Façade gothique flamboyant de l'église Saint-Merri (XVIème siècle)
(Photos VlM, cliquer gauche pour agrandir)
L'église est à la rencontre des rues St Martin et de la Verrerie (IVe). Son architecture et sa décoration s'inspirent largement de Notre-Dame au point d'apparaitre comme la "cathédrale bis" de Paris. Son nom vient de Médéric, mort en 700 et canonisé, contracté par la suite en St Merri (ou St Merry), dont les restes reposent dans la crypte.
Elle abrite depuis 1975 le "Centre Pastoral St Merry" qui assure la promotion d'un "catholicisme de gauche", progressiste, à côté d'une activité pastorale ordinaire au bénéfice des fidèles du quartier. Chaque population a sa messe le dimanche : 10h00 pour les paroissiens ordinaires, 11h15 pour les progressistes qui "célèbrent l’Eucharistie dans un esprit de recherche, de liberté et de création liturgique..." Le progrès n'est pas allé jusqu'à mélanger les ouailles !
Depuis le 1er mars, cette existence duale a cessé d'être. L'archevêque de Paris, Mgr Aupetit, "a mis fin à la mission confiée par le cardinal Marty en 1975" dans une lettre adressée aux paroissiens et aux personnes engagées dans le centre pastoral.
On pouvait lire dans Le Parisien du 1er mars un article détaillé de Lola Dhers qui célèbre les activités hors norme de cette sorte de communauté dissidente et fait état de la surprise des catholiques des deux communautés à l'annonce de la décision.
Tout le monde n'est pas surpris cependant par ce qui vient d'arriver. Ceux qui savent nous disent que la situation était ingérable. Deux curés se sont succédé à la tête de la paroisse pour essayer de s'entendre avec les animateurs du centre pastoral sans y parvenir. Dans le milieu ecclésiastique, on indique que ces curés ont cédé au burn out et remis leur démission à l'archevêque à cause du "climat violent et des attaques envers eux de la part d'une partie des membres".
Tables et chaises de jardin pour créer l'ambiance
Un résident membre de notre association, Hugues Mellanger, qui habite tout près de l’église, nous envoie ce témoignage :
"Habitant à 50 mètres de l’église St Merry, nous sommes particulièrement concernés. Et en effet, je constate de temps en temps des distributions matinales de café et sandwichs par des bénévoles, à l’extérieur rue de la Verrerie, à des personnes visiblement en errance. A part cela je n’ai rien remarqué de particulier. Il est possible que cela induise des troubles à l’intérieur, mais j’avoue que je la fréquente trop rarement pour en avoir connaissance.
Le diocèse reste évidemment souverain de décider qu’une église ne doit pas se transformer en annexe de Beaubourg ou en lieu de libations ou d’agressions, en remerciement de ses bonnes œuvres ! J’ignore s’il y a des raisons politiques (cachées ou non), mais si les curés démissionnent à la pelle, j’aurais plutôt tendance à soutenir la position de l’Eglise plutôt que celle de Lola Dhers.
Peut-être d'autres confessions accepteraient-elles de prendre la relève ? Ce serait un geste d’ouverture sympathique.
En tous cas, St Merry mérite mieux que son état de délabrement autant intérieur qu’extérieur, et je salue d’ailleurs les travaux de rénovation en cours, tout en regrettant que les subventions douteuses allouées à certaines associations nous privent de budgets qui permettraient de faire mieux. Même chose pour Saint Leu-Saint Gilles, passer devant sur le boulevard Sébastopol est un vrai crève-cœur.