paris lance son groupe de travail », nous faisions le point sur le bruit, la nuisance environnementale numéro 1 pour les habitants selon une enquête de l'Observatoire du Bruit en Île de France et les mesures qui pouvaient être prises.
Un groupe de travail initié par la Ville de Paris réunissant de nombreux spécialistes et organismes compétents et des représentants des habitants dont Vivre le Marais! a passé en revue les mesures éligibles au PPBE (plan de prévention du bruit dans l'environnement), qui sont déjà engagées, plan qui aurait dû être présenté dès 2008 par la Ville au terme d’une directive de 2002 de Bruxelles. 2012 constituait la limite ultime pour le produire. Le groupe de travail s' est penché sur le bruit des deux roues, les klaxons, les sirènes des véhicules d’urgence considérées comme les principales agressions. Des actions de sensibilisation sur l'interdiction du klaxon en ville devaient être entreprises prolongées, ce que nous préconisions, par des actions de communication permanentes sur le bruit.
Malheureusement depuis lors, nous constatons peu d’évolutions si ce n’est une nuisance par le bruit de plus en plus prégnante pour les habitants en particulier la nuit du fait de comportements irresponsables que nous avons dénoncés à maintes reprises.
Or force est de signaler qu’en raison d’une mise en œuvre insuffisante de la directive en question à l’échelle du territoire français, la Commission Européenne vient de mettre en demeure les autorités Françaises par courrier en date du 31 mai 2013 !
Il est ainsi précisé dans Actu bruitparif de juin 2013 que « des données relatives aux cartes de bruit stratégiques concernant certaines agglomérations ou certaines grandes infrastructures n’ont ainsi toujours pas été remontées à la Commission Européenne, alors que ces cartes devaient être établies au plus tard le 30 juin 2007. La Commission observe également que les informations qui lui ont été fournies sur certaines agglomérations ne permettent pas toujours d’apprécier si celles-ci sont complètes et satisfont aux exigences de la directive. Concernant les plans d’action qui auraient dû être publiés avant le 18 juillet 2008, la situation est encore plus grave dans la mesure où la Commission observe que sur les 24 résumés des plans d’action relatifs aux agglomérations qui auraient dû lui être transmis par les autorités françaises, seuls deux (Rennes et Montpellier) satisfont aux exigences de la directive. La Commission Européenne observe également que ne lui ont toujours pas été transmis non plus la très grande majorité des résumés des plans d’action relatifs aux grandes infrastructures identifiées sur le territoire. Par ailleurs, la Commission relève que le public ne semble pas toujours avoir été consulté sur ces plans d’actions, contrairement à ce qui est requis par la directive ».
Nous avons ainsi la démonstration qu’un tel sujet, une des principales nuisances de notre quotidien dénoncée par la majorité des habitants des grandes villes, n’a pas fait l’objet d’une prise en compte suffisamment sérieuse et nous vaut les diatribes de Bruxelles.
N’aurait-il pas été plus simple, en concertation avec toutes les parties prenantes, de prendre en mains cette nuisance des temps modernes qui est la cause de bien des perturbations pour ceux très nombreux qui la subissent.
Peut-être que Bruxelles aura plus de poids que les parisiens car nous ne pouvons plus rester au stade des incantations ?
Dominique Feutry