Quinzaine des Fiertés homosexuelles en juin 2018 : tout un quartier du IVe bariolé sur ordre de l'Hôtel de Ville et de Bruno Julliard, qui a démissionné depuis
Dans un article du 15 janvier 2020, la philosophe Bérénice Levet affirme dans Le Figaro Vox que "Anne Hidalgo a abandonné Paris aux revendications communautaires". Il est vrai qu'en regardant ces prises de vues on en est à se demander si certains n'ont pas perdu la tête en procédant à ce bariolage déplacé et peu respectueux du code de la route s'agissant des peintures au sol.
Yvon Le Gall, vice-président de notre association, s'est fait à cette occasion le porte-parole de ceux qu'on a prétendu vouloir honorer par cette démarche en écrivant dans ces colonnes en juin 2018 :
"On en est encore à se demander quel était le message que cherchait à véhiculer la mairie en réalisant ces collages…. Cette situation est caractéristique de la manière dont une classe politique instrumentalise les communautés depuis quelques années et, plutôt que l’émotion, quelques réflexions viennent à l’esprit.
L’actualité montre depuis des années que l’étalage de signes communautaires génère un rejet proportionnel à la visibilité de ces signes. On peut le déplorer mais on ne peut pas l’ignorer, surtout quand on prétend piloter une ville comme Paris….
Paradoxalement, cette initiative est à la fois trop et pas assez visible. Trop visible car pas assez insignifiante pour ne susciter que l’indifférence. Et pas assez visible car étant vide de sens elle ne porte aucune valeur et ne délivre aucun message.
En conclusion, comme d’autres dossiers qui ont concerné ces dernières années la communauté gay, voici l’exemple d’une maladresse politique."
On se souvient que ces marquages ont fait l'objet à la nuit tombée d'inscriptions désobligeantes à l'égard de la communauté LGBTQ+. Sans autre forme de procès et dans la précipitation Anne Hidalgo déclarait que, puisqu'il en était ainsi, ces dispositions deviendraient pérennes… Comme si l'humanité sans discernement était concernée et devait expier cette faute !
De l'eau a coulé sous les ponts depuis. On a su que les maires du IIIe et du IVe étaient au minimum hésitants sur la mesure et qu'ils s'en seraient bien gardés si des instructions comminatoires n'étaient venues de l'Hôtel de Ville où s'exerce le lobby des commerçants, toujours gourmands de mesures excentriques propres à catalyser leurs activités et remplir leurs tiroirs-caisses. Car dans cette afffaire comme pour d'autres il y a les habitants-citoyens quels qu'ils soient qui refusent toute identification discriminante et les commerçants venus souvent d'ailleurs qui sont friands d'agitation et de facéties supposées stimuler leurs affaires.
Figaro Vox et Bérénice Levet disent vrai quand ils citent des faits mais la tonalité adoptée est manifestement partisane. En cela ils dénaturent quelque peu le débat car ils en font une joute politique de plus. Nous préférons relativiser quant à nous. Nous l'avons dit à tous les postulants à la mairie de Paris : nous ne voulons pas d'un communautarisme exubérant suscité par des intérêts marchands mais - ou car - nous avons de la sympathie pour les membres de fait de ces communautés.
S'agissant de cette décoration mal inspirée du IVe arrondissement, nous attendons simplement du Maire élu du nouvel arrondissement Paris-centre qu'il laisse le temps faire son œuvre, en l'aidant au besoin.
Gérard Simonet
excellent article, une fois de plus... bravo...
deux mots sur le commentaire de madame Lebreton, qui émet une proposition à la suite de l'article dans ce blog :
1) les politiques, installés ou en conquête, reconnaissent la représentativité du blog de vivre le marais paris centre : ils cherchent à s'y exprimer, ils le font de temps en temps, et c'est de bonne guerre ; mais il y aurait risque pour le sérieux du blog si celui-ci devenait le porte-parole de tous les candidats, y compris de ces nombreux hurluberlus qui se réveillent un beau matin en se disant qu'ils sont faits pour être maire
2) NDLR nous précise fort aimablement que, en l'occurence, madame Lebreton représente le "courant villani" : un courant qui court dans une course désespérée aux voix ? spectacle navrant...
Madame Lebreton, et son mentor, feraient bien de relire l'article, et notamment ce pertinent extrait de la prise de position du vice président de l'association vivre le marais...
Rédigé par : jfr | 21 janvier 2020 à 10:54
Bonjour,
J'habite le 4ème arrondissement depuis longtemps et j'estime qu'une communauté quelle qu'elle soit, aussi respectable soit-elle, n'a pas à s'approprier de l'espace public pour prétendre être plus visible. Cet accaparement de l'espace public est en violation avec le principe élémentaire des libertés publiques.
Par ailleurs, j'estime la proposition de Madame LEBRETON peu pertinente à un double titre :
- nul n'est besoin d'un marquage au sol ou sur les plaques de rue pour s'apercevoir qu'une "tradition" ou une culture gay habite le quartier : il suffit de flâner dans les rues et regarder les commerces et vitrines qui prospèrent ;
- proposer "réunir , commerçants et associations pour échanger les points de vue sur ce sujet" n'a aucun intérêt, il suffit de remettre l'espace public dans son état antérieur, tout simplement.
Rédigé par : Patrick BEAUFOUR | 21 janvier 2020 à 09:58
La mémoire du Marais Gay? La mémoire? Ils sont tous morts?
Madame Lebreton ferait mieux de s’occuper d’y créer plutôt des places en crèche pour notamment les enfants des couples «Gay »... au lieu de commémorer.... quoi au juste?
Encore une élue en retard d’une guerre ...
Rédigé par : Mary | 20 janvier 2020 à 19:37
Je serais intéressée de connaître l'histoire du Marais Gay, qui a choisi un endroit de Paris avec une histoire beaucoup plus lointaine et longue, qui concerne tous les parisiens et même tous les Français, car l'histoire de la France s'est déroulée très souvent dans ce quartier, et qu'on efface allègrement au profit d'une communauté,
Je cherche la logique et je suis très triste pour l'Histoire de la France.
Rédigé par : Dominique Sabourdin-Perrin | 20 janvier 2020 à 19:08
Cher Gérard,
Comme nous avons déjà eu l'occasion d'en parler, je suis plutôt pour ces inscriptions sur le sol car je pense qu'il faut trouver des moyens de garder la mémoire du Marais Gay. C'est une histoire singulière qui est très liée à cet endroit du 4ème et il me semble important pour l'avenir et pour les jeunes de pouvoir la raconter.
J'entends que certains n'aiment pas l'idée d'un tel affichage "communautaire" et il aurait fallu je pense interroger les habitants avant une telle décision.
Je vous propose, si je suis élue, de réunir habitants, commerçants et associations pour échanger les points de vue sur ce sujet.
Très amicalement,
Anne Lebreton
(NDLR : Anne Lebreton représente le courant Cédric Villani)
Rédigé par : Anne Lebreton | 20 janvier 2020 à 16:04