Image d'archives : préparation des élections municipales de 2014. De gauche à droite : Gérard Simonet "Vivre le Marais !", Christophe Girard Maire du IVe, Anne Hidalgo candidate à la mairie de Paris et Pierre Aidenbaum Maire du IIIe
Cinq ans après, la donne a peu changé. Anne Hidalgo est candidate à sa propre succession, Pierre Aidenbaum s'engage activement dans le soutien à la Maire actuelle, ainsi que Christophe Girard devenu depuis l'adjoint à la Culture à la mairie de Paris, tandis qu'à la mairie du IVe c'est désormais Ariel Weil qui assure le rôle de Maire et qui pourrait, tout comme Pierre Aidenbaum, avoir des visées sur le futur arrondissement Paris-centre dans la mesure où Anne Hidalgo retrouverait son poste à la mairie de Paris.
Ce ne sont là bien entendu qu'hypothèses car ce sont comme toujours les électeurs qui en décideront.
En attendant, fidèles à la neutralité politique qui nous caractérise, nous réagirons à l'actualité pour dire ce que nous pensons, sans agressivité, sans radicalité, dans la bonne humeur. Nous agirons de la même manière avec les opposants à la Maire sortante, dès que nous les aurons identifiés et que leurs porte-paroles seront connus.
Le quotidien "Le Parisien" du 24 janvier nous fournit une première occasion de réagir avec des informations sur l'équipe de campagne de la Maire. Première constatation : les Verts sont présents mais on ne voit plus de communistes. Certains s'en réjouiront car cette idéologie a fait de tels dégâts dans le monde qu'on préfère ne la voir que de loin, là où elle sévit encore, à Pyongyang ou à Cuba. Les Verts ne sont pas du goût de tous, notamment des automobilistes parisiens, mais on doit les créditer du fait qu'ils ont une vision de la vie dans la cité qui pourrait bien épouser le sens de l'Histoire.
On apprend, sans trop de surprise, que Jean-Louis Missika animera l'équipe de campagne. Il se présente aujourd'hui comme "macroniste compatible". Dont acte. Notre confiance lui est a priori acquise, encore qu'on le trouve un tantinet extravagant en matière d'urbanisme. Nous le connaissons comme porteur du projet "Réinventer Paris !", alors que personne n'a démontré à notre connaissance qu'il fallait réinventer notre ville. En revanche, nous sommes d'avis qu'il faut d'urgence inventer des solutions pour résoudre les dossiers qui pèsent sur le bilan de la Ville de Paris.
Nous avons ouvert le 23 janvier la liste des recommandations que nous adressons à Mme Hidalgo, si elle pense que nous comptons à l'échelle de Paris et si elle est disposée à nous complaire. La réponse qu'elle a faite sur la densification de la capitale va dans le sens que nous préconisons (revoir notre article : Paris, dépeuplement et surpeuplement). Forts de cet encouragement, nous enchaînons aujourd'hui sur le dossier le plus trivial mais qui peut peser très lourd : celui de la malpropreté de Paris.
La malpropreté, ce ne sont pas seulement des déchets sur le sol. Il faut commencer par là bien entendu mais en regardant à travers le kaléidoscope ci-dessus, on constate que tout est souillé à Paris : murs nus tapissés d'affiches sauvages qui partent en lambeaux, bancs publics recouverts d'inscriptions, rideaux métalliques tagués, armoires électriques de commandes des feux barbouillés ainsi que les boîtiers de contrôle de l'éclairage urbain, boites à lettres immondes (une chance, on va nous dire que c'est la poste qui est responsable !), poteaux et potelets recouverts de publicités douteuses, descentes d'eau des immeubles chargés de stickers, parcmètres souillés... Toutes ces laideurs font le paysage de la rue à Paris et renforcent puissamment l'impression de saleté ambiante.
S'il n'est pas mis fin à cet état de choses dans les mois qui viennent, tous les arguments que la municipalité pourra développer, tous les projets annoncés, se heurteront à l'objection que Paris est sale, que Paris est abandonné aux vandales, que la ville-lumière n'est plus que l'ombre d'elle-même.
On nous rétorquera : mais que faire ?
A plusieurs reprises, mais sans écho, nous avons regretté que la municipalité ait affecté un très gros budget à une politique idéologique du logement, déconnectée des réalités économiques, et qu'elle ait dépensé et continue à dépenser des centaines de millions d'€ chaque année pour des subventions à des associations dont beaucoup gaspillent cette manne dans des activités fantaisistes.
Un arbitrage sur ces dépenses aurait permis, sans aggraver le déficit, d'améliorer le fonctionnement des services de la propreté tels qu'ils existent aujourd'hui. Mais ce que nous suggérons avant tout, et c'est là que M. Missika devrait réinventer Paris, c'est une nouvelle approche qui traite la saleté de Paris dans son ensemble en nettoyant de façon régulière et systématique tous les éléments du paysage de la rue. Le moment venu, si on nous accorde du crédit, on exposera notre vision de ce que doit être le mode d'intervention LIFO (*) qui est susceptible de décourager une part significative des incivilités.
Gérard Simonet
(*) LIFO : mode de gestion des files d'attente qui donne la priorité aux événements les plus récents