En 20 ans, le profil de la circulation dans le centre de Paris a beaucoup changé. Les véhicules motorisés sont beaucoup moins nombreux à l'exception des motos et scooters dont les nuisances restent un sujet de préoccupation pour les résidents (Photo Sortir A Paris)
On ne dispose pas d'appareils de mesures mais c'est une évidence pour nous : le nombre de véhicules à moteur en circulation dans le centre de Paris s'est réduit depuis le début des années 2000. Une baisse de 30 %, si elle nous était confirmée, ne nous étonnerait pas. La rue de Rivoli est certes dangereuse à traverser car les vélos surgissent de partout mais on y respire mieux. La rue des Archives est tranquille. Le reste est à l'avenant.
Notre association n'a pas la prétention d'être la voix des habitants de Paris-centre mais elle constitue un réseau social dont la visibilité est reconnue, par un public nombreux d'abord qui nous a rejoint, et accessoirement par les acteurs institutionnels dont il est une source d'information et un influenceur potentiel.
Dans le débat sur la création d'une zone à trafic limité nous faisons partie de ceux, réalistes nous semble-t-il, qui savent que l'évolution est inéluctable et qu'elle est porteuse de bienfaits. Nous sommes donc tout à fait enclins à l'accompagner. Nous l'avons écrit à diverses reprises sur ce blog en indiquant les conditions d'une mise en œuvre pertinente.
Nous avons pris connaissance aujourd'hui 1er août sur "Le Parisien" d'une série d'informations recueillies auprès de David Belliard, Maire adjoint en charge de la circulation (transformation de l'espace public). Pour commencer, le périmètre en est changé car les Maires d'arrondissements concernés, Florence Berthout pour le Ve, Jean-Pierre Lecoq pour le VIe et Rachida Dati pour le VIIe ont émis un avis négatif qui rejoint celui de la préfecture de police. Il faut les écouter et limiter la zone à Paris-centre car le boulevard St Germain fait figure d'intrus dans la zone telle qu'elle était envisagée.
M. Belliard semble disposé à en convenir. C'est tant mieux !
Il reste un vice de forme dans le projet : en parcourant le mode opératoire on se rend compte que dans cette zone à trafic limité tous les véhicules de fait seraient admis puisqu'il suffit que leurs conducteurs se prévalent d'un motif commercial de s'y trouver, la preuve étant fournie par la détention d'un ticket de caisse ou d'une facture présenté à la sortie du secteur. Qui peut croire un seul instant que le contrôle aléatoire effectué à la sortie sera d'une quelconque efficacité ? Est-il d'ailleurs compatible avec nos libertés individuelles ? Nous rappelons notre credo à ce sujet : les véhicules doivent être traités pour ce qu'ils SONT et non pas pour ce qu'ils FONT.
Ainsi le projet se réduit comme peau de chagrin et de façon piteuse car il est clairement visible que M. Belliard achète la paix avec les commerçants qui de tout temps ont été attachés à la liberté totale d'utiliser la voiture.
"Du coup" (comme on le dit inlassablement aujourd'hui dans les conversations), il n'est pas évident que le Maire de Paris-centre Ariel Weil qui engrange des mesures claires d'interdiction de circuler (rue de Rivoli, Berges de la Seine, rue du Temple, rues aux écoles....) se contente d'une mesure dérisoire. Nous ne l'encouragerons pas d'ailleurs dans ce sens !
Gérard Simonet
Déjà une grande partie des commerces de Paris Centre et plus particulièrement du Marais sont non-essentiels (c'est le covid qui nous a remis ce mot à la mode), ces commerces ne servent pas les riverains, ils font venir d'ailleurs des consommateurs du tourisme de la surconsommation inutile génératrice de pollution. Certains commerces opportunistes du tourisme festif comme les bars, qui de surcroît font beaucoup de recette "au black", ne sont pas dans la question de vie ou de mort, mais de comment faire encore plus de chiffre en envahissant illégalement les trottoirs de façon éhontée et décomplexée.
Beaucoup de commerces ne s’installent que pour plus tard faire une plus-value en revendant le droit au bail, c’est visible par toutes les boutiques qui changent souvent, les chaînes de groupes de pression industriels peuvant se permettre de se payer une boutique non rentable pour avoir la carte de visite « Marais ». D’autres boutiques pourtant essentiel qui n’ont en théorie pas besoin de faire de promotion deviennent très polluantes, avec de l’affichage agressif comme cette pharmacie de la rue Rambuteau et ses écrans numériques géants à grande puissance lumineuse qui dégrade la beauté du quartier.
Il serait donc bon de nous lister les commerces essentiels qui sont réellement dans une situation de vie ou de mort.
Rédigé par : cemekepirketou | 21 septembre 2022 à 10:23
Très franchement je suis étonnée de lire que la mairie « achèterait la paix avec les commerçants ».
Les commerçants luttent pour leur survie, leur activité, les emplois qui dépendent de leur activité et pour leurs familles; quand on est commerçant en ce moment à Paris, on ne parle pas de confort ou de caprice, c’est une question de vie ou de mort. J’ai l’impression que les profonds dysfonctionnements qui s’abattent sur Paris ces dernières années tant pour le commerce et l’activité économique que pour la vie des familles et la vie de quartier, n’est pas jaugé à sa juste mesure. Aucune évolution, si elle est stérile, n’est inéluctable.
Si, pour une fois, cette équipe municipale entend au moins en partie, les cris d’alarmes qui lui sont adressés et agit en conséquence, en tant qu’habitante du Marais depuis ma naissance et en tant que commerçante parisienne, je crois qu’ il faut au contraire s’en réjouir.
Rédigé par : Marie | 02 août 2022 à 00:47