L'hôtel de Soubise, carrefour Archives-Francs-Bourgeois (IIIe), flanqué de l'hôtel de Clisson avec ses tourelles et son portail qu'on peut admirer rue des Archives. Avec le "CARAN" (centre d'accueil et de recherches des archives nationales), il abrite une grande partie des archives nationales. (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
L'annonce en a été faite cette semaine : la Maison de l'Histoire de France (MHF) va s'installer sur ce site prestigieux, dont les oiseaux de mauvais augure murmuraient sotto voce début 2009 qu'il était condamné à l'abandon. La rumeur nous avait semblé si étrange que nous avions entrepris d'en savoir plus. Il est assez édifiant de revenir sur notre article du 25 mars 2009 car la crainte des personnels des Archives étaient à l'époque que cette fameuse Maison de l'Histoire, dont on parlait déjà, ne s'y installe pas !
Aujourd'hui c'est décidé. Le président Sarkozy l'a annoncé à Lascaux. Que voit-on : des personnels qui protestent et décident l'occupation du musée.
Nous avons rencontré leurs représentants. Le discours n'est pas clair. Au lieu, comme c'est souvent le cas, de dire qu'ils appréhendent tout changement, ce que chacun pourrait comprendre, ils mettent en avant les intérêts supérieurs de la recherche historique en France. En toute franchise, on a du mal au premier abord à comprendre pourquoi l'installation de cette autorité au coeur du Marais nuirait à la recherche. Il peut sembler que la décision prise a plutôt pour effet de préserver les emplois sur Paris, au moment où l'essentiel des documents d'archives sont décentralisés vers Pierrefite-sur-Seine.
Pour en savoir plus, nous avons rencontré des personnes proches des instances dirigeantes. Le son de cloche n'est pas très éloigné de celui des syndicats. Il apparaît d'abord qu'elles n'ont pas été consultées sur ce projet. Leur grief principal est que l'implantation de la Maison de l'Histoire de France compromet gravement deux pans fondamentaux de l'activité des Archives Nationales : la mise en valeur des archives par des expositions et des activités pédagogiques qui seraient désormais prises en charge par la MHF, et la collecte règlementaire des minutes des notaires parisiens, dont les sites de conservation envisagés sont convoités par la MHF.
En clair, la MHF est accusée de mettre en péril les activités des Archives Nationales en les dépossédant de responsabilités valorisantes et en rendant leur tâche plus difficile.
De façon un peu égoïste, reconnaissons le, nous avons retenu par ailleurs que les jardins, fermés au public depuis 2003 à cause de Vigipirate, seront ouverts à nouveau dès le printemps prochain.
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