"Rue de la soif" parisienne...
Au moment où des décisions cruciales vont être prises avec des conséquences potentielles lourdes dans un contexte où les pressions pour rouvrir rapidement et sans précautions sont formulées de façon souvent irresponsable par les médias, des élus clientélistes, des professionnels peu scrupuleux ou des amuseurs publics sans retenue, nous publions en nous y associant un manifeste de nos amis des Xe et du XIe, un secteur qui a beaucoup souffert, adressé à la Maire Anne Hidalgo et à Jean Castex, Délégué Interministériel auprès du Premier Ministre pour administrer le déconfinement sur les lieux publics et lieux recevant du public à Paris
Madame la Maire, Monsieur le Délégué Interministériel,
Les mesures de confinement ont atteint leur but : ralentir la progression de la propagation du virus. Cependant, la menace est toujours réelle, comme le montrent l’apparition de nouveaux foyers en « zones vertes » en France et les exemples de re-confinement observés à l’étranger. Les décisions sur la poursuite de la levée des mesures de restrictions dépendent de contraintes peu conciliables : les incertitudes sur la situation épidémiologique ; les pressions, souvent irresponsables, exercées par les milieux professionnels, les politiques, les médias et l’opinion publique ; l’acceptabilité sociale du calendrier de retour à la normale.
La gestion des lieux publics et des lieux recevant du public présente une difficulté particulière, notamment à Paris, en raison des risques avérés d’activation de chaînes de contamination au sein d’espaces ouverts non régulés et d’espaces clos de dimension restreinte. Dans les deux cas, il est illusoire de penser que les mesures sanitaires pourraient être respectées sans une régulation forte des autorités administratives.
Les associations d’habitants défendant leur qualité de vie dans des quartiers stigmatisés comme « festifs » savent d’expérience que les publics indisciplinés ne sont pas spontanément capables de maintenir des pratiques contraignantes (gestes barrières, distanciation sociale) directement opposées aux conduites recherchées de détente, plaisir et désinhibition. Les comportements collectifs antisociaux sont favorisés par de nombreux facteurs de risques : l’action inadaptée des élus municipaux, la complexité du mille-feuille administratif régissant la capitale, le manque de moyens de la Préfecture de police de Paris face à ses nombreuses missions, l’individualisme de trop nombreux exploitants d’abord préoccupés par leurs intérêts particuliers au détriment de la prise en compte de tout impératif de santé publique.
Dans ce contexte, seule une orientation volontariste des autorités serait à même de réduire les risques considérables de propagation qu’entraînerait l’ouverture précipitée des lieux publics et des lieux recevant du public. Qu’il s’agisse des lieux ouverts ou des lieux fermés, des prescriptions formalisées (et pas de simples recommandations) doivent être fournies pour organiser rigoureusement les interactions du public, pour inciter de façon appropriée celui-ci à respecter les comportements indispensables, pour mettre en œuvre un contrôle préventif de proximité, pour sanctionner les attitudes déviantes incompatibles avec le risque épidémiologique.
Pour ces raisons nous considérons qu'il est urgent que soit défini un cadre de régulation inédit adapté a cette situation inédite. Nous souhaitons être entendus par la Maire de Paris car nous avons des propositions constructives à exposer.
Association des Riverains du XIe arrondissement
100% d'accord avec @Marie l'espace public ne doit pas être annexé par les bistros ni laisser des fêtards "consommer dans la rue, de hurler, de faire pipi partout "
Rédigé par : Th | 02 juin 2020 à 20:26
Tout à fait d’accord avec Elisabeth. Le semi confinement et le virus passeront mais le vrai problème c’est cette habitude des bars et de leurs clients d’envahir l’espace public, de consommer dans la rue, de hurler, de faire pipi partout etc... c’est un problème de fond qui survivra au virus et contre lequel il faut lutter
Rédigé par : Marie | 28 mai 2020 à 19:52
On ne pourra plus rentrer chez soi, en respectant les distances, il faudra se frayer un passage entre les foules sans masques, à demander pardon d'habiter depuis 35 ans ici... Chaque fois que je rentre du bureau, tous les bars de la Rue Saint Maur font de la vente à emporter., avec table à l'extérieur, et comme d'habitude pas de contrôle. il faut que des mesures soient appliquées pour notre sécurité.
Rédigé par : dominique | 26 mai 2020 à 21:15
Les jeunes gens se sentent peu concernés par les dangers du virus car ils savent qu’ils survivront même s’ils l’attrapent; au contraire même, ils pensent ainsi se débarrasser personnellement et définitivement du problème : peut-être.
En revanche, ces jeunes générations seront les premières victimes de la récession si l’épidémie redémarre et oblige à nouveau à un confinement catastrophique.
Les premiers au chômage, ce seront eux (pas les vieux à la retraite) et ces jeunes n’ont, hélas, pas vraiment conscience des effets durables d’une récession longue sur leur carrière, leur patrimoine futur et en conséquence leur indépendance présente.
...donc les discours sur la reprise économique «rapide» et «comme avant» de nos responsables politiques sont socialement contre-productifs.
Rédigé par : Mary | 26 mai 2020 à 18:56
Le semi-confinement est une chose. Nous en sortirons! L'habitude (autorisée et tentante tant pour les tenanciers que pour les clients) de consommer en open-bar dans la rue, sur les trottoirs etc en est une autre. Certainement beaucoup plus dangereuse, elle rentre dans les mœurs. Il n'y a pas si longtemps personne, y compris les tenanciers qui ne l'auraient pas permis, n'aurait eu l'idée de prendre sa bière au comptoir et d'aller la boire dehors sur le trottoir. Aujourd'hui, la rue est devenue l'annexe d'une espèce de vente à emporter au tarif du café ou du supermarché et un espace de propriété collective individualiste privatisable au gré des intérêts. Et le Covid n'y est pour rien et n'y changera rien si ce n'est qu'il va encore plus faciliter les choses.
Rédigé par : Elisabeth | 26 mai 2020 à 18:37
En tant que riveraine, je suis inquiète par le non-respect des distances sociales entre les individus que ce soit dans la rue, les magasins mais aussi les transports publics. Même si le nombre de patients hospitalisés décroit, il reste toujours des entrées en hospitalisation.
Paris est en zone rouge.
Les élus doivent prendre leurs responsabilités, les gérants doivent aussi prendre leurs responsabilités. Ils oublient souvent qu'ils font partie d'une copropriété, d'une rue et d'un quartier.
Les riverains n'ont que faire du mille-feuille administratif, Les malades aussi. Il est donc impossible de laisser rouvrir les bars et les restaurants sans aucune règle précise, règle qui doit être contrôlée de façon systématique tous les soirs. Si pas appliquée, le lieu devra être fermé jusqu'à nouvelle décision.
Les jeunes oublient trop souvent qu'il y a eu des morts parmi eux et que plus de 70% des morts avaient entre 45 et 79 ans, soit des parents et des grands-parents.
Rédigé par : Viviane11 | 26 mai 2020 à 12:43
Encore Merci pour votre action et votre engagement .
Bravo pour votre compréhension et votre clairvoyance !
Espérons que vous soyez entendus ...
Le simple bon sens devrait pourtant suffire pour comprendre une évidence !
Rédigé par : Dominique Broche | 26 mai 2020 à 12:01