Paris la nuit - (Photo Info75.com)
"Vivre le Marais !" en compagnie de plusieurs associations du réseau "Vivre Paris !" a rencontré Frédéric Hocquard, Conseiller de Paris chargé de la nuit et Pierre-Adrien Hingray, Directeur de cabinet adjoint de Bruno Julliard, en compagnie du chef de projet du Conseil de la Nuit. Un point nous est fait en marge de la réunion de lancement du Conseil de la Nuit par la Maire de Paris prévue le 9 décembre prochain.
Fréderic Hocquard nous indique que ce "conseil" a pour vocation de prendre la suite des Etats Généraux de la Nuit, de « pérenniser les choses dans une instance, lieu d’échange et de dialogue, où seront faites des propositions, définis les grands axes de la nuit dans la cadre de la démocratie participative ».
Ce conseil se réunira deux fois par an, des groupes de travail seront créés sur des thèmes à finaliser (nouveaux espaces pour les nuits à Paris, prévention des conduites à risque, mobilité nocturne, tranquillité publique et médiation, commerces et travail la nuit, information et promotion de la vie nocturne). Ils seront animés par le chef de projet du Conseil de la Nuit. La concertation sera très large et ces groupes de travail se réuniront à partir de janvier. Ils auront une dimension métropolitaine (implication des conseils généraux des départements limitrophes, de la région, association de métropoles ayant cette problématique : Lyon, Nantes, Toulouse, Strasbourg…).
Nuits parisiennes, par France Culture
Après concertation avec les adjoints, avec les différentes délégations de la Ville, des questions sont posées sur la vie nocturne, sur la présence des services de la Ville et les moyens de la Préfecture de police pour y répondre. Frédéric Hocquard insiste sur l’importance des interlocuteurs dont bien sûr les associations de riverains et sa volonté de ne pas se trouver dans une situation de rupture de dialogue. En réponse, nous insistons sur le manque de résultat des Etats Généraux de la Nuit en soulignant qu’il existe un arsenal législatif clair sur ces questions malheureusement peu appliqué. Nous demandons s’il s’agit, avec la création de ce Conseil de la Nuit, de trouver les moyens de mise en œuvre de ce cadre législatif ou bien ceux permettant de le contourner astucieusement ?
Frédéric Hocquard souligne que faire respecter le cadre législatif est un travail de tous les instants mais que la Maire qui présidera la réunion allait indiquer le 9 décembre quelle était sa vision de la Ville et fixer le cadre référence pour la nuit. Il faudra ensuite trouver les solutions les mieux adaptées par rapport aux souhaits des uns et des autres. Au passage il rappelle que 10.000 établissements sont ouverts la nuit dont 9.000 avec terrasses, qu’ils traversaient une « crise de croissance » et qu’il importait effectivement de mieux les réguler. A propos de l’alcoolisation massive que nous soulignons comme un problème majeur enfin pris sérieusement en compte par les autorités, le phénomène de la croissance exponentielle des épiceries de nuit qui vendent de l’alcool alors qu’elles n’en ont pas le droit, est abordé. La Préfecture de Police se montre sévère à ce sujet.
La question des licences IV est soulevée. Du fait du numerus clausus existant il faudrait que le Préfecture recouvre le droit de délivrer les autorisations car cela crée de l’hyper concentration des bars avec en parallèle ce nouveau sujet des détournements nombreux opérés par les « pseudos restaurants » qui, sous couvert de licence « grande restauration » plus faciles à se procurer, vendent en fait d’abord et surtout de l’alcool.
Frédéric Hocquard annonce que les députés de Paris sont invités à participer au Conseil de la Nuit et que cela ressort aussi du domaine législatif. Nous abordons d’une part la question du bruit, des nuisances sonores, qui est devenue un problème de santé publique grave provoqué par le manque de sommeil, d’autre part le sujet des moyens insuffisants mis en œuvre en matière de propreté (épanchements d’urine, détritus…) dans les quartiers où l’activité de nuit est prégnante. Deux thèmes à inclure dans les réflexions des groupes de travail.
Pierre-Adrien Hingray nous informe que le Conseil de la Nuit réunira tous les usagers de la nuit c’est-à-dire les commerces, les institutionnels (RATP, STIFF…), les institutions de la région ainsi que des spécialistes ayant réfléchi à la problématique de la vie urbaine nocturne, y compris dans les métropoles françaises et à l’étranger. Il conçoit que suite aux lettres de mission qui seront adressées aux groupes de travail, les propositions qui en ressortiront et qui seront retenues devront être traitées en mode projet avec fixation d’objectifs, de jalons et mesure de leur réalisation.
Ce long échange plutôt constructif a montré une véritable volonté de dialogue de la part de nos interlocuteurs qui marque un changement avec le passé. Nous avons noté en particulier la prise en considération des sujets que nous ne cessons de dénoncer en matière de santé publique, l’alcoolisation massive notamment des jeunes et le bruit. Nous attendons que Mme Hidalgo dans son discours introductif prenne position clairement sur le droit au repos et au sommeil des Parisiens - de tous les Parisiens - comme une donnée non négociable dans la mesure où elle relève de la santé publique.
Nous souhaitons en effet que soit définitivement tournée la page de l'époque où son prédécesseur Bertrand Delanoë lançait en réunion publique "si vous voulez dormir, allez vivre à Rodez". Le préambule à toute réflexion sur la nuit à Paris doit être la recherche d'une meilleure qualité de vie pour les parisiens, ces gens dont la Maire de Paris tient son mandat. L'intérêt des exploitants de la nuit doit s'inscrire dans cet impératif alors que la Mairie de Paris a souvent donné l'impression que la vie nocturne et festive était un objectif en soi auquel les riverains devaient bon gré mal gré s'adapter. Il importe désormais d'inverser la hiérarchie de ces valeurs.
Nous verrons si les travaux qui vont être menés et auxquels nous participerons aboutiront à la mise en œuvre de dispositions qui correspondent à nos attentes.
Dominique Feutry
IMPORTANT : nos articles vous intéressent, vous appréciez nos efforts pour préserver le cadre et la qualité de vie des habitants du centre historique de Paris. Rejoignez l'association ! Notre force est dans le nombre. Pour devenir membre, cliquez ICI et complétez le bulletin d'adhésion.
Excellent article, mais en ce qui concerne les interlocuteurs de la Mairie, on peut, au vu de notre expérience, émettre les réflexions suivantes (sur les commentaires dans l'article): 1.) Hacquard + Hingray+ Chef de Projet = jobs plantureux; 2.) Hacquart: démocratie participative = des bonbons sans miel = du pipeau sémantique = zéro con- certation REELLE en vue; 3.) groupes de travail = orientations prévues d'avance, le reste = blablabla; 4.) le cadre législatif: on voit bien , à ce jour, que celà ne sert à rien, sinon on le saurait tous; 5.)volonté de dialogue = à voir........ mais déjà vu.
Rédigé par : la vérité | 01 décembre 2014 à 13:22
Tout à fait en accord avec la fermeté de cet article, et les commentaires prėcėdents : ne croyons pas au père Noël, M. HOCQUARD a singulièrement changé de discours entre la réunion avec le collectif J-P.Timbaud du XIe et celle ėvoquėe ici. Et n'oublions pas la prétendue efficacité de la police avancée par le représentant du commissariat ou de la prėfecture en matière de rėpression des nuisances devant ce même collectif et évoquant celle des automobilistes : comment un représentant de l'Etay peut-il dire de pareilles stupidités et prendre à ce point ses interlocuteurs pour des imbéciles ? Si les "autorités" ne veulent pas arriver à un point de rupture de la "concertation", qu'elles commencent par respecter TOUS leurs interlocuteurs et donner suite rapidement et efficacement åleurs demandes pressantes ! PARRROLES, PARRROLES...
Rédigé par : Monique B-F | 28 novembre 2014 à 12:12
j'espère que ce Conseil ne sera pas un nième "Comité Théodule"...
Rédigé par : Marion Mouchot | 26 novembre 2014 à 17:55
Les parisiens exposés aux nuisances sonores nocturnes subissent une double peine : ils sont victimes du bruit et paient un surplus d’impôts (impôt le revenu et taxes locales) qui servent à remédier aux excès de l’activité nocturne mais aussi à l’encourager.
La Ville de Paris et l’Etat pour remédier aux excès de l’activité nocturne financent, avec nos impôts, les effectifs de police supplémentaires, le nettoyage des rues pour effacer les flaques d’urine et de vomis, les services de secours et personnels hospitaliers qui viennent en aide aux victimes de alcoolisation massive, le coût à plus long terme de l’alcoolisme chez les jeunes, le coût lié aux troubles du sommeil chez les victimes des nuisances sonores, le perte d’efficacité économique (voire perte d’emplois) pour ces mêmes personnes, les difficultés scolaires pour les enfants dont le sommeil est troublé…
La Ville de Paris encourage les excès de la vie nocturne car elle finance, avec nos impôts, par le biais de subventions aux associations, ceux-là même qui nous pourrissent la qualité de vie et nous empêchent de jouir du droit fondamental au sommeil. (voir l’article publié sur le site du Réseau Vivre Paris)
Rédigé par : Gilles Pourbaix | 26 novembre 2014 à 13:54
A propos du conseil de la nuit.
On a vraiment l'impression qu'il s'agit d'inventer l'eau tiède en prenant son temps...
Clairement, si le 9 décembre [7 mois après les élections = 10% de la durée du mandat], la Ville n'est pas capable d'annoncer :
- des moyens attribués pour constater les dérives de la nuit (mesurages genre Bruitparifl ET mobilisation nouvelle des effectifs qui sont mal utilisés aujourd'hui pour prévenir et verbaliser),
- la rationalisation des conséquences données aux constats d'infractions (supprimer, par exemple, une autorisation de terrasse) en cessant de jouer les Vierges effarouchées devant la perspective des recours susceptibles d'être exercés par les puissants commerçants,
- l'échéancier de l'évaluation des résultats de ces actions ('observation des courbes des mesurages)
- une demande officielle adressée à la Préfecture de se mettre à ce nouveau diapason de son côté pour l'exercice des pouvoirs relatifs à la tranquillité publique dont elle lui donne délégation...
Eh bien, chères associations vertueuses et dévouées du Réseau "Vivre Paris !",si tout cela n'est pas acté, avec moyens de vérification à l'appui, vous perdrez encore beaucoup de temps pour rien.
Alors, concertez si vous pouvez, mais en regardant la montre et en ayant un plan B.
Vous ne méritez pas d'être instrumentalisés par un jeu de dupes politicien où droite et gauche réunis,donnent priorité à une ville qui étale sa vie nocturne sur l'espace public, comme une invite à venir y noyer la déprime qui atteint tant de nos concitoyens victimes de la globalisation et de l'anonymisation.
Rédigé par : akanlactionsurleterrain ? | 26 novembre 2014 à 11:33
J'approuve entièrement cet article qui montre les attentes des habitants. Osons espérer qu'Anne Hidalgo entendra la voix des administrés qui l'ont élue!
Osons espérer l'inversion de la hiérarchie des valeurs (voir dernier parag.).
Rédigé par : Esten | 26 novembre 2014 à 11:17
Qu'importe les jours pourvu qu'on ait les nuits ! Tel était le slogan d'une célèbre marque de spiritueux, il y a un certain temps déjà.
Comme le dit de façon explicite cet article, seul un retour à l'ordre logique des valeurs permet le dialogue productif:
le droit au repos des riverains d'abord, ensuite la vie nocturne adaptée et tenant compte des règles sociales admises, et pas l'inverse. C'est aux "boucaniers" (amateurs de boucan, c'est un néologisme) d'aller voir en pleine mer si le Grand Cric les croque.
Merci pour cet article éclairant. Un point cependant pour un ami de la fête, auteur il y a qq années d'un livre "Guide du savoir fête", le goût de la fête ne va pas forcément de pair avec le bruit ni avec l'alcoolisation. Heureux celui qui sait réjouir son esprit en bonne compagnie pour qui chanter n'est pas beugler, pour qui jouer d'un instrument n'est pas synonyme d'assourdissement et qui préfère les Millésimes dégustés aux cuites dégurgitées.
VIVE LA Fête, Vive la joie de VIVRE en bonne intelligence avec son voisin.
Pendant que des Mortels la multitude vile
Va cueillir des remords dans la Fête servile...
La Fête peut avoir d'autres qualités...Si, si je vous assure. Tous les vrais amateurs et amatrices vous le diront. Ce n'est pas le camp des bougons-boudons contre les Festifs amis de la Vie.
Un couple de riverains qui aiment la fête, celle qui engendre le bien-être..
Rédigé par : Michel & Juliette | 26 novembre 2014 à 10:31