Terrasse éphémère 54 rue du Roi de Sicile (IVe) (Photos VlM)
Les réunions par Zoom se succèdent sous l'égide de la mairie de Paris. Pour tenter de rapprocher le point de vue des exploitants de bars-restaurants et des riverains mais également pour dédouaner les décideurs de l'Hôtel de ville des accusations d'autoritarisme dans la conduite des changements. Le prochain épisode aura lieu le mardi 18 mai. On peut augurer sans risque de se tromper qu'il ne donnera pas de meilleurs résultats que les précédents.
En effet les positions sont irréconciliables : les commerçants ont besoin de relancer leurs affaires mises à mal par la crise du Covid, les habitants et les visiteurs sont friands de terrasses mais les riverains des établissements concernés constatant de graves dérives depuis le feu vert donné par la Maire de Paris aux terrasses éphémères à l'été 2020, s'opposent vivement à leur maintien.
Ces riverains constatent que la gestion des étalages et terrasses par la mairie de Paris, jadis domaine de la direction de l'urbanisme, sous-direction du permis de construire et du paysage de la rue, de ses inspecteurs assermentés qui avaient autorité pour accorder des autorisations de terrasse et pour les retirer quand il en était fait un mauvais usage, va aujourd'hui à vau l'eau. Au point qu'ils ne savent pas à quels saints se vouer pour signaler les abus constatés. Quant à l'Architecte des Bâtiments de France, son visa conforme n'est plus requis pour ces éléments du décor urbain !
En cause, la décision de la Maire Anne Hidalgo pour venir au secours des commerçants, de les autoriser à s'affranchir de toute contrainte et de s'installer où bon leur semble. Permission que certains se sont empressés d'exécuter à la lettre et même au-delà. Très vite, la mairie a pourtant exigé la signature d'une charte d'engagement à des règles pour garantir un minimum d'esthétique ainsi que la tranquillité, le droit au sommeil et la sécurité des riverains.
La charte a des exigences : pas d'écrans opaques pour délimiter la zone (à l'image de "La Fronde"...), moins de 1,30 mètre de hauteur, absence de couverture type pergola ou autre, emprise limitée à l'espace au droit de la devanture de l'établissement, absence de publicité....
Café de la Mairie, 51 rue de Bretagne (IIIe) : les terrasses éphémères ne doivent pas comporter de couverture en dur....
Les manquements à ces règles nous sont rapportés par dizaines par les associations qui militent pour le droit des habitants à défendre leur cadre de vie. Dans notre secteur, ils ne sont pas heureusement la majorité mais il y a matière à redresser le pli qui a été pris. Qui le fera ? On nous dit que le pouvoir en la matière du Maire d'arrondissement sera renforcé. Dont acte. Ce sera un atout pour les citoyens qui ont la chance d'avoir un Maire raisonnable à la tête de leur secteur.
L'inspection sera assurée par la DPSP (direction de la prévention de la sécurité et de la protection, la "police" de la mairie de Paris). Nous comprenons, mais rien n'est confirmé à ce sujet, que les infractions des établissements recevant du public resteront sous contrôle de la Police Nationale seule compétente pour décider quand il le faut de fermetures administratives. Cette DPSP emploie 3.500 agents mais elle peine à convaincre les parisiens de son efficacité. Une chance lui est donc offerte de se distinguer....
Un nouveau règlement des étalages et des terrasses devrait voir le jour cette année pour liquider l'anarchie ambiante. Il nous est annoncé qu'il traitera le cas des terrasses éphémères. Nous l'avons déjà dit : c'est un oxymore. Si ces terrasses sont éphémères, il n'y a pas de sens à leur donner un statut au sein du règlement. Il est éminemment souhaitable qu'on oublie dès que possible l'épisode du Covid et qu'on revienne à un statut unique des terrasses, plus protecteur des habitants et plus conforme à la démocratie qu'un régime d'exception.
Paris est devenue une cour des miracles ou une ZAD indigne. Rien n'est anticipé et aucune consigne esthétique n'est venue de la mairie qui avait largement le temps, cet hiver, d'anticiper une charte précise et utile. L'état de Paris est catastrophique.
Rédigé par : Adrien | 19 mai 2021 à 21:15
@Eric L | 18 mai 2021 à 09:29
Effectivement un incendie "involontaire" est si vite arrivé comme dernièrement rue Étienne Marcel où des scooters et autres deux roues motorisés on pris feu en pleine journée.
Les terrasses "éphémères" étant principalement en bois , un acte malveillant est vite arrivé du fait de l'exaspération de certains.
Rédigé par : poulbot | 19 mai 2021 à 11:59
Il est surprenant que la Préfecture de Police ne s'exprime pas sur la question des terrasses, et laisse faire, alors que le risque terroriste est réel. Très facile pour un automobiliste mal intentionné de foncer sur une terrasse et ses occupants qui deviennent des proies faciles.
Rédigé par : Landemaine Elizabeth | 19 mai 2021 à 00:32
Il est évident que la pérennité des terrasses s'inscrit dans le parachèvement et la consécration du chef d'oeuvre "Paris piétonnier et festif" sans oublier l'aspect financier des redevances à venir. D'accord avec Renato non pas pour maintenir mais développer la pression car 1) au bout de X temps d'existence, il sera pour ainsi dire impossible de revenir en arrière 2) A. Hidalgo a (pour l'instant) des velléités de Présidence nationale et toute "bronca" parisienne ne sert pas ses intérêts (mais peut-être ceux de E.Macron - un petit coup de mains SVP.)Raison pour laquelle d'ailleurs elle fait semblant de moyenner. La seule issue pour lutter est le(s) recours juridique(s) sur la légalité de l'ensemble du "Montage" (terrasses, parking, etc vus sous l'angle Domaine public, liberté de circuler, limites de l'autorité du Maire etc etc ). Concernant la distorsion de concurrence entre ceux qui peuvent et ceux qui ne peuvent pas avoir de terrasse, elle ne peut être invoquée que par les commerçants lésés. (les parisiens/habitants n'ont pas d'intérêt à agir me semble-t-il sur ce seul sujet ou alors et encore en global sur la légalité de l'ensemble du système mis en place).
Rédigé par : Elisabeth | 18 mai 2021 à 13:54
Que dire des terrasses ne correspondant aucunement à un café-restaurant ? un exemple de terrasse peinte en bleu électrique(accordée par la Mairie) rue st Paul occupe une place assez vaste devant un espace aussi bleu de co-working....!!!! une autre rue des Archives occupe le double de la surface du restaurant etc...
Les télé-réunions (qui interdisent le face à face direct verbal, protégeant ainsi les élus) ne servent pas à grand chose puisque la Mairie de Paris se considère comme LA propriétaire de tout l'espace parisien...
Les contrôles sont et seront tout aussi inexistants en ce qui concerne les terrasses qu'ils le sont concernant l'anarchie sauvage des trottinettes "à 2 places" roulant et laissées n'importe où, vélos-rois des infractions, motos vrombissantes, polluantes,occupant gratuitement tte place disponible...
Merveilles de vie "apaisée" réappropriée"...quelle sinistre plaisanterie! Faire signer une pétition écrite par toutes les associations et la publier ? Ecrire à M. Weil ?
Rédigé par : Catherine | 18 mai 2021 à 12:45
La vie à Paris pour les riverains, les piétons, mais pas seulement, va devenir un enfer. Ces terrasses, compte tenu de tous les abus déjà en temps normal, et pire encore l'été derniers, vont transformer vos jours de télétravail et vos nuits en cauchemar.Tout dans cette fausse bonne idée est inique et laisse la porte ouverte à une nouvelle fracture sociétale. Alors que tout ce que nous souhaitons tous, c'est sortir enfin de cette pandémie et de cette crise monumentale pour retrouver la paix et une certaine qualité de vie tellement mise à mal. Et tous, nous le méritons. Les riverains sont vent-debout et il faut souhaiter que les associations s'organisent avec leurs membres pour manifester haut et fort leur désaccord fondamental sur ce dossier de terrasse dites "éphémères". Il faut que la Mairie comprenne qu'elle se rend impopulaire auprès des Parisiens, y compris ceux qui ont élu Madame Hidalgo. Et si celle-ci brigue les présidentielles, il serait judicieux de ne pas faire parler de soi pour de mauvais projets et attiser les foudres, les mauvais papiers, les pluies de critiques et l'orage dans les médias et dans la rue. Au Kenya les Masaïs ont un proverbe très imagé qui dit qu'"une petite herbe peut faire tomber un éléphant". La France a eu ses désormais mondialement connus gilets jaunes... Si les associations et les riverains se mobilisent, Paris risque bien d'avoir de nouveaux manifestants. Une mauvaise presse pour les touristes qu'ont souhaite faire revenir. A bon entendeur...
Bref, tout cela est tellement dommage au moment où nous avons tant besoin de PAIX
Rédigé par : MBénédicte | 18 mai 2021 à 12:44
Malheureusement il n'y a pas grand-chose à attendre de la mairie dont on voit bien qu'elle laisse faire, voire suscite ce genre d'installations.
Je suis prêt à parier que cela va durer des années. Qui parie?
L'équipe municipale actuelle a été largement réélue, elle se croit tout permis, après tout elle a raison.
Il fallait réfléchir avant de voter.
En démocratie, on a les élus que l'on mérite.
Rédigé par : JeromePl | 18 mai 2021 à 10:00
En principe la rue est faite pour la circulation des véhicules et le trottoir pour celle des piétons. Les terrasses éphémères sur la voie publique entraînent des "bouchons", regroupements de personnes qui accaparent l'espace physique et sonore et entravent la mobilité et le plaisir de vivre tout simplement (les oiseaux meurent de trop de bruit). Ça ne gêne pas les plus "forts". En revanche ça rend compliquée la vie des plus faibles comme les "vieux" et les personnes en situation de handicap, ceux qui ne peuvent monter ni sur un vélo, ni sur une trottinette et qui voudraient simplement pouvoir monter en sécurité sur les trottoirs. Le centre de Paris ne serait-il destiné qu'au plaisir d'êtres dont la jeunesse ainsi que la santé physique et financière leur permet de faire la fête jusqu'au bout de la nuit ?
Noëlle Roy
Rédigé par : Roy | 18 mai 2021 à 09:30
La stratégie de la mairie est claire, c'est pourquoi il faut maintenir la pression.
Actuellement c'est la loi de la jungle.
Elle laisse volontairement dégénérer la situation pour imposer a terme un nouveau règlement qui pérennisera les terrasses pour plusieurs années avec des contres parties réglementaires soi-disant plus contraignantes mais qui dans les faits seront peu ou pas appliquées.
Entre temps, comme la colère gronde, on communique (Mr Grégoire cette semaine) sur d’hypothétiques contrôles à venir alors que de l'autre coté depuis plusieurs semaines, on laisse les restaurateurs s'installer n'importe comment.
Je vous parie que rien ne sera démonté avant fin septembre. Encore un été de gagné.
Entre temps on essaye de renvoyer le dossier vers les maires d'arrondissement sans leur donner les moyens de contrôle et de sanctions.
Aucune réponses a des questions concrètes :
- quelles sanctions pour les fautifs
- qui contacter, a quel numéro pour avoir une intervention immédiate a 23h en cas de débordements...
Je ne serais pas surpris, une fois le nouveau RET voté, dans quelques années, de voir l'heure de fermeture de 22h étendue à 23H voire au-delà. Technique classique des petits pas.
Dernière question, est-ce qu'un expert peu creuser la validité juridique des terrasses actuelles ? J'ai bien peur qu'en cas d'incendie accidentel qui endommagerait des immeubles adjacents, que les assurances ne prennent pas en charge le sinistre.
Rédigé par : Eric L | 18 mai 2021 à 09:29
Il faut absolument interdire ces terrasses implantées sur des places de livraisons.
C’est scandaleux:des bouchons car les livreurs ne peuvent plus se garer, résultat du bruit,des Klaxons de la pollution.
Bravo la mairie et merci pour les habitants qui subissent .
Rédigé par : Michel | 18 mai 2021 à 09:22
Sans être offensant, les terrasses de Paris sont dorénavant gérées comme le sont certains cabanons de plage ou de camping français ou espagnols en bordure de la Méditerranée en 100 fois pire
Madame Hidalgo: auriez vous donc une double nationalité pour avoir un tel cumul de goût pour le désordre et l'anarchie.
Vraiment, vous ne méritez plus Paris !
Rédigé par : Rodrigo | 18 mai 2021 à 00:12
Je crois effectivement qu’il faut, dans la mesure du possible, maintenir la pression. Nous mêmes, individuellement devons aussi y participer en écrivant en masse à la mairie
Je vois fleurir des installations hallucinantes, notamment une énorme terrasse close que les piétons doivent contourner à grand peine rue Saint Paul sur le terre plein derrière Monoprix (poussettes et fauteuils roulants n’ont qu’à passer ailleurs tellement le résidu de trottoir restant est ridicule) ou rue Beautreillis où l’installation est disproportionnée au point qu’on croirait une scène pour un concert tant le « plancher » est haut et la largeur dépasse celle de la place de livraison sur laquelle elle est installée (il n’y a pas de petits profits...)
Ce qui se passe est un pur scandale, tant d’un point de vue esthétique, que sonore ou civique -car c’est quand même notre espace commun qui est livré à des intérêts marchands individuels sans notre assentiment.
Enfin c’est une distorsion de concurrence anormale, tous les restaurants ne pouvant pas le faire (heureusement pour nous,...) et les autres commerces ayant souffert de la crise étant complètement négligés par la mairie ( ou carrément coulés par ses pietonnisations aberrantes)
Rédigé par : Marie | 18 mai 2021 à 00:07
Habitant du 4ème arrondissement, et plus précisément rue des rosiers, nous sommes ma famille et moi-même désespérés: nous avons acquis notre bien il y a 4 ans et nous le regrettons fortement. Dans ce pâté de maison aux allures sympathique, se cache une grande anarchie: celle des nouvelles enseignes arrivées depuis à peine quelques années et qui font régner leur loi. Je vous assure qu'il devenu difficile de vivre dans ce petit périmètre qui il y'a peu était un havre conviviale qui relatait l'ambiance historique du fameux quartier juif.
Aujourd'hui il n'en est plus rien: la dérive des restaurateurs a transformé ce quartier en une réelle porcherie qui durant les nuits devient le paradis des ras, et où les trottoirs sont devenus inaccessibles à cause des terrasses sauvages, plus qu'éphémères, qui envahissent les minuscules trottoirs à peine large pour un seul piéton. Malheureusement les services d'ordre ne font rien contre ce désordre, nous laissant croire à de réels passe-droits. Nous espérons vivement que cela ne se reproduise plus ces prochaines semaines, ce qui pour sûr entraînerait des heurts sévères entre commerçants irrespectueux et riverains. J'en appelle à Mme Hidalgo, pour faire respecter ce qu'elle a mis en place dans le respect des parisiens qui lui sont si chers.
Rédigé par : Elodie Porcher | 17 mai 2021 à 23:23
Continuons de mettre la pression. Je ne suis pas du tout convaincu par le présupposé : "les commerçants ont besoin de relancer leurs affaires mises à mal par la crise du Covid".
C'est vrai pour nombre d'entre eux bien entendu, mais ne s'applique pas à tous:
1/ d'abord on oublie que les aides de l'Etat ont été beaucoup plus généreuses pour preuve le nombre très limité de restaurateurs / bars qui se plaignent depuis plusieurs mois, car les aides fonctionnent (à la différence de l'année dernière)
2/ les établissements ciblés dans votre article, ceux qui "y vont" sans retenue ont de plus fait d'excellents mois pendant leur réouverture l'année dernière
3/ il s'agit surtout pour la mairie d'utiliser sans remords cet alibi pour supprimer aussi définitivement que possible d'anciennes places de parking, sans se soucier ni de la privatisation de l'espace public, ni du bruit et des nuisances pour nous riverains, ni de l'esthétique des rues
Rédigé par : renato | 17 mai 2021 à 22:39