Deux aspects de l'ex-mairie du 1er arrondissement de Paris : la façade, dessinée par Théodore Ballu, avec un porche, une rosace et un beffroi qui sont le pendant gothique flamboyant de l'église St Germain l'Auxerrois, et la salle des mariages dont la décoration date de la fin du XIXème siècle, avec des sculptures de Jean-Baptiste Klagmann et des peintures d'Albert Besnard
Cet arrondissement a été au cœur de plusieurs paradoxes. Sa taille lilliputienne d'abord : 17.000 habitants (quand on en compte 235.000 dans le XVe), qui contraste avec le nombre de ses visiteurs (en période normale) : 10 millions rien que pour le Louvre, auxquels s'ajoute le million de visiteurs de la Sainte Chapelle... Et son inaptitude constitutionnelle à représenter ses habitants dans le mécanisme d'attribution des sièges de conseillers de Paris.
Avant la fusion des quatre arrondissements du centre, il était le seul à s'être doté d'un Maire de droite, à côté de Maires PS dans les IIIe et IVe, et un arrondissement, le IIe, "laissé" aux Verts par le PS.
A l'issue des élections municipales de mars 2020, la mairie du IIIe est devenue la mairie de Paris-centre. La mairie du 1er a été désignée pour héberger les équipes de préparation des JO de 2024 ainsi que "des dispositifs d'aide aux sans-abris".
C'est dans ce contexte que des riverains du 1er et des autres arrondissement du centre se sont interrogés sur l'annonce de l’installation, dans une partie des locaux de l’ancienne mairie du 1er d’une "Halte Humanitaire à destination de personnes migrantes, réfugiées ou demandeuses d’asile".
Cette arrivée prochaine suscitant des réticences ou des malentendus, réaction exacerbée par les événements douloureux récents, le Maire Ariel Weil, au nom de la "tradition et de la solidarité du cœur de Paris", tient à rappeler qu'il a demandé à l’Armée du Salut de "clarifier les différents aspects du projet pour que chacun puisse prendre la mesure du dispositif".
Il nous est indiqué que "la Halte Humanitaire s’installera dans l’ancienne mairie du 1er arrondissement à la fin du mois de novembre, selon des horaires en cours de finalisation. L’Armée du Salut est chargée de coordonner les associations qui proposeront aux bénéficiaires de la Halte des permanences médicales et juridiques, des ateliers culturels, des cours de français et d’autres prestations en discussion.
Elle n’accueillera au maximum que soixante-dix bénéficiaires, avec une lente montée-en-charge du dispositif : dans les premières semaines, ce sont une dizaine de personnes qui seront reçues, pour des permanences sociales, médicales ou juridiques, accessibles seulement sur rendez-vous ou sur orientation selon des critères de vulnérabilité. L’Armée du Salut connaît et maîtrise ce type de dispositif, et donne la priorité aux personnes ayant besoin d’un accès rapide à l’accompagnement proposé par les partenaires du projet.
Il n’est pas question de « loger » les bénéficiaires de la Halte. L’accueil ne sera proposé qu’en journée, sur des plages horaires strictes, permettant une insertion la plus discrète possible de la Halte dans son environnement. Les migrants, réfugiés ou demandeurs d’asile seront suivis, comme ils le sont actuellement, par une multitude d’associations placées sous le commandement de l’Armée du Salut. Ils pourront notamment y apprendre le français".