Façade de la crèche Rambuteau, au 6 de la rue dans le IIIe (Photos VlM)
Plusieurs semaines se sont écoulées depuis les dégâts causés à la façade de cette crèche par des vandales qui l'ont cruellement taguée. Nous nous en sommes émus en publiant un article le 19 octobre à l'appui d'un appel à l'attention du Maire de Paris-centre Ariel Weil et des services concernés. Ceux-ci nous avaient inquiétés en avançant que la remise en état de cette façade risquait de l'endommager.
En apparence les travaux ont eu lieu sans conséquences mais nous sommes convaincus qu'ils ont coûté cher. Une fois de plus on s'interroge sur la passivité de notre pays à l'égard d'un fléau qui défigure le paysage urbain, crée une ambiance anxiogène et contraint les particuliers et les municipalités à des dépenses dont tous se passeraient bien.
Il faut à ces questions une réponse nationale. On a conscience qu'elles peuvent sembler secondaires à côté de la menace sanitaire du COVID et du risque terroriste mais il ne faut pas s'en tenir à cette remarque et continuer à ne rien faire alors qu'il est possible d'agir.
État désolant de la crèche avant nettoiement
Que dit la loi ? Le Code Pénal en fait un délit, passible d'une amende de 3.750 € à 30.000 € selon la gravité des dégâts, et de peines qui vont jusqu'à un emprisonnement de deux ans. Dans la réalité, les auteurs sont rarement pris en flagrant délit et, s'ils le sont, ils s'en tirent avec un rappel à la loi dont ils se gargarisent ensuite. Quand un parlementaire intervient pour demander une hausse des sanctions, un ministre lui répond qu'elles sont déjà très hautes....
L'ennui c'est que là comme ailleurs les textes existants ne sont pas appliqués et notre État de droit, qui aurait les moyens d'agir, se comporte en tigre de papier.
Au risque de jouer les anachorètes et plaider dans le désert, voici des mesures qui permettraient d'en sortir :
- Annoncer l'alourdissement des sanctions mais surtout de la rigueur dans leur application, campagne d'information à l'appui
- Généraliser les caméras de surveillance (une nécessité pour notre sécurité de surcroît)
- Introduire le mode LIFO (last in, first out) pour les interventions des prestataires (justification plusieurs fois développée ici)
Les tagueurs ont fait un massacre de notre cadre de vie en laissant leurs signatures et divers signes cabalistiques sur les rideaux métalliques de nombreux commerces. Il existe de ce fait un modèle économique d'activité pour des artisans qui, au prix d'un modeste investissement de masques et de karchers (car ils ne s'intéresseraient qu'aux rideaux métalliques), pourraient proposer un service payant aux commerçants pour nettoyer leur devanture. A la remarque "pourquoi payer puisque demain le tag va revenir" il suffirait que l'artisan s'engage à revenir et faire de même, sans supplément, dans la foulée, dès le lendemain. Déçu que son œuvre de la nuit soit détruite aussi vite, le tagueur irait s'inscrire à Pôle Emploi !
Cette idée nous parait si pertinente que l'envie nous prend d'y contribuer d'une manière ou d'une autre. Nous allons la soumettre à Colombe Brossel qui préside aux destinées de "Propreté de Paris" à l'Hôtel de Ville pour lui montrer que nous ne savons pas que nous plaindre ! Nous attendons vos réactions entre temps.
GS