"Fluctuat ... sed mergitur" (elle est ballotée ET elle sombre) va-t-elle devenir la devise actualisée de la Ville de Paris ? La Maire Anne Hidalgo s'opposait en novembre au Président de la République sur la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2024. C'était faire preuve de cran et nous l'avions salué.
Car rien ne démontre l'intérêt pour les parisiens que cet évènement ait lieu chez eux. On apprend pourtant qu'Anne Hidalgo change d'attitude et pourrait, si le conseil de Paris l'approuve, présenter un dossier de candidature auprès du Comité Olympique.
On sait depuis Edgar Faure que "ce n'est pas la girouette qui tourne, c'est le vent". Ce revirement nous désoriente quelque peu car rien à notre connaissance n'a changé dans la façon dont le problème se pose. On en connait le cadre : Paris est saturée par sa densité de population, la plus élevée d'Europe, par le tourisme qui enregistre un record mondial, Paris subit une pollution qu'aucune mesure ne parait devoir endiguer (*), Paris concentre sur 100 km² la plus forte activité économique du territoire, la circulation y est impossible, les moyens de transports n'y suffisent plus ....
La France en dehors de Paris et de sa communauté urbaine est un semi désert. Mais c'est à Paris pourtant qu'on envisage de consacrer des dépenses colossales qui accentueront le sort inéquitable des collectivités territoriales. Dans les années 70/80 nous avions la DATAR (délégation interministérielle à l'aménagement du territoire) qui intervenait de façon directive sur le choix des sites d'implantation d'activités.
Au fil des années et de ses changements de dénomination, il semble qu'elle ait perdu de sa raison d'être. Sinon comment comprendre qu'elle ne tape pas sur la table dans le débat qui nous intéresse en disant : c'est ailleurs qu'à Paris que les Jeux Olympiques doivent se tenir car d'autres métropoles ont à la fois la capacité de le faire et le besoin impérieux d’accroitre leur attractivité pour appuyer leur développement.
Lille et sa métropole, Lyon et sa région, Marseille-Provence, Bordeaux et tout le Bordelais peuvent y prétendre. Il y aurait ainsi quelque chance de provoquer un rééquilibrage au moins partiel du territoire national. Avec un coût présumé de 6 Milliards d'€, on sait que le comité olympique contribue pour 1,8 Milliards alors que les entreprises peuvent être sollicitées à hauteur de 2 Milliards d'€. Si l’État apporte un concours pour boucler le dossier financier, il est préférable qu'il le consacre au développement régional plutôt qu'à accentuer un déséquilibre entre la France et sa capitale.
Rappelons que Paris est déjà retenue pour l'organisation des Jeux Olympiques Gay (Gay Games) en 2018 et qu'une exposition universelle se profile pour 2025.
Les sondages sur Internet montrent que plus des trois-quarts de la population parisienne est opposée à la candidature de Paris. Anne Hidalgo déclarait à BFM-TV le 10 février : "il n'y a pas une ville engagée pour les jeux qui s'y soit retrouvée financièrement". On le sait. Il convient d'ajouter qu'à cette triste perspective qui conduirait les parisiens à mettre une fois de plus la main à la poche, c'est leur qualité de vie qui serait mise à rude épreuve avant, pendant et après les jeux. C'est donc tout autant l'intérêt que la générosité qui les pousse à souhaiter que les bienfaits d'une candidature profitent à une autre métropole.
Gérard Simonet
(*) Dioxyde d'azote (NO2) : 46 % au-dessus de la limite admise par l'OMS
Particules fines PM 10 : 79 % idem
Source : associations agréées de surveillance de la qualifié de l'air (AASQA)
Excellente idée le referendum!!
La dette, le déséquilibre budgétaire,l'etat des finances de Paris, devraient suffire à calmer les ardeurs de Madame Hidalgo.
Il faut écouter les électeurs.
François
Rédigé par : F. Bigotte | 14 février 2015 à 10:52
Les j;o; à Paris ? une catastrophe ! pollution et nuisances extrêmes, constructions sportives rendues inutiles après la fin de ce "carnaval", ex: Brésil, Mexique, Londres (défigurée) Atlanta. Sans compter les milliers de soldats et policiers requis et qui manqueront sur les routes et la sécurité habituelle; tout çà pour enrichir les grandes marques. De plus, historiquement parlant, les J.O. sont entachés depuis la re-création en 1936 à Berlin. Ne pas oublier que ce culte du corps était admiré par de Coubertin qui avait les yeux de Chimène pour le national socialisme et qu'il moquait les femmes - inférieures - qui ne pourraient jamais être aussi performantes que les hommes. Après guerre , les J.O. ne furent que le tremplin idéologique USA:URSS sous le houlette de Brundage, puis au Mexique, nous avons eu droit aux démos. du Black Power, puis au massacre des athlètes israéliens à Munich, puis un attentat à Atlanta, les J.O. au Brésil avec un déluge de millions, l'expulsion des pauvres; quant aux Londoniens, ils apprirent à leurs dépens que les tractations pour être "élus" ne leur ONT RIEN RAPPORTE; Il faut en finir avec cette démagogie, il faut en finir de plonger dans les poches des contribuables surtout lorsqu'au nom de d'économies budgétaires quand on supprime les aides à domicile aux Vieux. Nous savons que TOUS les politiciens rêvent de marquer leur mandat par des réalisations somptuaires tant est fort leur ego. ! Il serait temps, avec cet argent, de terminer les Halles promises pour 2014 et prévues pour 2018... Comme on le dit si bien: "la réflexion prime l'action".
Rédigé par : germon | 14 février 2015 à 06:04
Les JO à Paris, ce n'est pas une bonne idée. C'est juste une fuite en avant pour ne pas régler les vrais problèmes de la capitale. Il vaudrait mieux consacrer tout cet argent à diminuer la pollution (hier, c'était irrespirable), améliorer la qualité de vie des habitants, améliorer les transports en commun, etc. Tout cela serait aggravé par les JO. Donc d'abord faire une ville vivable, ensuite on pourra organiser des événements de ce genre.
Rédigé par : Denise T. | 13 février 2015 à 20:27
Mais pourquoi pas un référendum ?
On nous parle tous les jours de démocratie participative , c'est le moment de savoir si nous ne sommes que des moutons bon à tondre.
Rédigé par : jct | 13 février 2015 à 15:13
Oui, rien que la candidature représente des frais importants à imputer sur les finances publiques. Car tout sera fait ou presque par des cabinets d'avocats et de conseils en tous genre pour des montants pharamineux.
Et puis, si Paris est si pollué qu'on le dit, il n'est pas opportun de faire respirer son air aux sportifs. On a mieux à proposer en France !
Rédigé par : Ariane | 13 février 2015 à 15:10
Je n'avais pas réalisé la séquence infernale Gay Games 2018, JO 2024 et Expo universelle 2025 ...
Tout ça à Paris. Diable !
Rédigé par : ernie | 13 février 2015 à 14:53
Même pour les autres métropoles françaises, les J.O. peuvent amener un déséquilibre financier . Mais est-ce une obligation que les villes françaises se portent candidates? Laissons aux pays qui en ont les moyens le soin d'organiser ces jeux. je préfèrerai que le budget soit investi dans le social, les écoles, les crèches,...
Rédigé par : Esten | 13 février 2015 à 13:30