Affiche de la campagne « Restons civils sur toute la ligne » de la RATP menée à partir de 2012
Selon un grand quotidien, en 2016 les agressions ont bondi de 14 % en un an dans les transports en comun, 121.000 vols ont ainsi été enregistrés l'année dernière, ce qui correspond à 330 voyageurs en moyenne détroussés chaque jour à travers le pays. Bien entendu l’Ile de France et Paris sont les plus touchés compte tenu de la concentration de population qui y vit ou y passe.
Si ce bilan est déplorable, il s’accompagne aussi d’un phénomène dont on parle peu, au-delà de la fraude qui consiste à ne pas payer son billet (coût évalué à 366 millions € par la Cour des Comptes en 2015 pour la seule Ile de France), la montée des incivilités.
La dernière campagne d’enquête « Restons civils sur toute la ligne » portant sur l’année 2014 menée par TNS Sofres dans le cadre de son Observatoire des incivilités dans les transports en commun franciliens pour le compte de la RATP concluait pourtant à une baisse des incivilités.
Malheureusement il suffit de prendre les transports en commun pour constater que cette diminution fait déjà partie du passé. Ainsi cette mère de famille ce matin dans le Marais, sur la ligne 29, qui a eu bien du mal à sortir du bus avec son enfant en poussette, personne ne lui cédant le passage ! De même, discussions bruyantes, conversations téléphoniques à voix haute, entrée dans le wagon, voire le bus, sans laisser les passagers descendre, ne pas céder sa place aux personnes âgées, bousculer les autres voyageurs, rester assis sur un strapontin en période d’affluence … sont devenus monnaie courante et gare à celui qui s’aviserait de faire des remarques aux impétrants impolis !
Beaucoup baissent les bras et parlent de « problématique sociétale commune à de nombreux pays ». Nous répondons que cette conclusion est trop simple. Le développement de l’individualisme mâtiné de manque de sensibilisation aux comportements courtois de la vie en société est un mal auquel il est facile de remédier. Il s’agit d’une question de volonté et de moyens qui commence par la prise de conscience de la part des parents, des éducateurs et de chacun d’entre nous qu’il faut endiguer le phénomène dès le plus jeuen âge.
Une action de longue haleine sans doute mais qui n’est pas impossible.
Dominique Feutry