Berges de la Seine au soleil levant, avant la période du couvre-feu. De quoi se convaincre qu'il y a chez nos concitoyens un nombre significatif de sagouins, pour qui l'environnement compte peu. La mairie de Paris qui tient au succès de sa décision d'offrir (ou de rendre) les berges à la population, déploie des trésors pour qu'elles apparaissent propres à ceux qui les fréquentent de jour. La photo n'est pas de nous. Énigme : compte tenu du sens de l'ombre portée, où a-t-elle été prise ?
Depuis le 22 février 2021, un arrêté de la préfecture de police de Paris interdit la consommation de boissons alcooliques à partir de 11h00 et jusqu'à 18h00 dans le Ve, place de la Contrescarpe et rue de Buci. A partir de 18h00 le couvre-feu est censé prendre le relais.
Cet arrêté vient d'être étendu aux berges rive droite et gauche de la Seine et des îles St Louis et Cité, du pont des Arts au pont de Sully, ainsi qu'aux places des Invalides et de la Concorde. On a craint un moment que la place du Marché Ste Catherine, qu'on sait sensible aux attroupements, serait oubliée mais le Maire de Paris-centre Ariel Weil y veillait : il a demandé et obtenu que cet écrin de charme fasse partie du secteur protégé ! Tout comme la Fontaine des Innocents, le place Joachim du Bellay, les rues du Bourg-Tibourg, des Hospitalières St Gervais et des Petits-Carreaux.
Fort déploiement des forces de l'ordre en amont du Pont Neuf
Que faut-il en penser ? Nous connaissons ces arrêtés dont certains sont toujours en vigueur notamment dans le IVe ou le XIe. Ils visent les secteurs les plus chauds, ceux où la BRP (brigade de répression du proxénétisme, l'ancienne "Mondaine") a la main en matière de surveillance. On peut en discuter les contours et critiquer les effets de seuils, ils ont leur utilité quel qu'en soit le rendement.
En la circonstance, l'arrêté est plus permissif car il concerne "la consommation de boissons alcooliques sur la voie publique" mais n'interdit pas "la vente à emporter", comme les autres. S'il est aisé de verbaliser un commerçant qui visiblement ne le respecte pas, quel agent de la force publique est prêt à fondre sur un individu dans une foule sous prétexte qu'il consomme ?
Il y a donc un aspect irréel dans cette mesure, comme beaucoup de celles prises contre l'épidémie de COVID, mais soyons raisonnables : tout ce qui va "dans le bon sens" doit être pris pour ce que c'est : une "contribution" à la lutte contre les débordements et l'inconscience de certains de nos concitoyens.
La place du Marché Ste Catherine est l'illustration des dérives à éviter : le samedi 21 février, deux restaurants étaient ouverts et pratiquaient la vente à emporter. C'est autorisé, mais les consommateurs stationnaient et pique-niquaient en nombre sur la place sans se préoccuper des distances à respecter... ni des riverains en bordure.