"Soirée trottoir" rue des Trois Bornes dans le XIe
Cet arrondissement, proche des nôtres géographiquement, partage nos soucis et nos combats depuis 2010. Les rues Oberkampf, Saint Maur, Jean-Pierre Timbaud, des Trois Bornes... sont truffées de bars qui considèrent la rue comme une extension de leur commerce et participent la nuit à l'alcoolisation de foules venues d'ailleurs, de Paris ou de sa banlieue.
Le nombre de ces bars et les libertés qu'ils ont prises depuis des années ont rendu la situation quasiment ingérable. La mairie du XIe et la police du commissariat d'arrondissement ont fait des efforts et continuent d'en faire pour contenir les nuisances qui font de la vie des riverains un véritable calvaire. Leurs tentatives de médiation et de répression sont louables, donnent quelques résultats, mais l'équilibre est précaire et les tensions restent vives.
Une "commission de régulation des débits de boissons" a été mise en place sur un modèle défini par le "conseil de la nuit" de l'Hôtel de Ville. Chaque arrondissement devrait normalement en avoir une, mais dans la vision de Frédéric Hocquard, maire-adjoint en charge de la nuit, il n'était pas question initialement que des riverains et leurs associations participent à leurs réunions !
Le collectif des riverains du XIe (Collectif Riverains Jean-Pierre Timbaud) est parvenu néanmoins (exceptionnellement ?) à imposer sa présence et à peser sur la démarche, pendant un certain temps. Aujourd’hui, les habitants considèrent que la « commission de régulation » n’a malheureusement pas tenu ses promesses et exaucé les espoirs qu'on avait mis en elle .
Elle ne régule pas grand-chose... En effet, les responsables des organisations professionnelles ayant pignon sur rue (UMIH, SNEG, SYNHOCART) s’étaient engagés à prêcher la bonne parole auprès des établissements récidivistes, dont le cas était examiné en commission. Ils ont eu manifestement d’autres priorités et en tout cas n’ont pas su trouver les arguments pour convaincre leurs confrères récalcitrants.
C’est ainsi que plusieurs établissements dont les exploitants sont passés plusieurs fois dans la commission continuent d’être l’objet de plaintes des habitants… On comprend que ces derniers ne cautionnent plus l’activité, ou l’absence d’activité, de la commission. Il faudrait qu'elle modifie radicalement son mode opératoire pour que la confiance en elle revienne.
Le président du Collectif des riverains du XIe a été l'un des fondateurs de "Vivre Paris" au moment des états généraux de la nuit de 2010. Il est resté l'un des plus actifs de cette mouvance, dans son arrondissement parisien mais aussi en province et à l'étranger par sa participation à des conférences pour la défense des habitants contre les méfaits de la fête débridée et du bruit.
Reçu récemment comme nous l'avons été nous-mêmes, par le directeur de cabinet du Préfet de police de Paris, il en a rapporté lui aussi le sentiment que les autorités préfectorales qui contrôlent la police réalisent désormais que la privation de sommeil créée par l'agitation et le tapage nocturnes constitue un grave problème de santé publique. Parallèlement, les autorités semblent bien avoir intégré l'évidence que le climat d’insécurité résultant de l’absence de régulation sociale, notamment la nuit, est incompatible avec la qualité de vie des habitants et leur santé mais incompatible aussi avec la sérénité nécessaire au développement économique des commerces du quartier.
Ce partage de diagnostic sur la nécessité d’une vraie régulation sociale est à l’origine de décisions de justice qui amènent une amélioration de la qualité de vie des habitants. La Justice ne rend pas des comptes à la police dans notre État de droit mais elle a besoin, pour statuer et sévir, de constats (procès-verbaux) que seule la police (et maintenant la DPSP à Paris) est en capacité d'établir, pour attester notamment de l'occupation indue de l'espace public ou de tapage nocturne.
Dans le XIe, le renforcement des liens opérationnels entre le Commissaire central, la Préfecture de police, la mairie d'arrondissement, l'association des riverains et l’association des commerçants du quartier, s'est traduit lundi 7 janvier par une série de condamnations devant le tribunal de police de Paris. Les personnes en cause ont été condamnées pour de multiples incivilités commises en bande dans l’espace public (infractions au code de la route, tapage, nuisances sonores, jets de détritus, crachats...).
Livreurs à vélo
Ces agitateurs se présentent comme des livreurs en deux-roues, un phénomène qui a explosé avec la multiplication des plateformes électroniques. Grâce aux réseaux sociaux, dealers motorisés et clients s'entendent facilement et plus discrètement qu'auparavant. On peut en voir un édifiant témoignage ici de BFMTV.
Trois syndics de gestion représentant trois immeubles de la rue Jean-Pierre Timbaud s'étaient conjointement portés parties civiles au nom des nombreux habitants et commerçants empêchés de vivre normalement par une bande de délinquants chroniques. Le Tribunal a condamné à des amendes sévères et des dommages-intérêts aux parties civiles les dix prévenus de la bande qui sévissait. Quatre d'entre eux seulement étaient présents. On se réjouit de ces condamnations car l’occupation indue de la rue ainsi que la fourniture de drogue aux consommateurs, déjà auteurs de désordres dus à l'alcool, ne fait qu'aggraver les troubles à l'ordre public.
Certes la rémunération dérisoire qui est celle de ces livreurs et la nature précaire de leur emploi peuvent apparaître comme des circonstances atténuantes aux actes délictueux auxquels ils se livrent pour accroître leurs ressources. Il n'est pas question pour autant de les excuser car en agissant ainsi ils enfreignent la législation sur les stupéfiants et contribuent à perturber gravement la vie des habitants et des commerçants de la rue et du voisinage.
Le Ministère public (équivalent du Procureur au Tribunal de police) a recommandé aux quatre prévenus présents à l’audience de transmettre l’avertissement à leurs collègues : désormais, la rue ne sera plus une zone de non-droit et, en cas de récidive, les condamnations continueront d’être prononcées avec la plus grande fermeté. Cette fois-ci, les amendes étaient déjà considérables : près de 2.000 € pour certains prévenus… Il semble que les personnes condamnées aient bon gré mal gré reçu le message…
Petit commentaire sur la photo du haut concernant le "11 domaine" 27 rue des trois bornes. Ce débit de boisson n'ayant pas déposé de demande de terrasse qui de toute façon lui aurait été refusée vu l'étroitesse du trottoir est dans la totale illégalité . lien permettant la consultation des terrasses autorisées dans paris, quel que soit le commerce qui la demande a la date du 17 Février 2017 " https://opendata.paris.fr/explore/dataset/etalages-et-terrasses/export/?location=22,48.867,2.37367&basemap=jawg.streets " , " https://www.api-site.paris.fr/mairies/public/assets/2017/3/Cahier-de-recommandations-Etalages-et-Terrasses.pdf "
Bon nombre de bar de nuit et restaurant de nuit sont pour la plupart dans l'illégalité tant par l'installation de terrasse sauvage que par l'inobservation des réglementations sur le bruit venant des clients ou le jet d'objets divers et variés sur la voie publique. Ce qui ce passe dans le XI se passe également dans le X , visiblement la mairie de Paris sans tamponne le coquillard tout en ouvrant un large parapluie en mettant des commissions, observatoires et autres gadgets plus destinés a amuser la galerie qu'a sévir avec la plus grande fermeté par utilisation de la justice afin de faire cesser les désagréments voire obtenir des fermetures définitives en cas d'abus et d'inobservations répétés des condamnations. Ce sont les établissements qui respectent a la lettre les réglementations qui souffrent plus que les contrevenants qui doivent sans doute bénéficier d'une certaine mansuétude de la part de certains membres de la municipalité.
Rédigé par : poulbot | 21 janvier 2019 à 16:50
Voila une précision intéressante donnée par Rémi Calmon Directeur Exécutif.
Rédigé par : jp 75003 | 17 janvier 2019 à 12:34
Les Organisations Professionnelles, dont le SNEG & Co participent aujourd’hui aux commissions de régulation des arrondissements où elles ont été mises en place : 4è, 5è, 10è, 11è et 18è.
Nous nous sommes engagés à accompagner les exploitants rencontrant des problèmes, au regard notamment du respect de la tranquillité publique, et cet engagement demeure, dans l’intérêt de tous.
Toutefois, il vous faut savoir que les établissements portés à l’ordre du jour des commissions, par la mairie, la DPSP ou le commissariat d’arrondissement, ne sont pas forcément adhérents à une organisation professionnelle, quelle qu’elle soit, et que rien ne les y oblige. En ce cas, ce n’est pas que nous n’avons pas « su » mais que nous n’avons pas « pu » convaincre les exploitants car nous ne saurions agir auprès d’un gérant qui ne souhaite pas solliciter notre accompagnement.
De manière générale, nous constatons, nos confrères et nous-mêmes, que peu d’adhérents de nos syndicats figurent aux ordres du jour des commissions. Nous y voyons la traduction de notre bonne sensibilisation aux obligations qui sont les leurs. En effet, l’immense majorité des lieux évoqués en commission n’est affiliée à aucune organisation et ne souhaite visiblement pas l’être. La situation des quelques-uns dont nous nous sommes toutefois emparé des dossiers s’est généralement améliorée, nos efforts vont en ce sens, pour leur tranquillité (administrative) comme pour la vôtre (publique).
Enfin, quand vous évoquez les établissements « récidivistes », il nous faut vous préciser qu’étant dédiées à la médiation et à la prévention, tel que le définit initialement le Conseil de la Nuit de la mairie centrale, les établissements récidivistes ne peuvent figurer à l’ordre du jour de ces commissions. Seuls les établissements n’ayant pas fait l’objet de mesures de sanctions doivent y être évoqués. Ceux qui ont déjà fait l’objet d’avertissements, de fermetures administratives ne peuvent y être inscrits, étant sortis du cadre de la médiation et de la prévention.
Comme vous le savez, nous sommes toujours à votre disposition pour évoquer les problèmes que vous rencontrez avec quelque établissement, pour peu que celui-ci soit effectivement adhérent de notre organisation professionnelle.
Rémi Calmon
Directeur Exécutif
Rédigé par : Remi Calmon | 14 janvier 2019 à 15:47
Bravo au Collectif des Riverains Jean-Pierre Timbaud ! Ce sont des citoyens courageux, qui essaient de sauver leur quartier du désastre. Ils ont tout notre soutien.
Rédigé par : Cat | 13 janvier 2019 à 10:53
Le gérant de l'atelier de mécanique du 61 jpt a stationné l'une de ses énormes épaves (un camion bariolé) entre le tabac et le restaurant "Les Fabricants"
Ce camion constitue une forteresse derrière laquelle la bande continue de s'abriter bruyamment lorsqu'elle tente d'investir de nouveau ce qu'elle considère comme son territoire.
Le gérant de l'atelier n'a pas répondu favorablement à notre message collectif : nous lui avons demandé de bien vouloir déplacer son camion épave mais il a catégoriquement refusé.
Seule une action de la police pourrait le faire changer d'avis....
Rédigé par : Nicolas | 12 janvier 2019 à 13:18
Réponse à Vincent : les exploitants sont bel et bien mentionnés dans la version publiée et diffusée de l'article
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 12 janvier 2019 à 13:15
Bravo pour votre action et ses résultats ! Je suis ravie
Rédigé par : Christiane | 12 janvier 2019 à 09:24
merci à l'association. C’est essentiellement grâce à vous, que les familles ont le droit d’exister dans la jungle du 11ème !
Rédigé par : didier | 12 janvier 2019 à 09:23
Je me suis promené dans la rue JPT hier. Bravo! Tout cela prouve que les forces de maintien de l’ordre et les tribunaux peuvent agir quand ils le veulent.
Rédigé par : ernest | 12 janvier 2019 à 09:21
Merci. Quel calme hier soir...
Rédigé par : riverain | 12 janvier 2019 à 09:20
Cette commission de professionnels est une autre plaisanterie : c’est un peu comme si pour pour appliquer les règles de fonctionnement d’une prison, vous en chargiez une commission de détenus. On peut imaginer que la commission ne serait pas trop « méchante » ...
Rédigé par : Mary | 11 janvier 2019 à 17:57
Il serait de bon ton de ne pas oublier que cela n'aurait ete possible sans l'aide des commerçants du quartier , y compris les debits de boissons.Vincent
Rédigé par : Vincent | 10 janvier 2019 à 18:44