Armelle Lavalou
Armelle Lavalou, née en 1949, est historienne de l’art et de l’architecture. Au début des années 1980, elle est appelée à l’Institut français d’architecture en tant que commissaire d’exposition, celles notamment de Jean Prouvé (1983), Norman Foster (1985), Jean Nouvel (1986). En 1987, elle rejoint l’équipe de la revue L’Architecture d’Aujourd’hui. Elle est membre de notre association.
À partir de 2001, elle travaille de façon indépendante à la publication d’ouvrages et d’articles dans la presse spécialisée. Elle est l’auteur aux Éditions du Linteau de Jean Prouvé par lui-même, Jean Dubuisson par lui-même, et d’ouvrages autour de l’œuvre de Georges-Henri Pingusson dont La folle histoire du Latitude 43 (avec Thierry Champalle) qui a obtenu le prix de l’Académie d’architecture en 2013. En 2012, elle publie Le voyage en Bretagne dans la collection Bouquins (Robert Laffont) sous la forme d’une géographie littéraire.
Armelle Lavalou vous attend le jeudi 26 septembre 2019
pour la présentation-signature de son livre :
Paris, une anthologie littéraire, éditions Parigramme
à la librairie "L'Arbre à Lettres"
62 rue du Faubourg St Antoine - 75 012 - Paris - tél 01 53 33 83 23
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Extrait de l’avant-propos du livre
Comme nulle autre ville, Paris, a suscité une abondante littérature. Dans ce recueil, des auteurs venus de tous les horizons font entendre la voix si particulière de la ville « aux cent mille romans », à travers ses personnages, ses ambiances et mondes insoupçonnés.
Les nécessités d’un montage ont orienté les choix : des textes qui se referment sur eux-mêmes comme autant de petites nouvelles, un éventail aussi large que possible de situations spécifiquement parisiennes, et le miracle d’une belle langue allié à un point de vue, à un regard.
Paris vécu, Paris pensé, scènes de ville et scènes de vie...
Parmi tant d’autres, la danse lente d’un funambule sur un fil tendu entre les deux tours de Notre-Dame (Dumas), la clameur retentissante saluant la prise de la Bastille (Michelet), la folie du fleuve lors de l’inondation de 1910 quand l’eau tordue semble mordre et baver de colère (Suarès), l’ennemi qui n’avait pas de visage pendant l’Occupation (Modiano), la beauté du printemps 68 (Modiano encore), l’extravagance des balcons déserts et la ville chaotique des toits et des cheminées (Carpentier)…
Montmartre, Montparnasse, les Halles, la Goutte d’or. Mille autres grandes et petites « situations », tant de moments enfuis : l’odeur de pain grillé des matins parisiens (Malaparte), un baiser volé dans un fiacre (Fargue), Paris à l’aube (Gracq), Paris au mois d’août (Fallet), une rencontre improbable sur les quais (Sagan), la nuit de Paris (Kessel, Cendrars, Mac Orlan, ou Pacadis), Barthes au Palace, le réveil tiède de l’aube dans les bains de la Seine — « l’eau dort, c’est vous qui la réveillez » — (Zola), la plus jolie petite marguerite du monde, « au milieu des passants, des boutiques, des fiacres, des omnibus et des carrosses du roi, cette fleur des champs voisine des pavés » qui ouvre à Hugo un abîme de rêverie (infime moment de l’extraordinaire Choses vues qui colorera désormais pour le lecteur toute petite pâquerette échappée du macadam).
L'univers de Victor Hugo : les chimères de Notre-Dame, chères à Quasimodo et le petit Gavroche
Combien de personnages… Quasimodo et le gamin de Paris, Casque d’or et le truand Danse-Toujours, Fantômas et Zazie, Villon, le mauvais garçon, Balzac aux yeux à foudroyer un fauve, Nerval et sa triste fin rue de la Vieille Lanterne, Baudelaire, flâneur bizarre et fantomatique, l’écolier Proust épris de la crémière, Kafka dans le métro, Rilke et son interrogation : « Ainsi donc, c’est ici que viennent les gens pour y vivre ? »
Ville aimée, ville détestée, qu’importe. Le regard de ces presque deux cents auteurs révèle une ville inconnue bien que familière. Etrange pouvoir de la littérature qui fait naître et revivre sous nos yeux les pages effacées d’une ville palimpseste, ses corps matériel et immatériel, champ de forces contradictoires dans lequel chacun, écrivain et lecteur, poursuit sa propre image.
« Comme ce Paris doit être beau ! » Pour Robert Walser, le seul à n’être jamais venu, il n’est aucune autre ville au monde où l’on écrive avec « autant d’abondance et de subtilité » qu’à Paris : la raison même de ce recueil…
Armelle Lavalou