Deux-roues motorisés rue du Temple (IVe) (Photo VlM)
Une forte hausse des tarifs de parking à Paris est annoncée aujourd'hui pour janvier 2015. Cette mesure n'est pas mauvaise en soi. La ville est saturée, hyper-polluée et l'usage d'un moyen de transport personnel à moteur n'est pas forcément justifié compte tenu d'un réseau de transports en commun qui n'a pas son pareil dans le monde. On peut cependant demander que des dispositions soient prises pour que les usagers paient effectivement leur stationnement (ce qui n'est pas le cas aujourd'hui pour leur majorité) et que ceux qui essuient une amende la règlent réellement.
Ce qui reste choquant, en revanche, c'est que les quatre-roues en soient les seules victimes. Les deux-roues motorisées ont envahi Paris depuis que la voiture n'est plus désirable. Leur explosion est due sans doute à leur habilité à se faufiler dans la circulation mais aussi aux mesures qui ne sont pas prises ou appliquées pour qu'une concurrence équitable existe entre tous les modes de transport.
A commencer par le prix du stationnement. Les deux-roues y dérogent. Ils occupent pourtant de la place sur l'espace public. Ils s'octroient même des places sur les trottoirs qui leur sont pourtant théoriquement interdits. Anne Hidalgo ne doit pas s'arrêter en chemin. Elle s'était d'ailleurs prononcée pour un stationnement payant à la veille des élections municipales. L'association "Les motards en colère" (qui par définition ne décolère jamais) avait alors brandi à la manière de Jupiter son super pouvoir de nuisance qui est "la manifestation" et Madame Hidalgo s'était piteusement reniée.
Manifestation de deux-roues motorisés à Paris
Il est indispensable pourtant que cette mesure soit appliquée. Certes on peut concevoir que les droits soient plus réduits que pour les voitures puisque la surface occupée est généralement inférieure mais il faut que la loi commune s'applique, pour des raisons d'équité mais aussi pour que le choix des usagers ne soit plus biaisé par une disposition artificielle qui conduit à la prolifération non maitrisée de ce mode de transport.
Au chapitre de l'équité, il faut aussi rappeler que les deux roues motorisés doivent depuis 2009 se soumettre au "contrôle technique", en vigueur pour les voitures. C'est une question de sécurité avant tout mais aussi de maitrise de la pollution de l'air et du bruit. Là aussi le chantage à la manifestation a fait depuis cinq ans reculer les pouvoirs publics, qui n'appliquent toujours pas le décret.
Une fois rétablie l'égalité de traitement, on pourra constater ce qui résulte d'un choix non biaisé et mettre en place les installations qui répondent à un arbitrage raisonné des parisiens, notamment des places de parking attitrées, sur la chaussée ou sur les trottoirs lorsqu'ils sont larges, et sanctionner pour de bon ceux qui enfreignent les règles de stationnement.
Gérard Simonet
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Des PV en vrac tous les jours pour les automobilistes; en ce qui concerne les motos, les autorités ont-elles la "trouille", ou sont-ce les lobbies qui sont à l'oeuvre à la Mairie, ou les deux?
Rédigé par : la vérité | 01 décembre 2014 à 13:28
Merci pour cet article, dont je partage l'analyse SAUF en ce qui concerne le stationnement des moto sur les "trottoirs larges" : exceptionnel ou pas, cette tolérance entraînera circulation et incivilités habituelles des motards à l'encontre des piétons ; donc, PAS D'EXCEPTION
Rédigé par : Monique B-F | 28 novembre 2014 à 19:15
il va peut-être falloir faire ce que font les motards en colère : mobiliser les automobilistes pour bloquer le centre de Paris pendant une matinée et, si cela ne suffit pas pour ramener l'égalité de traitement, recommencer 8 jours plus tard.
MB
Rédigé par : Baillon | 28 novembre 2014 à 17:57
Tout cela met surtout en lumière la politique absurde du tandem Delanoë-Hidalgo depuis des années. Qui attise les tensions entre les différentes catégories d'usagers.
Ils ont simplement oublié qu'à Paris il y a des gens qui travaillent et qui ont besoin de se déplacer, puis de trouver une place pour se garer (et oui).
Savez-vous que presque 1 tiers des voitures qui circulent dans Paris sont à la recherche d'une place de stationnement.
La municipalité à supprimé des milliers places de stationnement, a engorgé les rues, créant ainsi des embouteillages monstrueux dans certains quartiers.
Où est la logique : une voiture coincée dans les embouteillages ou qui cherche une place est une voiture qui pollue encore davantage.
La vérité est qu'il n'y a pas vraiment de logique. La Mairie cherche davantage à plaire aux bobos qu'aux actifs qui ont besoin de travailler, de circuler et de se garer. Du coup, la voiture (symbole de liberté et d'individualisme) est stigmatisée.
Mais comme les parisiens doivent continuer à se déplacer, ils cherchent très logiquement des moyens alternatifs (deux-roues). Le nombre de deux-roues explose naturellement. Et ils se garent là où ils peuvent.
Je sais simplement qu'une ville vivante est une ville on peut circuler. Paris doit rester une ville dynamique.
Rédigé par : Kim | 28 novembre 2014 à 10:59
En effet, les problèmes de la pollution par les véhicules à moteur sont réels. Donc pourquoi ne sanctionner et ne taxer que les automobiles et non les motos ? Les motos sont en plus beaucoup plus bruyantes et certains motards se permettent même de
rouler et de stationner sur les trottoirs. Voir des responsables reculer devant l'activisme des " Motards en colère" donne une triste idée de la démocratie.
Rédigé par : Esten | 27 novembre 2014 à 14:38