Vous invite à une nouvelle visite en mémoire de l’Histoire
A L’OCCASION DU 450E ANNIVERSAIRE DU MASSACRE DE LA
SAINT-BARTHÉLEMY
LE PARIS DES PROTESTANTS
Vendredi 18 mars (durée environ 1h30)
Rendez-vous à 14h15 à la sortie principale du métro Saint Germain des Prés
Le massacre de la Saint-Barthélemy est le massacre de 3 000 Protestants, déclenché à Paris, le 24 août 1572, jour de la saint Barthélemy.
L’évocation de ce tragique événement permettra, à notre guide Sylvain Solustri, en déambulant d’une rive à l’autre, d’appréhender ce phénomène religieux et l’intolérance qui suivit son introduction en France, mais aussi les rites et les traditions liés à cette communauté souvent méconnue. Nous évoquerons les grands personnages liés à la Réforme (Bernard Palissy, Ambroise Paré, l’amiral de Coligny…) et les lieux qu’ils fréquentèrent, du quartier Saint-Germain-des-Prés, foyer culturel du protestantisme, au quartier de “ La petite Genève ”, fief des Protestants du temps de Jean Calvin, où la maison qui abrita le premier baptême protestant est encore bien visible.
Nous évoquerons les premiers martyrs du protestantisme que furent les imprimeurs accusés d’imprimer et d’éditer des livres entachés d’hérésie. Notre périple nous conduira jusqu’à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois, où les cloches donnèrent le signal du massacre, en passant par le Louvre où nous ferons revivre Henri IV, la reine Margot et les autres protagonistes, pour finir sur le temple de l'Oratoire.
Merci de prévoir une participation de 20 € pour les adhérents de Culture et Patrimoine et de 25 € pour les non adhérents et de prévenir de votre venue et du nombre de personnes qui vous accompagneront Marie-Françoise Masfety-Klein par mail [email protected] ou par téléphone (voir ci-dessous).
Anna Maria Mozart, mère de Wolfgang Amadeus (1720 - 1778)
La mère de Mozart, Maria Anna née Pertl, est morte à Paris en 1778 âgée de 58 ans.
Tandis que le prénom de son fils Wolfgang Amadeus est universellement connu mais aussi celui de son époux Léopold et de sa fille Nannerl, rares sont ceux aujourd'hui qui ont retenu le nom de la mère et connaissent la place qu'elle a occupée dans la vie et la carrière de son fils.
Wolfgang Amadeus, né en 1756, était son 7ème enfant mais le 2ème seulement à survivre, après Nannerl de 5 ans son ainée. Leur père Léopold s'aperçut rapidement de l'incroyable talent juvénile des deux enfants et décida d'en tirer profit. Wolfgang n'avait que 6 ans quand le père entreprit une tournée en famille à Passau, Linz et Vienne où les petits Mozart impressionnèrent la famille impériale à Schönbrunn.
Mozart tomba malade et sa mère prit soin de lui tandis que le père gérait les affaires. L'enfant guérit et un an après la famille repartait en tournée pour trois ans et demi, dans pas moins de 88 villes. Anna Maria continua à jouer ce rôle protecteur auprès de ses enfants en agissant discrètement aux côtés d'un mari ombrageux autant préoccupé par le lucre (il fallait bien survivre à l'époque...) que par le bien-être et le bonheur de ses proches.
La famille arrive à Paris en novembre 1763. Anna-Maria, une fois encore est dans la discrétion. Une gravure de l'époque montre "la famille Mozart"... sans elle !
La famille Mozart : Léopold, Nannerl et Wolfgang
Tous les quatre sont logés avec le comte Van Eyck de Bavière dans l'Hôtel de Beauvais, 68 rue François Miron - Marais (IVe), chef d’œuvre architectural du XVIIème siècle, siège actuel de la Cour d'appel administrative. Mozart et Nannerl donnent un spectacle à la cour de Louis XV devant le roi et la reine Marie Leszczynska, fille du roi de Pologne, qui dit-on fut si séduite par Wolfgang qu'elle le prit tendrement sur ses genoux royaux !
Hôtel de Beauvais
Wolfgang et sa sœur quittèrent Paris assistés de leurs parents pour Londres puis La Haye en 1765, où Nannerl tomba gravement malade au point de recevoir l'extrême onction. Son père et sa mère se relayèrent à son chevet jusqu'à ce que Wolfgang soit frappé à son tour et frôle la mort. Les biographes pensent qu'ils furent victimes de la fièvre typhoïde. En janvier 1766 tous deux étaient rétablis prêts à reprendre leurs récitals.
Il est possible qu'Anna Maria ait connu elle aussi des épisodes de maladie. Léopold n'en a jamais fait état dans ses lettres, montrant par là-même qu'il se souciait modérément du sort de son épouse.
La famille revient à Paris en mai 1766 et séjourne deux mois en France, Suisse et Allemagne. Ils rentrent chez eux à Salzburg et leur entourage constate que le petit Mozart, alors âgé de 10 ans, a peu poussé. Il est vraisemblable qu'il ait payé un lourd tribut aux voyages imposés et à la maladie.
Ils repartent néanmoins pour Paris cette année-là et effectuent des tournées en France pendant 2 mois. Un concert les attendait à Vienne mais il fut annulé par la mort de l'empereur Franz. Il y eut ensuite une épidémie de variole qui toucha la famille royale mais également les Mozart et quand finalement le concert eut lieu devant la cour endeuillée, l'impératrice Marie-Thérèse (mère de Marie-Antoinette, qui fut reine de France) et Anna Maria Mozart se tenaient la main et parlaient de leurs enfants.
En 1772, Mozart âgé de 16 ans rompt avec la tutelle du père que sa carrière retient désormais à Salzburg. Il avait besoin néanmoins d'une aide logistique dans ses déplacements nombreux en Europe. C'est sa mère qui humblement la lui fournit.
Rue de Bourg l'Abbé : l'immeuble des "Bains Douches" (Photo VlM)
On les retrouve à Paris en 1778 où ils logent rue du Bourg-l'Abbé (IIIe) dans un appartement lugubre attenant à l’échoppe d'un fripier. Mozart est triste. Sa conquête féminine, la soprano Aloysa Weber (sœur de Constance qui devint ultérieurement sa femme) rompt avec lui. Sa mère et lui n'aiment ni la langue française, qu'ils ne parlent pas, ni la cuisine, ni les mentalités. Vivre à Paris est pour eux un combat.
Ils changent d'adresse pour s'installer 8 rue du Sentier (IIe). L'appartement est baptisé "Maison Mozart" comme en témoigne une plaque sur la façade. Ils connaissent de meilleurs jours dans ce quartier avec le printemps qui arrive. Anna Maria s'intéresse à la mode, Wolfgang a quelques élèves et s'offre même le luxe de refuser un poste d'organiste
Hélas, en juin 1778 Anna Maria tombe malade. On la saigne. Sa maladie empire. Le 30 on lui administre les Saints Sacrements et elle meurt le 3 juillet victime probablement de fièvres typhoïdes dues à la pollution d'une eau que les parisiens, prudents, se gardaient bien de consommer.
La belle église de St Eustache (1er) (Photo VlM)
Dès le 4 juillet, elle fut enterrée à St Eustache qui possédait à l'époque son cimetière. Une plaque commémorative est apposée sur les murs de l'église.
La famille Mozart était complexe. Ils étaient proches mais souvent aux antipodes. Léopold fut tellement strict et exigeant avec son fils qu'il ne lui permit pas de s'installer dans une situation stable. Il fut également trop distant de son épouse et peu reconnaissant qu'elle ait assuré le soin et le bien-être de ses enfants dans les épreuves physiques et morales qu'ils durent traverser.
Source : Parisian Fields | February 27, 2022. Traduction et édition Gérard Simonet
John Suchet, Mozart: The Man Revealed (New York, Pegasus Books, 2017), p. 31.
Stanley Sadie, Mozart: The Early Years, 1756-1781 (New York: Norton, 2006), p. 459.
Roye E. Wates, Mozart: An Introduction to the Music, the Man, and the Myths (Milwaukee: Amadeus Press, 2010), p. 107.
Text by Philippa Campsie, postcard from our collection, other images from Wikimedia and Google Street View.
Niché dans le IVe entre la rue de l'Hôtel de Ville et le quai du même nom, au pied des degrés de la rue des Barres et du chevet de l'église St Gervais-St Protais, c'est un endroit qui cumule les charmes du site, de sa terrasse avec pergola, de la vue unique à l'étage sur la Seine et les Îles St Louis et de la Cité.
On peut ajouter : la chaleur du patron et sa gouaille sympathique et conviviale et un escalier ancien en colimaçon de belle facture (photo) qui est la signature de cet établissement.
Gilles et Alain (photo) Girousse en sont les propriétaires depuis 1991 mais l'esprit des années 1900 est toujours là pour en faire un lieu authentique qu'Alain qualifie de "sans tambour ni trompette". Lui pourtant affiche sur son poitrail une bardée d'insignes qui ont trait à l'aviation. Souvenir ému semble-t-il d'une rencontre avec une hôtesse de l'air....
Un repas à l'étage est un grand moment, pas forcément pour la carte mais pour cette intimité avec la Seine, les Îles et les ponts, patrimoine de l'humanité qu'on peut savourer avec la sensation d'être "comme chez soi"...
Bouquinistes de la Seine, quai de l'Hôtel de Ville (IVe) (Photo VlM)
La mairie de Paris lançait il y a quelques mois un appel à candidature pour remplacer 18 bouquinistes des quais de Seine partants. Nous avons été nombreux à nous inquiéter du risque que peu de candidats se manifestent. Cette activité, autant culturelle qu'économique et touristique, symbole de Paris, les parisiens y tiennent comme à la prunelle de leurs yeux mais ils doutent de son attractivité auprès des personnes en recherche d'emploi. Des yeux qui sont pourtant ceux de Chimène à l'égard de ces gens marginaux et attachants qui ne sont pas des marchands mais des hommes (les femmes sont rares chez eux) qui ont l'air de prendre plaisir à ce qu'ils font.
Nos craintes semblent déjouées car le comité de sélection des candidatures a reçu pas moins de 71 demandes ! Il se réunira le 11 mars 2022 pour les examiner et décider de l'attribution des permis.
La mairie de Paris nous adresse un très beau dossier sur nos bouquinistes. Nous en recommandons la lecture. Il retrace leur histoire, qui colle à l'histoire de Paris.
Nous profitons par ailleurs de l'événement pour insister sur la nécessité de responsabiliser les bouquinistes sur l'état de leurs coffres. Nous avons connu une époque où ces composants très particuliers du mobilier urbain étaient atrocement défigurés par les tags. Notre intervention auprès de François Dagnaud, Maire-adjoint à la propreté à l'Hôtel de Ville, avait été couronnée de succès puisque depuis dix ans maintenant des modalités d'entretien impliquant la Ville et les bouquinistes, sont en place et le résultat s'en ressent. Il ne faut surtout pas baisser la garde !
Mur-pignon régulièrement victime des tagueurs et des afficheurs illicites, vandalisé à son tour - 57 bis rue des Archives (IIIe)
Ces affiches, sauvages, en mode placard, dénoncent l'exploitation des jeunes par les industriels du tabac. Elles proposent un QR code qui donne accès à une pétition. Une pétition contre le tabagisme ? On est tenté d'applaudir. Faut-il s'en réjouir pour autant ? La personne qui a lacéré ces affiches en tout cas ne semble pas vraiment le penser. A moins que son exécration de l'affichage sous toutes ses formes soit plus fort que son désir de protéger les jeunes contre les méfaits de la cigarette....
La démarche est-elle sincère ? On sait que les pétitions sur Internet ont du succès. Si la cause est populaire, de sont des milliers voire des dizaines de milliers de personnes qui s'inscrivent pour gonfler la pétition. Cette population n'est-elle pas une cible facile pour les organisateurs de la démarche et les administrateurs du site ? On sait qu'ils sont généralement portés à réclamer une obole de plusieurs euros par signature, qui va dans leur poche !
Nous ignorons évidemment si cette annonce a ou non un but humanitaire. Mais il nous semble que la lutte contre le tabagisme est l'affaire de l’État et cette campagne ne semble pas porter le sceau d'un organisme institutionnel.
Nous aimerions savoir si vous craignez comme nous qu'il s'agisse d'une nouvelle arnaque à la générosité !
Le spectacle que les riverains de la rue Quincampoix, dans son tronçon du IVe, ont découvert un matin de février est affligeant. Un paysage dévasté et un véritable massacre dont l'auteur affiche clairement les motivations : "Putain, je l'ai bien taguée cette rue Quincampoix !" Les services de DansMaRue sont intervenus le 21 février. Ils ont passé trois heures à nettoyer sans pour autant rendre aux supports souillés, murs de pierre, vieilles portes en bois, devantures, leur véritable état initial.
Un commerçant de la rue, Maquis-Art au n°42, a échappé au saccage : marchand de bombes de peinture aérosols utilisées par les tagueurs, il bénéficie d'une sorte de solidarité professionnelle. Il peut même espérer que le tagueur vienne chez lui se réapprovisionner ! On se demande ce qu'en pense la mairie dans son for intérieur quand elle répare les dégâts à grands frais, sous son regard amusé !
Portail XVIIIème en bois. Il portera les stigmates de sa souillure après nettoyage s'il n'est pas soumis à un restauration profonde et coûteuse
"Putain, je l'ai bien taguée cette rue Quincampoix !"
Le portail et la porte après nettoyage. Les stigmates des souillures attestent de la gravité des dégâts.
Il est important plus que jamais que Colombe Brossel, Maire-adjointe en charge de la propreté à l'Hôtel de Ville aboutisse dans sa démarche de sensibilisation du Parquet pour que les auteurs de ces dégradations soient déférés devant la justice. Ils encourent de graves sanctions, prévues par la loi : "S'il n'en résulte que des dommages légers, la peine maximale est une amende de 3.750 € et un travail d'intérêt général. ... En cas de dommage important, un tag ou un graffiti est puni jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et 30.000 € d'amende".
Rue Quincampoix, le tagueur dont la signature est aisée à reconnaitre, a pris un risque sérieux d'être poursuivi, pour une satisfaction qu'on a beaucoup de mal à comprendre...
Le sujet n'est pas nouveau. Je m'en suis entretenu avec les élus dans les mois qui ont précédé les élections municipales de 2020. Au nom de l'association qui défend la qualité de vie des parisiens, j'ai posé ainsi les termes de l'équation : "Si des mesures sont prises en matière de déplacements dans le centre de Paris, il faut que leur objectif soit de permettre aux gens qui n'ont pas d'alternative à la voiture d'y avoir recours et de circuler aisément".
Pour qu'il en soit ainsi, il faut naturellement que disparaissent les congestions de trafic que nous connaissons encore aujourd'hui, de sorte qu'il redevienne possible à ceux qui ont un besoin impératif de voiture, de retrouver leur capacité à se déplacer.
A ces considérations qui visent les encombrements s'ajoute la nécessité de réduire la pollution de l'air liée aux émissions de gaz d'échappement et les pathologies qui en découlent.
C'était notre réponse, en sympathie avec les déclarations qui parlaient d'interdire la circulation des engins motorisés dans Paris-centre, SAUF véhicules de service et de secours, taxis, livreurs, artisans, riverains (commerçants et habitants). Nous l'avions assorti d'une extension aux VTC (Uber et autres...), de l'accès aux parkings publics et de la mise en place d'un dispositif approprié de contrôle d'accès.
Ce que nous découvrons dans l'annonce de la mairie, c'est quasiment le statu quo par rapport à la situation actuelle. Le secteur Paris-centre/St Germain reste une grosse passoire. Le projet désigne simplement à la vindicte la circulation de transit sans qu'il soit possible de façon réaliste de la qualifier. Qui circule dans Paris et ailleurs avec un écriteau "en transit". A l'inverse, tout est prévu pour qu'il soit aisé de démontrer le cas échéant (mais échoira-t-il ?) qu'on fait tout autre chose que transiter !
Ma conclusion est que les déclarations de la mairie de Paris et de ses élus MM. Grégoire et Belliard sont purement tactiques, une sorte de potion magique pour préparer les mentalités sans les violenter ou pour.... ne rien faire. N'oublions pas qu'ils sont pour certains des adeptes du formatage des esprits, à l'image de leur tentative de modifier (saccager disent certains...) l'esthétique de Paris.
Notre rubrique "commentaires" est là pour accueillir les réactions des parisiens. Je serais heureux que nos lecteurs l'enrichissent de leur vision personnelle du sujet.
Armoire taguée carrefour Vieille du Temple/Francs-Bourgeois. Riverain en action (Photo archives VlM)
Pendant des années nous nous sommes élevés contre le laisser-aller des pouvoirs publics à l'égard des tags qui défigurent l'espace public. Leur inaction a poussé certains d'entre nous à prendre le problème en mains, comme sur cette photo, en nettoyant les espaces souillés avec les moyens dérisoires dont nous disposons.
Il y a du progrès aujourd'hui. Le service DansMaRue a encore des hoquets mais il s'améliore et nous ne sommes pas loin de le qualifier de satisfaisant.
Il souffre cependant d'un défaut congénital : il est dépendant du bon vouloir ou de la capacité des résidents de déposer des signalisations. Nous sommes nombreux depuis longtemps à demander que des inspecteurs de la DPE (direction de la propreté et de l'eau) sillonnent les quartiers pour détecter et signaler les anomalies aux unités d'intervention spécialisées.
Il y a deux ans, la Maire adjointe à la propreté à l'Hôtel de Ville, Colombe Brossel, nous annonçait la mise en place d'une telle organisation. C'est apparemment chose faite. Un courrier de la mairie de Paris-centre nous l'apprend en ces termes :
Depuis fin 2021, les 17 premiers responsables de quartier (un par arrondissement) ont pris leurs marques dans la Capitale. Leurs missions : signaler, coordonner et représenter. [...]. les détritus, salissures, dépôts sauvages, dégradations au sol, graffitis ou tout autre anomalie sur l'espace public grâce à l'application DansMaRue. Tout comme ceux des habitants, leurs signalements sont ensuite traités par les équipes locales, et en particulier les équipes Urgence Propreté.
Reconnaissables à leur chasuble orange, ce sont des agents de proximité, en lien avec les habitants mais également les commerçants, gardiens d'immeubles et avec l'ensemble des professionnels agissant dans le quartier. Durant leur tournée, ils s'appliquent à vérifier que les demandes d'intervention sont bien prises en compte puis effectuées. Ils transmettent les demandes aux bons interlocuteurs, qu'il s'agisse d'agents municipaux de la propreté, de la voirie, des espaces verts ou de la police municipale, mais également de concessionnaires et autres intervenants sur l'espace public.
Les premiers retours d'expérience sont très encourageants et de bon augure pour la généralisation du dispositif à l'ensemble des quartiers parisiens.
Cette annonce officielle nous comble mais avant de nous réjouir pleinement d'une mesure de bon sens qui crée une sorte de garde-champêtre urbain nous voulons savoir quel sera le dispositif d'échange d'informations avec ses agents. Allons-nous les rencontrer prochainement ? A cette date, nous n'avons vu personne. Seront-ils connus par leur nom ? Auront-ils un numéro de téléphone mobile (06) ou autre, accessible à tous ? Le contact sera-t-il réservé à des interlocuteurs choisis ? Lesquels ? Ces agents seront-ils mandatés pour déposer eux-mêmes les signalisations sur DansMaRue ? Seront-ils assermentés avec pouvoir de verbalisation ?
Nous restons attentifs aux précisions qui nous seront apportées à ce sujet et nous brûlons de faire la connaissance de celle ou celui qui aura cette responsabilité à Paris-centre.
La Directrice du Musée Cognacq-Jay, Annick Lemoine, présente l'exposition Boilly au Maire de Paris-centre Ariel Weil
Louis Léopold Boilly n'est pas aussi connu que David ou Fragonard mais le catalogue raisonné de son œuvre est impressionnant par sa taille. Né en 1761, mort en 1845, il a vécu à cheval sur deux siècles et connu la Royauté, la Révolution française, l'Empire, et la Restauration.
Il a principalement connu et admiré Paris sous soutes ses facettes : personnages, caricatures, scènes de rues, trompe-l’œil, hauts faits et monuments.... Il s'est illustré notamment dans les portraits petit format et la gravure de scènes galantes en direction d'un public en recherche discrète du plaisir des sens.
Il est étonnant dans l'usage qu'il fait des trompe-l’œil qui sous son pinceau sont élevés au rang d'art majeur avec l'utilisation de moyens techniques qu'il met au service de la mystification. Le résultat est étonnant, tel ce vrai tableau d'une fausse affiche dont le cadre, le papier, les pliures et la fissure de la vitre brisée sont faux.
Une salle est réservée aux "illusions d'optique". Il joue à mystifier son public en usant d'instruments scientifiques comme le pantographe, les chambres noires ou les lorgnettes.
Scène de la vie quotidienne (Photos VlM - à agrandir absolument en double-cliquant gauche sur le tableau)
L'événement est parfaitement résumé par "Arts in the city" : Boilly brosse le portrait d’un Paris bouillonnant croquant avec malice ses contemporains. Des chroniques délicieuses d’un passé révolu, restauré ici dans une fabuleuse exposition réunissant plus d’une centaine d'œuvres du peintre.
Jusqu'en 2008, la rue des Barres (IVe) et ses degrés, avec au fond le chevet gothique flamboyant de l'église St Gervais, mérita son titre de "site le plus charmant du Marais". Puis le "bistro chic" Chez Julien demanda d'installer une terrasse sur la rue. Il y eut de le résistance chez les habitants. Nous-mêmes avons milité contre l'occupation de l'espace public mais la Maire de l'époque Dominique Bertinotti finit par accorder une autorisation provisoire pour les six mois de l'été. On voit ce qu'il en est aujourd'hui. La terrasse est devenue permanente 12 mois sur 12 et la photo de droite, qu'on peut agrandir par un clic gauche, témoigne de la manière dont l'établissement s'est étalé sur la chaussée... (Photos VlM)
Nous avons assisté en 2020 avec le développement de l'épidémie de Covid, à l'ouverture par la Maire de Paris de la boite de Pandore. Cédant à une forme de panique, ses services ont laissé des terrasses sans foi ni loi s'installer n'importe où dans Paris et nous en avons eu notre part dans Paris-centre. Instruits par l'expérience, nous avons franchement craint que le grand désordre de l'été 2021 serait là pour toujours.
Le constat que nous avons dressé fin octobre a calmé en partie nos craintes. En effet, dans Paris-centre en tout cas, les terrasses éphémères ont été prestement démontées car le Maire Ariel Weil a clairement indiqué aux établissement qu'il n'y aurait pas de pitié pour ceux qui seraient à la traine !
Un nouveau règlement des étalages et terrasses (RET) a cependant été signé entre-temps. Il est en vigueur depuis le 1er juillet 2021 et contrairement au précédent (dont nous avions négocié les termes avec Elisabeth Borne, alors Directrice de l'urbanisme à la mairie de Paris), il autorise l'installation de terrasses dites "estivales" du 1er avril au 31 octobre (on découvre qu'à Paris les été durent 7 mois !).
Cette échéance du 1er avril nous rend soucieux. Nous craignons que ces terrasses ne respectent ni l'esthétique architecturale ni la tranquillité des riverains, dans un espace urbain soumis pourtant aux règles strictes d'urbanisme du "site patrimonial remarquable" (SPR, ex PSMV) que constitue le cœur de Paris-centre et les monuments exceptionnels qui s'y rattachent comme Notre-Dame et le Louvre.
Il n'y a rien de plus charmant qu'une terrasse quand elle respecte les règles d'urbanisme et la tranquillité des riverains (placette du Bourg Tibourg - IVe)
Le Maire Ariel Weil que nous avons interrogé se veut rassurant. Les demandes sont nombreuses mais ses services ne sont pas débordés puisque, selon lui, le taux de réponse au 10 janvier était de 92 %. Sur 648 avis rendus, 319 ont été défavorables, 171 favorables sous conditions (p. ex. largeurs réduites) et 158 favorables.
Il affirme qu'à Paris-centre, les refus sont motivés. Toutes les demandes déposées par des établissements réputés non respectueux du voisinage et des usagers (nuisances sonores, cheminement piéton entravé...) et verbalisés récidivistes, n’ont pas obtenu d’autorisation. Il en est de même des demandes d'occupation de l’espace public devant des monuments historiques et religieux, à proximité d’établissements scolaires et de crèches, ou au droit d’établissements voisins. Enfin aucune installation n'est autorisée dans les voies pompiers.
Il tente, ce qui n'a jamais réussi jusque là, de réserver un passage piéton sur les trottoirs de la rue Montorgueuil (IIe) totalement colonisés par les terrasses au prétexte que, la rue étant piétonne, les gens n'ont pas besoin de trottoirs ! Cet argument n'est pas recevable car il y a de nombreux véhicules sur la chaussée, notamment des deux-roues motorisés très dangereux comme nous le savons. Ariel Weil assure qu'il affrontera les récalcitrants en justice s'il le faut.
La mairie se veut donc rassurante et rappelle qu'entre juin et décembre 2021, pas moins de 1.067 procès-verbaux ont été dressés par la police municipale de Paris-centre pour divers motifs : terrasses non autorisées, terrasses exploitées après 22h00, nuisances sonores....
Il reste que sept mois sur douze il y aura à Paris un supplément de terrasses et que l'expérience nous enseigne, comme pour "Chez Julien", que le provisoire devient souvent définitif. On peut admettre que la baisse du nombre de voitures qui encombrent encore nos rues justifie la création de nouvelles terrasses mais il ne faut pas que les résidents tombent de Charybde en Scylla avec des nuisances plus graves que celles auxquelles ils ont échappé. Tout est donc affaire de curseur. Un curseur qui est entre les mains de quelques élus à l'Hôtel de Ville. Tous ne méritent pas forcément que nous leur fassions confiance.... A suivre !