Fontaine des Haudriettes (51 rue des Archives IIIe). On note sous le fronton, la présence de cette mosaïque en forme de virus et de doigt d'honneur
Le Fontaine des Haudriettes, classée monument historique en 1925, œuvre de architecte Pierre-Louis Moreau-Desproux, occupe le cœur d'un espace au carrefour de la rue des Archives et de la rue des Haudriettes dans le IIIe, à deux pas des Archives Nationales. Elle offre un concentré d'éléments architecturaux intéressants : sur une section trapézoïdale, un fronton triangulaire surmonté d'un attique, un mascaron à tête de lion en guise de robinet et un bas-relief de Pierre-Philippe Mignot (XVIIIème siècle) représentant une naïade appuyée sur son urne.
Elle est trop souvent la proie de vandales ou de songe-creux qui la défigurent. En témoigne cette mosaïque du genre "space invaders" avec un doigt d'honneur à l'adresse d'un inconnu... L'échange avec la mairie commence le 18/05/2020. Nous signalons l'intrus. Mais alors que nous assumons une tâche qui ne nous incombe pas, car c'est le devoir de la Ville de veiller à son patrimoine, les services compétents de la mairie n'en accusent même pas réception.
Le 18/05/2020 à 10:51, vivrelemarais écrit :
Madame, Monsieur,
Nouvelle atteinte à l'intégrité de ce monument historique. Il s'agit d'une mosaïque du genre "space invaders" avec un geste résolument irrespectueux....
Voir photo ci-jointe
Je vous remercie d'intervenir rapidement pour que l'effet soit dissuasif
Bien cordialement
Gérard Simonet
Président
Les semaines s'écoulent et sœur Anne ne voit rien venir... Il est vrai que nous sommes en plein confinement. Mais est-ce bien la raison du silence ? Nous envoyons un message de relance avec en copie le Maire du IIIe et Claire Germain, Directrice des affaires culturelles de la mairie de Paris :
Le 10/06/2020, vivrelemarais écrit :
Madame la Directrice [de l'architecture et du patrimoine],
Je vous renvoie cette signalisation qui date de trois semaines car nous constatons que rien n'a été fait (voir photo). C'est pourtant de notre avis une intervention facile...
Je vous rappelle qu'on a affaire à un "doigt d'honneur" sur un monument historique !
Je pense qu'on peut aussi s'interroger sur l'initiative prise par la brasserie de coller des tables et des chaises contre ce monument. Il ne serait pas inconvenant de leur faire remarquer leur manque de respect à l'égard d'un décor dont ils tirent bénéfice...
Bien cordialement
GS
Surprise, en passant devant le monument trois jours après : la mosaïque a été enlevée ! Nous envoyons tout de suite un message de remerciements :
Le 13/06/2020, vivrelemarais écrit :
Je reviens vers vous pour vous dire que nous avons constaté ce matin l'enlèvement de cette mosaïque de goût douteux. Je vous en remercie ainsi que vos services.
J'en profite pour échanger une réflexion avec vous. Si ce genre de dégradation n'est pas enlevée rapidement, l'auteur y trouve son content. Trois ou quatre semaines d'affichage suffisent à satisfaire son ego. Quand son "œuvre" disparait, il s'empresse d'en commettre une autre au détriment d'un autre monument et ainsi de suite. Si au contraire on intervient tout de suite, en mode LIFO (last in first out), il est découragé et c'est le principe même de sa démarche qu'il va remettre en cause.
Le temps consacré à l'enlèvement est le même dans les deux cas. Il ne coute pas plus cher d'intervenir tout de suite et on a des chances d'éradiquer le phénomène.
Qu'en pensez-vous
GS
Cette fois, c'est Claire Germain, Directrice des affaires culturelles à l'Hôtel de Ville qui répond en personne. C'est à son honneur, nous l'en remercions, mais c'est aussi une manière de souligner le manque de réactivité de son organisation qui ne s'est pas franchement illustrée dans cet épisode.
Bonjour Monsieur le Président,
Dès que j'ai eu l'information, j'ai fait prévenir les équipes concernées, qui ont été très réactives.
Je vous remercie donc de me l'avoir signalé, car en effet la rapidité d'intervention est dissuasive.
Bien à vous,
Claire Germain
Directrice des affaires culturelles
Ville de Paris
Ce sera mieux la prochaine fois. Attendons, sans l'espérer toutefois, une récidive !
Il eût été étonnant que, sur un post qui n'a absolument rien à voir (on regrette, je l'espère tous, cette souillure dans notre espace public), on n'ait pas droit au petit couplet habituel sur les débits de boissons (le fameux "lobby des alcooliers" dont on ne sait d'où il sort... ça devient vraiment une obsession
Rédigé par : azercom | 21 juin 2020 à 17:33
@François Pommier. Il n'est pas dans nos habitudes d'abuser du recours à l'anglais et nous partageons votre opinion qu'il faut résister pour maintenir la vivacité de notre langue. Nous nous opposons d'ailleurs à une autre perversion, celle de l'orthographe dite "inclusive" dans le genre "parisien.ne.s" qui a été rejetée par l'Académie française mais que des idéologues, nombreux à la mairie de Paris, cherchent à nous imposer.
Concernant LIFO (ou FIFO) il s'agit de codes utilisés dans les applications de gestion de fichiers depuis les années 60. Ils n'ont pas été traduits tout comme FORTRAN, COBOL etc...
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 17 juin 2020 à 08:41
Le pixel art continue d'envahir illégalement les rues, et à défigurer le quartier historique du marais. Ces mosaïques sont placardées sur les murs, les monuments historiques....et polluent l'espace public. On peut imaginer si tout le monde, sans aucune autorisation, s'amuse à colorier le quartier du Marais !
La tendance actuelle est de vouloir privatiser l'espace public : terrasses des débits de boissons, tagueurs, poseurs d'affiche, propagateurs de virus de mosaïque..
Rédigé par : Th | 17 juin 2020 à 07:50
Je réponds à François Pommier qu'il n'a pas tout à fait tort mais franchement ce n'est pas le sujet de l'article. Les chinois disent "quand le savant montre une étoile, on ne regarde pas le doigt qui la désigne..."
Rédigé par : Marc Julien | 16 juin 2020 à 18:25
Merci de ce petit ajustement pour encourager la ke tire jusqu’au bout
On voit ce street dirtyer proliférer et pour un retrait
à l arraché (merci Président) combien de tolérance
Rédigé par : TMH | 16 juin 2020 à 11:29
Ce salisseur intempestif sévit dans de nombreux points du centre-ville, dont la place des Vosges
Ce « style » alliant salissure, couleur criarde et vulgarité Du thème doit bien avoir qq adeptes ou admirateurs parmi ceux qui cherchent des moyens iconoclastes de mettre en valeur le patrimoine ...
La longueur à la détente de la part des intervenants de base ne témoigne peut être pas seulement de défaillance ou d insuffisance mais on ne l espère pas d’indifférence sinon de complaisance.
Il est vrai que quand on voit l’état des bancs publics et des plaques de rues souillées, ces «petits rectangles » pourraient passer auprès d’adeptes du patrimoine post moderne pour une décoration acceptable dans la famille de l art éphémère : une sorte de performance ...
Non loin de là certaines réalisations multicolores sur la voie publique ont pu si l'on peut dire montrer la voie.
Une seule solution: la technique DePs. ou LIFO
Préconisée dans l article
Tout jeu de cache-cache avec les services de la ville et les délais qui s y rapportent font partie de la performance escomptée par les pseudo créateurs sans foi ( dans l intérêt du patrimoine) ni loi ( autre que le culte forcené de l individualisme provocateur dans sa forme et obsessionnel par la répétition )
Rédigé par : TMH | 16 juin 2020 à 11:23
Leur réaction a quand même pris un certain temps, au point de devoir les relancer alors que cette fontaine est classée...
Rédigé par : David | 16 juin 2020 à 11:11
Quand on défend notre patrimoine historique, on se doit aussi de défendre notre langue bien malmenée... Est-il raisonnable de se réfugier derrière des termes anglo-saxons ? Cet envahissement intrusif du sabir Anglo-Américain est devenu insupportable."LIFO (last in first out)" ! C'est odieux ! Il y a sûrement moyen de trouver un équivalent en Français, non ?
Et qu'on ne m'objecte cette tarte à la crème : -oui, mais beaucoup de mot français sont entrés dans la langue anglaise... Et alors ? Est-ce une raison pour subir cette invasion ?...
Rédigé par : François Pommier | 16 juin 2020 à 10:05
Qu'en est-il [des tables et des chaises] du restaurant ??
Rédigé par : Michel | 15 juin 2020 à 21:52