Δ Une centrale nucléaire en France. NB : les émanations sont de la vapeur d'eau...
Dans notre société, les personnes politiques, les journalistes, les influenceurs affichent des positions mais n'en sont pas réellement comptables dans le temps car le public a la mémoire courte.
Fin 2022, une menace de pénurie d'électricité pèse sur nous. Il faut dire clairement à qui nous la devons. Dans les années 70, le président Giscard d'Estaing présentait le programme civil nucléaire de la France comme sa plus grande réussite. De fait, pendant trois décennies, elle a fourni à notre pays 75 % de son énergie.
Au même moment se développait en Allemagne un mouvement écologiste "Les Vert" (die Grüne) idéologiquement opposés à l'engagement de leur pays dans le nucléaire civil. Grâce au mécanisme des alliances dans un pays où règne la proportionnelle, grâce aussi à leur nombre et leur détermination, les Grüne ont bloqué toute velléité de leur pays de s'équiper de centrales nucléaires. Ils ont ainsi poussé l'Allemagne et ses industriels à développer l'éolien, domaine où ils règnent désormais en maitres, tout comme la Chine dans le photovoltaïque.
Ces deux sources d'énergie étant intermittentes et peu performantes, les Allemands ont été jetés dans les bras de la Russie pour la fourniture de gaz en grande quantité, sans se douter qu'ils devraient un jour en payer le prix fort. Ce jour est arrivé avec la guerre en Ukraine et les difficultés d'approvisionnement qui en découlent...
Avant même que se déclenchent les hostilités, l'Allemagne avait dû se remettre au charbon, du lignite de piètre qualité, qui produit quantité de CO² et pollue ses voisins. C'est grave mais ce n'est pas tout. Les Grüne ont entrainé dans leur délire les Verts français trop contents de trouver un appui solide au-delà du Rhin. Nicolas Hulot et ses disciples en ont tiré avantage au point d'influencer le gouvernement français il y a dix ans à renoncer au nucléaire et à notre savoir-faire, alors qu'il s'agissait d'un domaine d'excellence pour notre industrie et un atout pour nos exportations.
Le gouvernement Macron amorce à ce sujet mais trop tard un virage à 180 degrés. On rattrape difficilement le temps perdu. La moitié de nos centrales nucléaires sont à l'arrêt faute d'entretien. Les énergies intermittentes sont insuffisantes et on lance en même temps un vaste programme d'électrification des voitures.... C'est un euphémisme de dire qu'on va dans le mur ! On observe que seule la Corse échappe à la pénurie.... car c'est l'Italie qui l'alimente !
Face à ce fiasco annoncé, j'ai la mince consolation d'avoir écrit ceci, il y a presque quatre ans dans un article du 8 mai 2019 :
On ne remet pas en cause l'évolution des comportements et des modes de déplacements dans la ville moderne car on ne va pas contre son temps. Le développement du GPS, du téléphone cellulaire, des centrales à inertie et leurs gyroscopes, des batteries, des mini-moteurs électriques, des "applis" sur nos GSM font que beaucoup d'initiatives fleurissent et construisent l'économie d'aujourd'hui et de demain. Il convient de les accompagner, en domestiquant les nuisances quand elles en créent.
Observons au passage que toutes ces nouveautés fonctionnent avec du courant électrique, une énergie propre et soucieuse de la planète. A une condition toutefois : que sa production soit propre également en terme de CO² et autres polluants.... A ce stade, seule l'énergie atomique répond à ces critères.
De quoi rendre blêmes les écolos les plus idéologues qui voient rouge quand on leur parle d'exploiter le processus naturel qui est celui du soleil et des étoiles, de l'univers, une énergie qui repose sur la transformation d'atomes et qu'Albert Einstein a familiarisée avec sa miraculeuse formule ΔE = ΔM.C²
Gérard Simonet