Rédigé à 21:34 dans Activités économiques, Cadre de Vie, Environnement, Logement, Politique, Société, Urbanisme, PSMV, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (4)
Carte des locations saisonnières par arrondissement et uniquement pour Airbnb (LP Infographie)
La presse, notamment "Le Parisien" a relayé abondamment l’opération « coup de poing » menée le 2 février par les agents assermentés de la Ville de Paris afin de contrôler les meublés touristiques. Le quartier visé était le Sentier dans le IIe arrondissement. Le but était de détecter ceux qui ont fait des locations saisonnières une activité professionnelle.
Le résultat de ce nouveau contrôle portant sur 600 logements, car il y en a eu quelques-uns ces derniers mois, serait de 43 infractions. Depuis janvier l’amende potentielle a été doublée et peut aller jusqu’à 50 000 €.
Si l’adjoint au logement à l'Hôtel de Ville, Ian Brossat, veut limiter les locations saisonnières il y a du travail, car Airbnb affiche à elle seule 30.000 logements dans la capitale, le Marais étant particulièrement bien placé sur ce plan alors que 120.000 personnes cherchent un logement.
La Mairie de paris rappelle que « les propriétaires doivent déclarer leur meublé à la mairie de Paris et « compenser » en mettant sur le marché de la location traditionnelle un bien d’une surface équivalente, dans le même arrondissement. » On sait toutefois qu’une nouvelle obligation s’ajoute à cette contrainte, conséquence de la loi sur "l'économie numérique", déclarer à l'administration fiscale les locations ponctuelles qui passent par des plateformes Internet. A ce propos, le Conseil de Paris demande au gouvernement de publier rapidement le décret d’application.
L'enjeu est de taille pour la régulation du tourisme de masse. L’exemple de Venise est à méditer par l’équipe municipale !
L’UNESCO en effet enjoint la municipalité de la cité des doges d’agir au plus vite, faute de quoi elle sera classée sur la liste des sites en péril en raison d’un sur fréquentation insupportable due aux bateaux de croisière (1,5 millions de passagers s’y arrêtent) et aux locations saisonnières qui ont accéléré la dépopulation de la ville qui en 60 ans a perdu les 2/3 de ses habitants du fait de l’envolée des prix mais aussi des conséquences du tourisme de masse (dégradation, saleté, bruit, mutation des commerces …) (voir notre article du 13 novembre 2016).
Est-ce là ce que l’on veut pour Paris quand on parle d'encourager sans mesure le tourisme et la fête la nuit ?
Dominique Feutry
Rédigé à 11:28 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Logement, Lutte contre le bruit, Politique, Société, Tourisme | Lien permanent | Commentaires (9)
Réunion d'information sur l'aménagement de la caserne des Minimes à la mairie du IIIe arrondissement le 26 janvier 2017 (photo VlM)
« L’aménagement de la caserne des Minimes est le dossier le plus emblématique de la mandature. Il répondra le mieux à vos attentes ... » c’est par ces mots que le Maire du IIIe arrondissement Pierre Aïdenbaum, entouré de plusieurs adjoints dont Gauthier Caron-Thibault charge de l’urbanisme en présence de la député Seybah Dagoma, a accueilli les participants à la réunion d’information sur le projet d’aménagement de la caserne des Minimes. Participaient à présentation Elogie SIEMP le maître d’ouvrage et le cabinet d’architectes sélectionné par un jury parmi les 134 ayant postulé suite à l’appel à candidature.
Le Maire a souligné que le projet tenait compte de suggestions des ateliers avec les habitants même si des points restaient encore à définir. Les travaux en accord avec Sophie Hyafil (architecte des bâtiments de France) devraient commencer en juillet 2017 et durer 2 ans (horaires d’intervention de 8h00 à 17h00). Les premiers occupants entreront dans les lieux en septembre 2019 après le choix des commissions d’attribution, en particulier celle du IIIe dont le quota sur les 70 logements sociaux prévus (4.600 m² au total allant du T1 au T5 et un ou deux logements pour des étudiants et des personnes à mobilité réduite) est d’un tiers. Le solde des attributions revient à la Marie de Paris (50%), à la Préfecture et au 1% logement notamment.
Il a été indiqué que le loyer le plus bas (PLA-I) était de 6,87 € le m², que les 12 locaux d’activité (650 à 750 m²) ouverts sur rue seraient réservés à des artisans. Cette ouverture sur rue sera facilitée par l’enlèvement de la clôture et des grilles de manière à libérer les espaces. Le prix de la location des locaux professionnels sera inférieur au marché afin de maintenir des artisans dans l’arrondissement. La crèche (99 places), dans laquelle pourraient être expérimentés de nouveaux horaires, se trouvera côté rue des Tournelles dans un bâtiment indépendant sans logement en étage et dégagé avec plantation d’un « arbre repère » après démolition de deux petits édifices. Cet ensemble dédié couvre 880 m² et disposera aussi d’un espace extérieur de 250 m².
Vue aérienne de l'ensemble des bâtiments de la caserne des Minimes
Il n’y aura aucun parking et de ce fait la place d’armes (la cour intérieure) sera végétalisée et « ouverte sur la ville de façon à la rendre au public.» Il a été décidé à ce titre de laisser ouvertes les portes/grilles d’accès, l’éventuelle fermeture la nuit étant en réflexion.
Au fil des échanges et des questions nous avons retenu plusieurs informations. Les planchers des rez de chaussée seront les seuls rabaissés pour être plan avec la rue, les sous-sols inondables ne seront pas aménagés. La commission d'attribution du IIIe ne choisira que des attributaires habitants déjà dans le IIIe. Le bâtiment abritant, 7 Rue des Minimes (IIIe), les archives de l’AP-HP pourrait, s’il venait à se libérer intéresser la mairie du IIIe pour y aménager d’autres logements sociaux, soit alors une concentration importante dans un même secteur si on ajoute l’ensemble Cour de Venise rue Saint-Gilles.
Sur le plan de la circulation, le Maire a affirmé que le trafic actuel ne devrait pas être modifié en se fondant sur le résultat d’une étude spécifique menée à ce sujet ; il a ajouté que le Marais ne sera pas piétonnisé mais favorisera la circulation douce.
Une nouvelle réunion d’information sera programmée au printemps. Elle sera utile car des points d’ombre subsistent. Tout d’abord comment sera réellement financée l’opération ? L’ouverture des accès 24 heures sur 24, si elle était décidée, serait-elle bien réaliste ? Quel sera le devenir des très belles grilles qui vont être retirées lors de la suppression de la clôture d’enceinte ? L’absence d’aire de jeux, comme celle d’aires de livraisons ont été rappelées par des participants.
Dominique Feutry
Rédigé à 15:09 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, circulation centre de Paris, Logement, Politique, Urbanisme, PSMV | Lien permanent | Commentaires (2)
Installation de chauffe-terrasses (photo Pierre Verdy AFP)
En ces temps particulièrement froids, la question du chauffage des terrasses des bars-restaurants est à nouveau à l’ordre du jour.
Faut-il chauffer ce qui ne sont que de simples extensions destinées à accroitre le chiffre d’affaires et donc les profits de leurs propriétaires, alors que la consommation d’énergie est à son maximum (des ruptures n’étant pas impossibles durant ces épisodes glacés), alors que beaucoup de SDF souffrent de ce climat hivernal et que la pollution flirte avec les cotes d’alerte ?
Nous avons traité ce sujet dans plusieurs articles de notre blog (13 février 2013, 02 décembre 2015 et 28 janvier 2016) et précisé à cette occasion que « par un arrêté de 2011 la Ville de Paris avait interdit l’installation de ces chauffages lorsqu'ils étaient au gaz et préconisé l'usage de chauffages électriques. Mais cette décision décriée par les professionnels a été annulée par le tribunal administratif en janvier 2013 à la suite de la plainte déposée par le Comité Français du Butane et du Propane (CFBP). La Mairie de Paris avait annoncé qu'elle ferait appel, mais il semble bien qu'il n'en a rien été, ce sujet n'ayant plus été évoqué. »
Nous ajoutions qu’il « était saugrenu et aberrant de chauffer l'extérieur pour étendre sa surface commerciale... alors que l’État met la pression sur les citoyens pour qu'ils améliorent à grands frais l'isolation de leurs logements. On marche sur la tête et il est désolant que la justice incite à aller sans ce sens. »
Les mois passant rien n’a changé, bien au contraire, le développement des terrasses autorisées et de l’activité festive nocturne permanente ont conduit de nombreux exploitants à installer ces chauffages électriques ou au gaz, alors que souvent une simple couverture non polluante, non consommatrice d’énergie, suffirait.
Il y a à l'évidence un fossé entre ce gâchis coûteux en énergie et ceux et celles qui dorment dans le froid de la rue ! N’est-ce pas une forme de provocation à leur encontre quand beaucoup prônent la nécessité de faire des économies d’énergie, de réduire la pollution atmosphérique, de faire preuve de solidarité et d’avoir un « comportement citoyen ».
Nous en sommes hélas bien loin car, le plus souvent, seul le remplissage du tiroir-caisse prévaut !
Dominique Feutry
Rédigé à 11:29 dans Cadre de Vie, Environnement, Logement, Pollution, Société | Lien permanent | Commentaires (8)
Les touristes louent pour une grande part sur les plateformes de location saisonnière (photo VlM)
Les performances 2016 de l’Hôtellerie viennent d'être dévoilées au travers d’une étude réalisée par l’Observatoire MKG Consulting.
L’année, comme on pouvait l’imaginer à la suite des attentats a été mauvaise (voir nos articles des 28 juin et 24 août 2016) et si la chute de l'activité dans ce secteur a été de plus de 35 % en Île de France, c'est à Paris que l'on constate la baisse la plus forte du revenu moyen par chambre soit -14,6%, les établissements les plus luxueux ont davantage souffert car ils sont surtout occupés par la clientèle étrangère qui s'est faite plus rare.
La situation était un peu meilleure sur la fin de l'année et redonne espoir, mais il est déjà question que certains établissements mettent la clé sous la porte...
Les locations saisonnières ne sont pas citées comme l'autre cause significative de la baisse d'activité de l’hôtellerie, ce qui est étonnant ! Or on le sait, le développement depuis plusieurs années de ce type d’hébergement, nous l'avons écrit maintes fois, a créé une concurrence déloyale qui nuit au secteur qui perd des emplois, voit ses revenus diminuer et retarde ou empêche les investissements ou y renonce.
Pour empêcher cette activité de plonger, il était temps d'y remédier par des mesures adaptées comme l'ont fait d'autres villes dans le monde. La loi ALUR et la loi sur l'économie numérique comportent des dispositions qui vont dans ce sens si elle sont efficacement appliquées. Le secteur hôtelier de son côté doit innover pour contrecarrer et répondre à ces évolutions et les contrecarrer.
Rédigé à 11:07 dans Activités économiques, Logement, Politique, Tourisme | Lien permanent | Commentaires (10)
Un gymnase accueillantt des sans-abris à Paris
En ce temps de froid glacial, le SAMU social est à pied d’œuvre à Paris, il reçoit actuellement plus de 3.000 appels quotidiennement. Le plan hivernal a été mis en place début décembre par la Ville de Paris et ses services, afin de venir en aide aux personnes sans-abris.
C’est le Préfet comme dans chaque département qui le déclenche dès lors que les températures passent sous la barre des 5°C. Il permet l’ouverture de places d’hébergement supplémentaires, via des nuitées d’hôtel ou la mise à disposition de bâtiments publics et des logements dans le diffus, soit environ 350 places. Il entraîne un renforcement des effectifs de maraudes de l’unité d’aide aux sans-abri de la Ville et mobilise plus de 1.100 places de mise à l’abri dans 16 gymnases.
Plus de 1.300 repas sont servis chaque soir aux Parisiens les plus démunis.
La Mairie de Paris a publié un guide Solidarité à Paris (Paris.fr) qui reprend toutes les informations nécessaires pour les personnes en difficultés. Ainsi 2 dispositifs principaux permettent d’orienter les personnes en difficultés vers des lieux d’hébergement : le 115 et les maraudes.
Le 115 de Paris est géré par le Samu social de Paris qui assure des fonctions d’écoute, d’évaluation, d’orientation et d’hébergement auprès des usagers. Il permet à quiconque de signaler une personne en difficultés dans la rue à qui pourra être proposée une place en hébergement d’urgence et un dispositif d’aide.
Rappelons que les maraudes, apportent aux sans domicile fixe une aide de terrain. Après signalement des personnes, celles-ci seront transportées et prises en charge. Elles recevront des soins infirmiers, des denrées alimentaires, des duvets et des vêtements chauds.
Cette action est bien entendu relayée dans les deux mairies du Marais qui feraient bien toutefois de relayer sur leur site internet les informations qui figurent à ce sujet sur le site Paris.fr de la mairie de Paris.
Un conseil, il ne faut surtout pas hésiter à signaler les cas de personnes en difficulté en appelant le 115.
Rédigé à 11:53 dans Actualité, Logement, Société | Lien permanent | Commentaires (3)
Symbole des locations saisonnières : les touristes et leurs valises à roulettes (Photo VlM)
Le Parisien d'aujourd'hui 3 janvier 2017, dans un article fouillé de Philippe Baverel et Marie-Anne Gairaud, nous présente les statistiques INSEE pour 2016 qui concernent la population de Paris et son évolution de 2009 à 2014. La baisse est de 6 pour mille. Autant dire qu'elle est globalement stable, avec de faibles fluctuations spatiales toutefois entre arrondissements. Ceux du centre sont les plus affectés par la baisse relative : 1% pour le IVe, tout comme les 1er et IIe, alors que le IIIe résiste avec une baisse de seulement 3 pour mille.
Ces chiffres ne sont pas cohérents avec la politique de densification qui est conduite depuis 2008 à Paris. Où est l'erreur ? Le Maire du IIIe Pierre Aidenbaum l'a bien identifiée : "les effets de la location saisonnière se font aussi sentir au cœur du Marais. Beaucoup de propriétaires de studios et deux-pièces louent désormais via Airbnb car ils disent avoir moins de problèmes de paiement ».
Ayons le courage de le dire autrement : la location ordinaire est devenue si risquée (non-paiement des loyers, impossibilité de récupérer le bien ...) et la taxation si lourde que les propriétaires s'en éloignent au profit de la location meublée touristique. On murmure même que certains bénéficiaires de logements de la Ville dont c'est la résidence secondaire de facto sinon de jure ont recours discrètement à cette activité juteuse.
La réalité de la situation se dissimule derrière le fait que ceux qui habitent ces logements ne figurent pas dans les statistiques de l'INSEE. Ils n'en sont pas moins présents à Paris et singulièrement dans le centre qui reçoit des dizaines de millions de visiteurs chaque année.
Faut-il s'en préoccuper ? Paris étant la ville la plus dense d'Europe en dépit de l'effritement de sa population officielle et sachant qu'elle est dans le monde la plus visitée avec quelque 60 millions de touristes par an qui génèrent, sur la base de 4 nuitées par personne, 530.000 individus supplémentaires présents dans la ville, en progression constante dans le temps, il n'y a pas péril en la demeure !
L'attitude qui nous semble raisonnable est de cesser la densification à tout prix. A tout prix car la production de logements neufs étant virtuellement impossible, l'Hôtel de Ville procède à des transformations coûteuses de bâtiments inadaptés dont la location restera structurellement déficitaire et fait payer la note, via un accroissement de la dette (pour le moment), aux parisiens moyens qui ne bénéficient d'aucune faveur publique.
La réplique de la Mairie de Paris à l'explosion des locations touristiques nous semble en revanche justifiée dans la mesure où elle s'applique à réglementer une activité qui prospère actuellement dans un épais brouillard. Chacun a le droit de se livrer au commerce qu'il choisit, pour autant qu'il l'exerce dans la transparence et en respecte le cadre administratif et fiscal. De ce point de vue, la nouvelle loi sur l'économie numérique, qui fait obligation aux plateformes de déclarer les revenus des loueurs (comme c'est le cas pour les salaires, pensions et revenus financiers) introduit une justice qui faisait jusqu'à présent défaut.
Gérard Simonet
Rédigé à 10:58 dans Activités économiques, Cadre de Vie, Environnement, Logement, Politique, Société, Urbanisme, PSMV, Vivre Paris ! | Lien permanent | Commentaires (13)
Carte Prév'Air (*) de la teneur de l'atmosphère de l'île-de-France en particules fines le jeudi 29 décembre 2016 (cliquer gauche sur la carte pour une meilleure définition)
La présence d'un anticyclone (hautes pressions) sur l'Île-de-France fait barrage aux vents et précipitations et maintient un taux élevé de particules fines sur Paris et la région. Cette pollution, qui est génératrice de cancers et autres maladies respiratoires, est centrée sur Paris intra-muros. La tache rouge sur la carte ressemble à une comète dont le noyau rouge sombre est Paris et dont la queue suit en s'atténuant la vallée de la Seine jusqu'à Rouen et Le Havre.
On constate que cette situation se répète souvent et constitue pour notre santé un péril grave. Le gouvernement, la région Île-de-France et la municipalité de Paris doivent se concerter et se mettre d'accord sur des mesures qui ne soient pas purement cosmétiques. La réduction de la vitesse fait sourire : personne ne la respecte quand par chance il est possible d'aller vite ... La circulation alternée parait plus sérieuse mais combien de véhicules y échappent car ils entrent dans les exceptions.
L'interdiction des véhicules anciens et diesels apparait comme une mesure de bon sens. Elle a l'inconvénient de frapper ceux dont les ressources financières sont faibles. Il convient de les aider à changer de véhicule ou de mode de transport. La fermeture des voies sur berges qui satisfait certains, cause une gène indéniable à la collectivité. Il faut chercher des contreparties mais n'est-elle pas un mal nécessaire ? Un mal pour un bien précieux qui est notre santé.
A parcourir cet inventaire de mesures on voit bien que les autorités tâtonnent quand elles ne se déchirent pas. On a besoin de décisions plus radicales et volens nolens on doit s'y préparer et convenir qu'il faut les accepter.
Il faut aussi songer à la cohérence des politiques et ne pas vouloir "l'Ave Maria quand on fait Othello". Ainsi, la politique de densification de la population dans Paris intramuros qu'Anne Hidalgo et Ian Brossat mènent tambour battant en convertissant à grands frais tout ce qui traine en logements et en construisant des tours ne fait qu'accentuer le phénomène. En faisant tout pour concentrer l'attention du monde sur Paris (incitation au tourisme, maintien de Roland Garros au détriment des serres d'Auteuil, Jeux Olympiques de 2024, Gay Games de 2018, expo universelle en 2025), on serre le noyau de la comète au risque de l'écraser.
Il n'y aura de lutte raisonnée contre la pollution atmosphérique que si l'on a le souci permanent de répartir l'activité économique, le tourisme, la population, de façon aussi équilibrée que possible sur l'ensemble du territoire national.
Gérard Simonet
(*) Prév'Air est une plateforme nationale de prévision de la qualité de l'air qui regroupe des informations provenant d'associations agréées
Rédigé à 11:30 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, circulation centre de Paris, Logement, Politique, Pollution, Vivre Paris ! | Lien permanent | Commentaires (11)
Jardin de la Tour Saint-Jacques (IVe) fermé au public (Photo VlM, clic gauche jusqu'à deux fois dans l'image pour agrandir)
Hier dans le jardin de la Tour Saint-Jacques on comptait les vivants et les morts. Il s'agit des rats bien entendu. Un panneau sur la porte fermée indique que l'accès au jardin est interdit pour cause de dératisation. Il y a des rats morts un peu partout, en effet, et d'autres encore bien vivants qui gambadent joyeusement.
Les passants s'arrêtent et regardent. Les touristes asiatiques déploient des trésors d'ingéniosité avec leurs perches télescopiques pour les photographier au plus près. Les corneilles sont aussi nombreuses que les rats et se délectent de leur cadavres.
Une équipe du New York Times nous a posé sur place des questions dans un direct de New York relayé par son bureau parisien. Manifestement cette affaire passionne le monde. La veille c'était CNN et auparavant BBC News de Londres, sans parler des médias français qui tous à l'unisson se sont mobilisés sur cette nouvelle.
Paris se passerait bien de cette publicité mais l'évènement pourrait être salutaire si la Mairie de Paris en tirait les conséquences. Elle a pris le taureau par les cornes en déployant immédiatement une campagne de dératisation. Il faut maintenant qu'elle se préoccupe des causes et qu'elle s'y attaque pour inverser la tendance. Car il se pourrait que les rongeurs survivent à la tentative de les exterminer. Ces animaux sont intelligents et capables de faire la part de leur salut en choisissant de ne manger que la nourriture fournie en abondance par les passants qui balancent les restes de leur fast-foods par dessus les grilles. Faudra-t- il pour finir s'attaquer aux rats un à un à la carabine ?
L'urgence est de renforcer immédiatement les protocoles de nettoiement des parcs et jardins à Paris. Quoiqu'il en coûte, sachant qu'il y a dans le budget de la capitale des gisement d'économies importants, à commencer par les subventions aux associations fantaisistes. Il faut également revenir immédiatement sur la décision périlleuse d'ouvrir les parcs et jardin la nuit, là où une telle décision a été prise, car elle est antinomique avec la nécessité de garder ces espaces propres.
Il faut enfin engager une réflexion sur la distribution de la population en Île de France. Paris est surpeuplée par comparaison aux autres villes européennes (2,2 Millions pour 105 km²) et le centre de Paris souffre particulièrement d'une hyper-densité d'habitants et de touristes. Le graphique ci-dessus qui provient du site Alain Bertaud, urbaniste et consultant pour la Banque Mondiale à New York (USA) montre (courbe rouge) que la densité culmine à 2 km du centre avec un chiffre de 300 hab/ha soit 30.000 hab/km². L'histogramme en bleu qui concerne Moscou montre que la population d'une grande ville peut s’étaler régulièrement sur une surface beaucoup plus vaste (22 km de rayon dans ce cas).
Un espace surpeuplé n'est pas gérable. C'est vrai en matière de sécurité, de nuisances et notamment de propreté. La politique de densification débridée de Paris conduite par Ian Brossat, les efforts de l'Adjoint au tourisme Jean-François Martins pour que Paris attire encore plus de tourisme de masse (*) et des évènements à retentissement mondial comme Roland Garros et les Jeux Olympiques, sont incompatibles avec la mission de Mao Péninou qui a la charge d'entretenir la ville.
Ces considérations heurtent l'idée reçue qu'il faut intensifier la création de logements et accueillir toujours plus de touristes. Ces politiques sont louables en soi si elles tiennent compte d'une répartition équitable sur l'ensemble du territoire. Elles peuvent s'avérer désastreuses si leurs effets se concentrent sur un espace limité. Nous sommes peut-être en train d'en faire la pénible constatation.
GS
(*) On évalue à 50 Millions le nombre de visiteurs par an à Paris. Sur la base de 3,9 nuitées par visiteur ("Les Echos" 2015), ce sont 530.000 personnes supplémentaires présentes dans la ville chaque jour, concentrées dans ses zones touristiques.
Rédigé à 10:56 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Logement, Parcs & jardins, Politique, Propreté, Société, Urbanisme, PSMV | Lien permanent | Commentaires (9)
Le conseil de Paris (Photo "le Parisien")
Si nous devions retenir quelques points clés sur le projet de budget 2017 présenté au Conseil de Paris le 12 décembre, nous pourrions indiquer qu’apparemment il n’y a pas d’augmentation de fiscalité directe (engagement de campagne de la Maire). Toutefois il est prévu de ponctionner, via une taxe spéciale estimée à 45 millions €, les propriétaires de résidences secondaires (932.000 recensées à Paris), une façon pense-t-on de fluidifier le marché immobilier en incitant les taxés à vendre leur bien… alors que parallèlement le souhait contestable mais affiché est de renforcer l’attractivité de Paris, comprenne qui pourra ?
Les grands postes sont le logement, 460 millions € lui seront destinés (soit 7 200 logements supplémentaires), l’augmentation du nombre de places dans les crèches (+ 650), ce qui est une bonne chose mais qui nécessite des embauches que l’opposition critique en demandant de ne pas remplacer certains départs dans d’autres secteurs de manière à ne pas augmenter les effectifs de la Ville. L’accent a été mis par la Maire sur la DPSP, (la brigade contre les incivilités) dont les effectifs passent de 1 100 à 1 900 agents avec l’apport des équipes placées jusqu'à présent sous la responsabilité du Préfet de police et dont nous avons déjà parlé ici. 51 millions € seront consacrés aux espaces verts et 27,1 millions € à la propreté (voir notre récent article daté du 8 décembre), avec un effort conséquent sur la collecte des bio déchets.
Sur le fond, si l’équipe municipale s’enorgueillit de pratiquer la stabilité budgétaire, d’avoir une gestion « sobre et responsable », de n’augmenter les dépenses de fonctionnement que de 0,46 % (soit + 33 millions €) et de rappeler que l’agence de notation Fitch venait de maintenir la note AA avec une perspective à « stable », l’opposition, se fondant sur le dernier rapport de la Chambre régionale des comptes et sur la baisse des dotations de l’État, estime que Paris est trop endettée et devrait réduire ses investissements. A cela il est rétorqué que l’endettement par parisien est de 2.060 €, ce qui serait « faible » comparé à d’autres communes.
Certains vont jusqu’à pointer l’équilibre du budget qui serait faussé par un habillage (légal d’ailleurs, résultat d'une dérogation interministérielle fort opportune) consistant à inscrire en recettes la capitalisation sur 50 ans des loyers que perçoit la Ville sur les logements qu’elle transforme en logements sociaux.
Pour notre part nous préconisons une nouvelle fois une réduction significative des subventions distribuées à tout vent, car nombre d’entre elles ne ressortissent pas d’un intérêt social, solidaire ou économique mais plutôt de "clientélisme", une pratique que nous avons maintes fois dénoncée.
Dominique Feutry
Rédigé à 14:08 dans Actualité, Logement, Parcs & jardins, Politique, Propreté | Lien permanent | Commentaires (0)