Cette rue évoque une province qui est riche en chapelles romanes. Chaque bourgade en possède une et tous ces monuments rivalisent de beauté sobre et rustique. La rue de Saintonge, dans le IIIe, fait partie de l'éventail de voies que les architectes-urbanistes du temps de Sully avaient prévu de faire rayonner à partir de la place de France (article du 1er mai 2010) qui n'a jamais vu le jour du fait de l'assassinat du bon roi Henri IV. Toutes avaient un nom de province française dans le projet. Plusieurs sont restés : Bretagne, Picardie, Normandie, Perche, Poitou, Beauce ....
Cette rue est probablement la plus calme du Haut-Marais. Les bars y sont peu nombreux et les voitures la prennent rarement. En 2011, en prévision des élections présidentielles, Ségolène Royal avait prévu d'y installer les bureaux de "Désirs d'Avenir" au n° 8.
Immeuble 8 rue de Saintonge (IIIe), en 2011. Depuis, les tags ont été effacés ... (Photo VlM)
Nous avions préparé un article pour célébrer l'évènement en regrettant plaisamment qu'elle ait choisi un bâtiment qui ouvre sur la rue par une sorte de porte de prison. Mais elle n'a pas donné suite et nous avons ravalé notre article.
L'immeuble du n° 6, inoccupé depuis 33 ans, est un bâtiment austère qui recèle des surprises. Reconstruit au XIXème siècle, après 1831, on a cru pendant un temps qu'il avait été un théâtre car il comporte, outre un fronton, une salle étonnante en bois sur trois niveaux qui fait penser en effet à un lieu recevant du public (notre article du 31 janvier 2013, le Théâtre des Muses), pour convenir ensuite qu'il avait abrité en réalité une manufacture.
Sa prochaine affectation sera un hôtel de tourisme si on croit la demande de permis de construire qui a été déposée en décembre 2015 devant la direction de l'urbanisme de la Ville de Paris par la SCI "Six Éléphants".
Gérard Simonet