"Voyage au bout de la nuit" ! C'est par ce boyau de 2 mètres de large que des centaines de clients transiteraient chaque nuit pour fréquenter le "bar-club", dont l'entrée est au fond à gauche, face au Café de la Gare et au Théâtre Essaïon. Le 25 septembre 2010, un incendie se déclarait dans le bâtiment de gauche. Les pompiers ont été contraints de déployer la grande échelle le long de la rue, à l'horizontale, depuis la rue St Merri.
Et pourtant, à l'issue d'un quatrième round avec la Direction de l'Urbanisme de la Ville de Paris, les promoteurs du projet obtenaient le 2 septembre 2011 un permis de construire "tacite" pour le "bar-club" qu'ils se proposent d'ouvrir (voir notre article du 20 septembre).
Devant l'émotion suscitée par ce projet auprès des riverains et de nombreux habitants du Marais, nous avons accepté d'être leur porte-parole et de former auprès du Maire de Paris, Bertrand Delanoë, un recours gracieux pour l'annulation du permis. Que le promoteur ne s'étonne pas si son numéro vert a été boudé ; il est clair que ce n'est pas auprès de lui que des habitants déstabilisés vont aller chercher soutien et réconfort !
Il convient de préciser ce qu'est un permis "tacite". Le nouveau code de l'urbanisme stipule qu'une demande de permis de construire qui n'a pas fait l'objet d'un rejet dans les six mois de son dépôt, est "tacitement acceptée". C'est à cette disposition du code de l'urbanisme, qui date de 2007, que les promoteurs du "bar-club" (avec piste de danse) doivent de pouvoir procéder aujourd'hui aux travaux.
De notre point de vue, ayant pris connaissance du dossier d'urbanisme, nous considérons qu'un accord explicite n'aurait pas été donné, tant il reste dans le dossier d'objections, de réserves et de zones d'ombre. Objections de la Maire du IVe, Dominique Bertinotti et de son conseil municipal, auxquelles il n'est pas répondu, réserves de la Direction de la Voirie et des Déplacements, qui ne sont pas levées, incertitudes liées aux conditions d'intervention des pompiers en cas d'incendie...
Nous avons relevé un vice de forme qui pourrait bien entrainer la nullité du permis : une incohérence entre le descriptif du projet et le contenu détaillé du dossier. Par ailleurs, nous contestons le fait que la Mairie de Paris ait donné son accord pour la "réhabilitation d'un bâtiment [...] en vue de l'installation d'un bar-club" alors que le Préfet de Police de Paris et le Procureur de la République ont exprimé leur opposition à l'exploitation d'une licence IV par cet établissement, du fait de la proximité d'écoles maternelle et primaire et d'un centre de sports. Le pétitionnaire a déclaré au "Parisien" qu'il avait une botte secrète. Peut-être a-t-il l'intention de servir de la limonade ou du Canada Dry ?
Nous attendons que le Maire de Paris nous réponde. Il arrive qu'il reste coi. Nous sommes prêts, le cas échéant, à faire face à cette éventualité.
Pour rejoindre l'association : Cliquez ICI
Post-scriptum du 12 octobre 2011 :
M. Frédéric Hervé a souhaité exercer son droit de réponse à cet article. Le voici :
DROIT DE RÉPONSE DE MONSIEUR FREDERIC HERVE
J’entends exercer mon droit de réponse à la suite de la publication de l’article intitulé « « Bar-club » rue Pierre au Lard (IVe) : « Vivre le Marais ! » introduit un recours gracieux auprès du Maire de Paris » publié le 7 octobre 2011 sur le blog de Monsieur Gérard Simonet http://vivrelemarais.typepad.fr.
Je tiens, en qualité de promoteur participant au projet du nouvel établissement nocturne de la rue Pierre au Lard, à rectifier plusieurs informations erronées figurant dans cet article
En premier lieu, je précise à vos lecteurs que l'entrée du WOO CLUB se situera dans le côté large de la rue Pierre au Lard, laquelle débouche dans la rue du Renard dont la taille est particulièrement imposante.
Ainsi, contrairement à ce qui est indiqué dans la légende accompagnant la photographie publiée dans cet article, « le boyau de 2 mètres de large » qui y est présenté n’est en réalité destiné qu’à desservir une sortie de secours du futur établissement et non à accueillir les clients de celui-ci.
En outre, parmi les services consultés sur les mesures de sécurité mises en oeuvre dans le cadre du projet du WOO CLUB, les services de sécurité de la Préfecture de Police de Paris tout comme les pompiers de la ville de Paris ont émis un avis favorable. Les conditions de sécurité du futur établissement sont donc parfaitement remplies.
Par ailleurs, je tiens à préciser à vos lecteurs que le début d’incendie qui s’est déclaré le 25 septembre 2010 ne s’est pas produit dans le local aujourd’hui concerné par le permis de construire du WOO CLUB, mais dans les locaux de l'ancien restaurant alors dénommé Curieux - Spaghetti bar.
Je suis dès lors particulièrement surpris de constater que cet article tente de créer un lien artificiel entre le projet du WOO CLUB et les responsabilités antérieures d’un autre gérant d'établissement.
De plus, contrairement à ce qui est indiqué dans cet article, le numéro vert que les promoteurs du projet ont mis en place pour pouvoir répondre aux interrogations des riverains continue de fonctionner à ce jour. Plusieurs d’entre eux se sont, en effet, vus apporter les réponses souhaitées après avoir composé le numéro en question.
Enfin, je tiens à préciser à vos lecteurs que le projet du WOO CLUB a reçu et continue de recevoir le soutien de plusieurs milliers de personnes, heureux qu'un nouveau lieu nocturne ouvre enfin ses portes dans le centre de Paris.
Aussi, il me semble qu’il est temps qu’un vrai dialogue s’instaure.
(2.466 signes espaces compris – 42 lignes)
Fin du droit de réponse.
Voici notre propre réponse à ce droit de réponse :
Le blog auquel il est fait référence n'est pas "le blog de M. Simonet" mais celui de l'association "Vivre le Marais !" membre de "Vivre Paris !", comme il est précisé clairement dans l'en-tête de chaque article.
D'accord avec votre observation. Observez les termes de notre article, ils ne contredisent en rien les vôtres. Le 9ème commentaire du 8 octobre 2011, signé "Vivre le Marais !", corrige à propos certains témoignages de lecteurs qui pourraient avoir mal compris.
Au sujet des conditions de sécurité, nous prenons acte de vos propos. Il reste les réserves et objections exprimées à ce sujet par la Maire du IVe, Mme Dominique Bertinotti, auxquelles il n'a pas été répondu.
Notre reportage sur le début d'incendie du 25 septembre 2010 avait pour but de souligner les difficultés d'intervention des pompiers sur la zone. La circulation dans la partie nord-sud étroite de la rue Pierre au Lard est impossible ; elle est difficile aussi dans la partie est-ouest affluente à la rue du Renard et en particulier à l'aplomb du n° 3, là où se trouvent l'entrée et la façade du bar projeté.
Enfin le soutien que vous recevez de la part de ceux qui veulent faire la fête auprès de nos amis riverains n'est pas pour rassurer ceux qui craignent légitimement pour leur tranquillité. L'équation est pourtant déséquilibrée : ceux qui s'amusent se renouvellent peu ou prou tous les soirs. Ceux qui essaient de dormir avec du bruit sous leurs fenêtres sont chaque nuit les mêmes à subir le bruit et autres nuisances.
Fin de notre réponse
Le "modérateur" répond à Rosy. L'analyse sur les risques liés au comportement de la foule est aussi la nôtre. Nous voyons bien ce qui se passe ailleurs. Toutefois, l'appréciation sur la "musique" mérite d'être corrigée : la musique "techno" répond à une autre logique que la musique académique mais elle correspond peut-être à un renouveau comme on en a connu dans les diverses disciplines de l'art. C'est un fait en tout cas qu'elle séduit les jeunes et les moins jeunes aujourd'hui. A ce titre il convient de la respecter. Mais il faut que ses adeptes l'écoutent sans déranger le voisinage. C'est ça le "vivre ensemble".
"Vivre le Marais !"
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 17 octobre 2011 à 09:15
A tous ceux qui nous disent de "quitter Paris si on n'aime pas le bruit", je réponds ceci: il n'y a pas que le bruit, mais toute une foule alcoolisée, hurlante, totalement débridée qui va envahir cette petite rue, sans respect pour le voisinage. Ces fêtards ne sont pas tous et de loin des Parisiens; leur "musique" n'est qu'un mélange de techno binaire sur-amplifiée.
Rosy
Rédigé par : Rosy | 17 octobre 2011 à 09:06
Merci à Paul DB d'éclairer notre lanterne. Nous ne regrettons pas d'avoir publié le droit de réponse. C'est une preuve de notre ouverture et de notre aptitude au dialogue.
"Vivre le Marais !"
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 12 octobre 2011 à 16:15
Le droit de réponse n’a pas à être exercé comme tribune, pour combattre ou donner une opinion." Même si ce n'est pas écrit dans la loi, me semble-t-il, cela résulte de la jurisprudence.
Or, quand Frédéric Hervé écrit : "Enfin, je tiens à préciser à vos lecteurs que le projet du WOO CLUB a reçu et continue de recevoir le soutien de plusieurs milliers de personnes, heureux qu'un nouveau lieu nocturne ouvre enfin ses portes dans le centre de Paris", il exprime une opinion, il utilise son texte comme tribune, il quitte l'examen des simples faits.
Il apparait que vous auriez donc pu refuser la publication de l'ensemble de sa réponse. D'après ce qu'on m'en a dit, c'est sur ce genre de détails que les journaux refusent la publication des réponses ; sinon, leurs pages en seraient envahies.
Rédigé par : Paul DB | 12 octobre 2011 à 16:12
Continuez Vivre le Marais, vous avez notre soutien pour cette action courageuse.
On peut regretter le mépris de Bertrand Delanoe pour les habitants et son obstination à vouloir transformer Paris en ville de fête, j'en veux comme exemple supplémentaire la modification des quais rive gauche, l'enquête pouvait être consultée du début juillet au deux ou trois premiers jours de septembre !!!
Rédigé par : denis BERNARD | 12 octobre 2011 à 15:00
Bravo pour cette démarche qui vise à éclaircir un dossier qui paraît bien nébuleux.
La façon dont la Ville y répondra sera un indice pour savoir si, comme il l'a été affirmé lors des Etats Généraux de la Nuit Parisienne en novembre 2010, la Mairie de Paris a réellement la volonté politique de soumettre les professionnels de la nuit au respect des réglementations au sens large, au même titre que les parisiens "ordinaires" que nous sommes ou si nous sommes les riv'rien et eux les tout puissants.
Rédigé par : un rive'rien ben ordinaire | 10 octobre 2011 à 17:06
Bravo à "Vivre le Marais" et ceux qui le soutiennent. Quelle aberration cet accord tacite! si je comprends bien,il suffit qu'une personne fasse semblant de n'avoir pas le temps de traiter le dossier pour qu'un projet d'une telle ampleur,en contradiction avec la sécurité voit le jour au mépris même de autorités compétentes. Souvenez-vous de l'incendie de ST Laurent du Pont !!!!
Quel est le moteur de ces projets insensés avalisés par ceux qui devraient protéger les habitants???
COURAGE A VOUS!
Rédigé par : Esten | 09 octobre 2011 à 23:46
Ils auraient lieu d'être bien étonnés de se voir concernés par "la construction d'une boîte de nuit dans le quartier des Halles", les parisiens du 16 rue St Merri, s'ils ne comprenaient que trop bien ce qui se trame contre eux, à côté d'eux. Qui est dupe?
L'injonction, émanant de Paris-Habitat, qui vient de leur être faite d'ouvrir leurs portes à un acousticien, sans quoi "aucune réclamation liée aux travaux ne sera admise" ressemble à s'y méprendre à une mise en demeure et ne déparerait pas les archives de certains états.
Mais voyons, il s'agit bien de la construction du "bar-club" (sic) qui vient d'obtenir des services de l'urbanisme un permis de construire des plus discutable!
L'Association Marais Quatre assure de son soutien tous ceux qui sont les riverains de ce local, et joint ses efforts à ceux de "Vivre le Marais" pour que leurs voix soient entendues.
Marais Quatre
Rédigé par : MGD | 09 octobre 2011 à 17:32
Je me permets de souligner qu'il ne s'agit pas seulement d'une politique particulière à Paris, même si je suis d'avis que le maire est bien peu soucieux de la santé de ses administrés,( voir le parc des Buttes Chaumont) mais aussi hélas d'une politique générale qui se dessine depuis 3 ans maintenant et dont les leitmotive sont : "poids économique, demande sociale , et il faut quand même accepter de vivre avec les autres !" Bien entendu , c'est ceux qui subissent qui doivent accepter....
claire w
Rédigé par : claire w | 09 octobre 2011 à 17:31
Une de mes collegues balayeuses s'est fait agresser tôt ce matin,plusieurs individus l'ont poussée contre la vitrine du bar chez Colette (angle rue du Temple/rue de la Verrerie) brisant ainsi deux grandes vitres. Tout ca pour une cigarette.C'est une bande de 20 personnes sortant probablement d'une boite du coin qui s'en est prise d'abord a son mari pour une cigarette et après avoir agressée ma collègue a démolie la vitrine a coups de chaise.
On est au cœur du problème posé par la fréquentation d'une future boite.
Voila une suggestion pour Mr Delanoe : assurer la sécurité de ses agents au lieu de financer le milieu de le nuit via des associations plus ou moins inutiles.
Merci pour votre précieuse association
Sylvie
Rédigé par : sylvie | 08 octobre 2011 à 21:19
J’ai quitté le Marais depuis trois ans maintenant après avoir participé aux bagarres contre l'occupation illicite de l'espace public rue des Archives, mais je continue à trouver votre combat utile et magnifiquement mené. Du coup,je vais me réinscrire à l’association pour vous soutenir.
Très cordialement
Jacques B.
Rédigé par : Jacques | 08 octobre 2011 à 16:58
Je ne suis pas prêt à adhérer à un parti politique car aucun d'eux ne correspond à mes attentes, trop minés qu'ils sont par leurs "arrangements", autant j'ai envie de rejoindre votre combat. J'ai lu votre blog et j'ai décidé d'adhérer à votre association car j'apprécie votre courage,et votre détermination à vouloir avec bon sens et tolérance défendre notre cadre de vie. Je m'engage à soutenir activement votre action par ma présence dans l'association.
Patrick Balluet
Rédigé par : Patrick Balluet | 08 octobre 2011 à 12:09
Vous avez mon soutien inconditionnel.
Bonne journée
Jean-Jacques P.
Rédigé par : jean jacques p | 08 octobre 2011 à 09:52
Nous devons à la vérité de dire que le "boyau" n'est pas l'unique chemin vers la boite à laquelle on pourrait accéder aussi par la rue du Renard. Mais il fait peu de doute que cette voie étroite serait très fréquentée par le va-et-vient des centaines de personnes qui fréquenteraient cet établissement.
"Vivre le Marais !"
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 08 octobre 2011 à 09:34
La photo est éloquente : faire de ce boyau l'entrée d'une boîte de nuit est tout simplement irresponsable. Cela revient à exproprier tous les riverains. Pourquoi l'Hôtel de Ville ne veut-il pas comprendre que ce qui est possible dans une ville aussi vaste que Berlin n'est pas envisageable dans une ville ayant la densité de Paris ? On va tout droit vers la muséification de la capitale.
Rédigé par : Elisabeth Bourguinat, secrétaire de l'association Accomplir | 08 octobre 2011 à 08:56
Vous avez mille fois raison. La Mairie semble avoir complètement perdu raison face au lobby de la nuit dans notre quartier. C'est tout bonnement incroyable mais il faut juger sur les actes, et ceux-ci sont sans équivoque.
Il est bien loin le temps de la célébration de la "prise" de l'Hôtel de Ville et de toutes ces clés agitées par des parisiens en liesse. L'Hôtel de Ville est du côté des affairistes et ça me révolte.
Rédigé par : Renato | 07 octobre 2011 à 23:06
Il est regretable que des projets de ce genre ne soient pas développés en concertation entre l'entrepreneur et les habitants,associations ou la mairie(qui est la representation la plus démocratique des citoyens, finalement).On éviterait ce genre de conflits qui pourissent la vie de tout le monde.
Sophie
Rédigé par : sophie | 07 octobre 2011 à 19:06
Il est effectivement très étonnant que la Mairie de Paris ait délibérément, quoique tacitement, donné son accord à un projet qui concentrait sur lui tant d'oppositions à tous les niveaux. Que se passe-t-il à la Mairie pour qu'elle passe outre les désirs de ses administrés,les avis des autorités compétentes et les dispositions du code de l'urbanisme? Espérons que le recours gracieux sera entendu et que le permis de construire sera revu.
Rédigé par : Marie-Anne Stoeber | 07 octobre 2011 à 16:21