En réponse à nos mises en garde contre son intention annoncée de créer des quartiers qualifiés de "festifs" qui auraient leurs règles ad hoc, et un droit restreint de se plaindre du tapage nocturne, Anne Hidalgo nous écrit, dans une lettre co-signée par nos Maires d'arrondissements Pierre Aidenbaum et Christophe Girard, pour préciser sa position.
Nous apprécions son effort de clarification d'une posture que nous avions trouvée choquante, voire inconstitutionnelle, mais il reste du chemin à parcourir pour que nous soyons convaincus.
En effet, Anne Hidalgo reste attachée à l'idée de modifier le PLU (plan local d'urbanisme) de Paris pour y intégrer cette notion de "quartiers festifs". Elle ajoute que nous ne sommes pas concernés puisque le PLU ne s'applique pas au Marais dont l'urbanisme est régi par le PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur).
C'est faire peu de cas de notre capacité de discernement. D'abord nous ne sommes pas égoïstes au point d'ignorer le reste des parisiens et ceux qui dans les IIIe et IVe arrondissements ne font pas partie du Marais (l'Île de la Cité, l'Île St Louis, l'espace Beaubourg/St Merri, l'espace Beaubourg/St Martin, tout le nord du IIIe ...). Ensuite, rappelons que la municipalité actuelle a prôné la révision du PSMV sur le fondement que les règles du PLU en matière de logement ne s'y appliquaient pas et que c'était injuste. Il y a à l'évidence un tropisme du PSMV vers le PLU lorsqu'il s'agit de dispositions sociétales, tropisme qui ne tarderait pas à se manifester là aussi.
Quant à l'Adjoint au Maire de Paris chargé de la nuit, il nous semble qu'il existe déjà en la personne de Philippe Ducloux qui a succédé à Mao Péninou pour le suivi notamment des "états généraux de la nuit".
Reconnaissons néanmoins que des déclarations, sans doute plus récentes, de Mme Hidalgo donnent le sentiment que sa position s'est sensiblement infléchie dans un sens plus raisonnable. C'est ce dont nous voudrions nous assurer en lui rappelant qu'elle est attendue par les habitants de nos quartiers dans une configuration "Vivre Paris !", pour un entretien du même genre que ceux que nous avons eus déjà avec Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP-UDI) et Christophe Najdovski (les Verts).
Gérard Simonet
Le courrier d'A Hidalgo (qui commence avec une faute d'orthographe sur le nom de G Simonet) n'a rien de rassurant.La notion de quartier festif et la clause d'antériorité sont des menaces .
À noter que la Mairie de Paris , sur d'autres dossiers, s'appuie sur le PLU pour ne pas appliquer les prescriptions du PSMV.
Rédigé par : Pascal rousseau | 12 décembre 2013 à 18:59
Très légèrement rassurée, il n'empêche que de parler d'un "Paris festif" est un non-sens absolu; Paris a toujours été une ville industrieuse depuis le moyen-Age et il y a encore dix ans il y avait de nombreux artisans dans la Capitale. Quand doc ces "élus" comprendront-ils qu'ils n'ont pas à se mêler de nos divertissements et de transformer notre ville en un parc d'attraction ou pire un zoo que l'on visite en troupeau les dimanches. Leur unique occupation devrait consister à gérer AU MIEUX les millions d'euros prélevés chaque année dans la poche des contribuables, ce qui n'est PAS LE CAS !. D'autant que bon nombre de fêtards ne VIVENT PAS à Paris et laissent derrière eux des rues dégoûtantes dont NOUS payons les frais de nettoiement. .
Rédigé par : germon | 12 décembre 2013 à 06:06
Faudrait-il mettre en œuvre des méthodes de prévention ? C’est-à-dire chaque fois que c’est justifié déposer plainte et éventuellement engager des procédures administratives, pénales ou judiciaires dans les quartiers concernés pour qu’après le passage de la loi l’antériorité des droits des habitants soient reconnue. A noter que dans un contexte figé pour « sauvegarder l’équilibre » il ne devrait plus être possible d’ouvrir de nouveaux établissements, ni agrandir ou transformer les anciens.
Rédigé par : paul wiener | 11 décembre 2013 à 21:36
Nous autres gens ordinaires ne comprenons pas bien ces subtiles nuances administratives PLU/PSMV et ne sommes pas du tout rassurés. Le fait est qu'une réflexion est bel et bien menée sur la mention "quartier festif" pour le Marais, quel qu'en soit le cadre ? Si cette mesure (qui fait fi du Paris qui travaille) voit le jour, le Marais assurément ne sera pas épargné. Et de toutes façon, comme tous l'ont souligné, les Parisiens sont solidaires. NON AUX QUARTIERS FESTIFS.
Rédigé par : Anais | 11 décembre 2013 à 19:35
J'ai du mal à comprendre ce que ça apporte électoralement à Mme Hidalgo...comment imaginer, droite et gauche confondues,jeunes et anciens, que les habitants de ces quartiers vont accepter sans réagir la transformation de leur quartier en zone inhabitable?parce que ceux qui y font des fêtes ne sont pas ceux qui y habitent, surtout avec l'augmentation du m2.
Alors? pour faire "branché"?Ce n'est pas ça qui aidera les caisses de la Ville à se remplir. Par contre les recours vont devenir récurrents et organisés.Elle est bien mal conseillée.Sommes-nous à ce point sans intérêt pour elle?je le découvre.
Rédigé par : Catherine | 11 décembre 2013 à 18:09
Merci à « Vivre le Marais ! » de sa solidarité vis-à-vis des quartiers parisiens ostensiblement menacés d’être classés « festifs » et de nous faire profiter de ses lumières sur le PLU.
La lettre de Mme Hidalgo comporte deux autres pièges qui contredisent la formule incantatoire relative à « l’attention toujours portée à la tranquillité de nos concitoyens » et l’apparence d’équilibre entre riverains et professionnels de l’économie noctambule.
1/ Elle présente ce classement comme destiné à ce que « des lieux de fête puissent coexister avec la nécessaire tranquillité des habitants, en y apportant une attention particulière contre tous les abus ». D’où il faut comprendre que :
- Sans le classement, il n’y aurait pas « d’attention particulière » ;
- Cette attention viserait à réprimer « tous les abus »,
- Donc, le classement permettrait de menacer les riverains de sanction pour abus (par exemple si le bruit n’existait plus quand la police se déplace avec ses véhicules et personnels bien connus des établissements ?).
2/ une « clause d’antériorité… afin qu’un nouvel arrivant ne puisse pas remettre en cause l’équilibre trouvé ». D’où l’on voit que Mme Hidalgo n’hésite pas à promouvoir des idées et projets totalement inconciliables avec notre Etat de Droit :
- Elle instille l’idée perverse selon laquelle les quartiers où les lois sur le tapage ne sont pas respectées comporteraient un équilibre qui leur serait propre et qui serait légitime.
- Elle projette de ne réunir dans ces quartiers que des personnes (on n’ose plus dire habitants) insusceptibles d’être pénalisées par les tapages nocturnes. Autrement dit, elle mise sur l’isolement des « anciens », la dissuasion vis-à-vis de potentiels « nouveaux » qui auraient le culot de vouloir vivre avec tranquillité dans les quartiers « festifs ». Place aux locataires précaires de bailleurs investisseurs ! Plus personne pour se plaindre ? Donc la municipalité aura fait une belle action sociale !
Rédigé par : Claire Lefranc | 11 décembre 2013 à 18:08
Inquiétant:"lutter contre TOUS les abus"...
Menace à peine voilée contre l'intolérance des Parisiens qui veulent dormir la nuit.
Rédigé par : Magali Bérenger | 11 décembre 2013 à 17:41
"Je partage le point de vue de Munstead. Aucune confiance dans ce qui est affiché par les politiques dont la politique est le métier, et dont la "sémantique" ne vise qu'à une seule chose: le vote pour eux-mêmes. Cette lettre ne me donne pas confiance, surtout qu'il existe déjà un "Maire Adjoint de la nuit". Bizarrerie qui ne favorisera pas la tranquillité de nos quartiers au-delà d'une certaine heure, et, donc, les nuisances et le tapage nocturne continueront de plus belle. Finalement, on a tous compris que les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent"
Rédigé par : lean-Pierre V. | 11 décembre 2013 à 17:35
Je trouve le commentaire de Monsieur Simonet très conciliant, très "Quai d'Orsay" ;car la lettre de Mme Hidalgo n'est en rien rassurante. Elle dit seulement que des élections sont proches et qu'il est urgent d'endormir les habitants du Marais - faute de calme et de silence. Le bon vieux remède de grand-mère : la promesse (non tenue évidemment).
Rédigé par : Lilas Chaudéron | 11 décembre 2013 à 17:24
Mme Hidalgo pense-t-elle que les associations ne communiquent pas entre elles?
Le Marais n'est pas (à ce jour) concerné par le PLU. Mais quid de la Butte-aux-Cailles, de Montorgueil, du quartier latin, de l'odéon, du 18ème, de la Vilette, du quartier Jean-Pierre Timbaud, etc...?
Ces quartiers sont des "quartiers festifs" en puissance, des quartiers où les habitants ne pourront plus dormir, ni se plaindre. Est-ce d'ailleurs bien conforme à la Constitution?
La "règle de l'antériorité", si elle est appliquée, va rendre tout un parc immobilier inlouable ou invendable puis les futurs locataires ou propriétaires se verraient interdire le droit de se plaindre. De nouveau, est-ce bien conforme à la Constitution?
Mmes Hidalgo (avec vos "quartiers festifs") et Kosciusko-Morizet (s'affichant avec le pseudo "maire de la nuit"), pourquoi courtisez-vous tant le lobby de la nuit? Pourquoi voulez-vous chasser les habitants de leurs logements en le rendant leurs nuits invivables?
Rédigé par : Gilles Pourbaix | 11 décembre 2013 à 17:14
Bravo pour la réponse de G. Simonet à la lettre de A. Hidalgo. Parce que le Marais ne serait pas concerné en tant que "quartier festif", il devrait accepter ce projet! c'est faire fi de la solidarité dont fait preuve ici "Vive le Marais". Merci donc.
Une phrase d'A. Hidalgo fait froid dans le dos: "Une clause d'antériorité pourrait également voir le jour afin qu'un nouvel arrivant ne puisse remettre en cause l'équilibre trouvé". Donc pour parler clair, c'est la "ghettoïsation" de ces "quartiers" puisqu'on ne pourrait venir y vivre qu'à la condition d'accepter toutes les nuisances de la "Fête nocturne" et les appartements ne pourraient être vendus au cas où les habitants voudraient en partir à cause de ces mêmes nuisances. Bon, peut-être que Mme Hidalgo veut ces appartements pour en faire des logements sociaux ( les pauvres, ça n'ose pas se plaindre et s'ils subissent des nuisances,bof, tant pis pour eux! Est-ce cela votre pensée profonde, Madame?)
De plus, Madame, si vous parlez d'antériorité, les gens qui habitaient dans des quartiers calmes avant que les "établissements festifs" ne s'installent, auront-ils le droit d'interdire le fonctionnement de ces derniers?
Je reste sans-voix devant tant de désinvolture vis-à-vis de parisiens qui majoritairement ne sont pas des fêtards permanents.
Rédigé par : Esten | 11 décembre 2013 à 16:56
Le moins que l'on puise dire est que ce courrier n'est pas vraiment rassurant. Votre commentaire est particulièrement judicieux. Par ailleurs, je ne pense pas que le tapage nocturne soit très sensible aux distinctions entre PLU et PSMV, en particulier dans les rues qui marquent la frontière entre ces deux créations administratives.
Rédigé par : munstead | 11 décembre 2013 à 16:55