Anne Hidalgo et Pierre Aidenbaum
Si l'expression n'était pas déjà prise, on pourrait qualifier Pierre Aidenbaum de "force tranquille". Atteint par la limite d'âge des lecteurs de Tintin et la sagesse qu'elle implique, il donne l'impression de ne courir pour rien en se hâtant sur tout. Se représenter en 2020 ? pourquoi pas mais il totalisera alors 25 années de mandat de Maire du IIIe conseiller de Paris, et un nouveau mandat le ferait postuler pour 6 nouvelles années...
En tout état de cause, Pierre Aidenbaum présente sur le IIIe un bilan qui est incontestablement riche. Il se trouve que notre association s'implique dans la vie de nos quartiers depuis près de vingt ans aussi. Nous consacrons un article à leur évolution sur cette période, dans un arrondissement qui a su exprimer son estime à son Maire en le réélisant régulièrement avec un score confortable.
Il est évident dès lors aux yeux de tous que la Maire de Paris Anne Hidalgo a besoin de son aide. Elle a visiblement jeté son dévolu sur un arrondissement qu'elle a conçu à sa mesure en obtenant du Parlement la fusion des quatre arrondissements centraux en 2020. Encore faut-il que le courant sur lequel elle s'appuiera remporte les élections ! Elle a impérativement besoin du concours de Pierre Aidenbaum pour cela et d'un sans-faute d'Ariel Weil, le Maire du IVe, sachant que le 1er restera acquis au parti de son Maire actuel Jean-Pierre Legaret et que le IIe de Jacques Boutault se déterminera en fonction de l'alliance constituée autour d'Anne Hidalgo.
Justement, comment se dessine aujourd'hui cette alliance ? En 2014, LReM n'existait pas. Anne Hidalgo s'est alliée aux Verts et aux communistes. Il serait étonnant qu'elle récidive à l'identique. L'alliance avec les Verts n'est pas contre nature car on voit bien qu'elle cristallise sur une politique très écolo dans ses actes de la Maire de Paris. Les décisions en matière de voirie et de déplacements en sont la manifestation la plus concrète. Il en est autrement des communistes dont on n'oublie pas que l'idéologie dans le monde s'est illustrée davantage en cent ans par ses fiascos économiques et ses atteintes aux droits de l'homme que par ses réussites !
Il est plus probable qu'Anne Hidalgo mise sur l'éclatement du groupe des nombreux candidats déclarés LReM à l'annonce de la préférence du président Macron et la récupération des déçus. Dès lors le combat aura lieu entre les deux courants résultants, à moins qu'un partenariat réussisse à se constituer autour des Républicains dont le chef de file reste lui aussi à s'imposer.
Dans ce contexte, Pierre Aidenbaum doit décider s'il se "dévoue" à nouveau, en visant la mairie de Paris-centre, quitte à déclarer son intention de se retirer au bout de quelque temps au profit d'Ariel Weil ou s'il se met d'ores et déjà en retrait de la course en jouant les sparring-partners du Maire du IVe.
Ils auront évidemment en face d'eux des adversaires qui ne manquent pas d'atouts, à commencer par les reproches qu'on adresse à la municipalité actuelle. Nous nous en faisons régulièrement l'écho : propreté défaillante, politique festive et communautariste dérangeante, hypothèque sur l'avenir due aux déficits qui alimentent une évolution parabolique de la dette. Nous sommes comme chacun sait plus compréhensifs sur la politique de la Ville à l'égard des voitures, considérant qu'on est mondialement au cœur une tendance lourde qui vise à écarter les véhicules à moteurs qui polluent et encombrent les centres-villes.
Gérard Simonet