Fête nocturne (Photo Paris Lanuit)
Voilà presque un an, la Mairie de Paris lançait avec forte annonce et publicité le Conseil de la Nuit (notre article du 10 décembre 2014) en remplacement de feu les États Généraux de la Nuit. Il s’agissait ce 21 octobre de tirer un premier bilan et de présenter les mesures arrêtées par la Ville à la suite des travaux de ce conseil. "Vivre le Marais !" avec les membres du réseau "Vivre Paris !" assistaient à cette présentation.
Présidé par Bruno Julliard et en présence de représentants de la Préfecture de Police de Paris et de la Préfecture de Région, les annonces faites ensuite par F. Hocquard, conseiller à la nuit, après que ce soient exprimées les différentes parties prenantes (dont les riverains) sont décevantes et finalement assez loin des attentes des riverains.
Nous percevons que les professionnels de la fête ont été davantage entendus que le riverains (voir à ce sujet le rapport discutable du Ministère des Affaires Étrangères, notre article du 28 septembre 2015). Ces derniers, via le réseau "Vivre Paris !" ont néanmoins pu s’exprimer préalablement aux annonces.
L’accent a été mis alors sur la densité de Paris, la plus forte d’Europe, sur le bien dormir qui est une priorité de santé publique et le fléau de l’hyper alcoolisation. Nous nous sommes d’ailleurs étonnés de l’absence de diffusion d’informations objectives sur ces deux sujets, d’experts et de professionnels de ces questions. Nous avons réitéré nos interrogations quant à la mise en avant de l’association Culture Bar-Bars (qui fédère les petits établissements souvent à l’origine des désagréments de voisinage qui nous sont signalés) et au soutien apporté aux "Pierrots de la Nuit" dont nous avons maintes fois rappelé le coût élevé pour les contribuables parisiens au regard de leur efficacité.
Sur le Conseil de la Nuit lui-même nous avons souligné la sur représentation des établissements et des professionnels de la fête et le temps de parole réduit qui nous avait été en conséquence dévolu.
Ambiance de discothèque (Photo Tout Paris.org)
Ont été annoncées ensuite les premières mesures retenues et applicables dès 2016.
La mesure la plus inattendue est la décision de procéder à l’élection d’un représentant des usagers (« usagers de l’offre festive, culturel et sportive, de l’espace public et des transports de la nuit »). Ce sujet n’avait jamais jamais été évoqué dans les groupes de travail … ? Quid de la façon dont sera organisée cette élection et du choix des candidats ?
Une charte parisienne de la vie nocturne, type charte chapeau des chartes qui ont pu être établies dans différents quartiers, sera élaborée en groupe de travail du conseil de la nuit pour harmoniser les pratiques. Nous savons que ces chartes, pour les avoir expérimentées, ne fonctionnent pas dès lors qu'elles ne sont pas suivies dans le temps, ce que des élus présents ont reconnu.
Une campagne de prévention contre l’alcoolisation massive sear lancée en relation avec les associations concernées et le versement d’une subvention au Kiosque info Sida Toxicomanie sera soumise à décision au Conseil de Paris).
En ce qui concerne les nuisances sonores, il est décidé de poser des capteurs chez des particuliers proches des lieux de bruit incriminés et l’organisme indépendant qui en sera chargé interprétera les données recueillies. Cela afin d’objectiver les nuisances et porter l’effort de la Mairie et de la police sur ces endroits. Il est effectivement important de pouvoir disposer de donées. Reste à connaître les modalités exactes de la mise en oeuvre.
La Ville réfléchit à la mise en place de brigades vertes pour lutter contre les incivilités en partenariat avec la Préfecture de Police sur les sites sensibles. Il serait judicieux de se demander pourquoi l'expérience du XIe s'est soldée par un échec : cette expérience est stoppée depuis plusieurs mois, mais la mairie centrale ne semble pas au courant.
La nuit à Paris va être fortement promue en partenariat avec l’Office du Tourisme (film en cours de réalisation pour être diffusé par Air France). Des nouveaux espaces seront ouverts, il s’agit de 25 lieux en renouvellement de concession (parcs et jardins, Bois de Boulogne et de Vincennes).
L’extension d’une heure du métro et le renforcement du maillage du Noctilien font l’objet de discussions avec le STIF et la RATP.
Les représentants des riverains ont redit combien leurs associations à qui sont souvent prêtées trop facilement des intentions égoïstes et ringardes, souhaitaient que Paris mette en place une politique de la nuit exemplaire et novatrice, mais s'ils disaient oui à la fête, celle-ci devait être régulée.
Dominique Feutry
Bonjour,
On parle d'alcool et de fête, là , mais qu'en est il du non respect des habitants par des professionnels, employés de mairie (chantiers publics, du ramassage des ordures....), sans parler des employés d'entreprises privées comme les livreurs, ouvriers de chantier,et les restaurateurs.
Je suis curieux de savoir s'il existe une sensibilisation des employés du service public à ce problème. Ce serait la moindre des choses.
J'aimerai savoir aussi s' il n'existe pas une loi exigeant une certaine pluralité du type de commerces dans une même rue, qui pour moi serait une solution à ces problèmes de nuisance sonore nocturne et améliorerait la qualité de vie de quartier.
J'habite rue de la petite truanderie depuis 20 ans;
Merci d'avance
Cordialement
un voisin.
Rédigé par : jakubiak frederic | 08 septembre 2016 à 12:09
Réponse à Romain :
Vous le dites vous-même : vous faites la fête à Paris et vous partez vous reposer chez vous en banlieue. Que diriez-vous si des parisiens se rendaient alors chez vous et faisaient du bastringue pour vous empêcher de dormir en déversant des tombereaux de déchets et des hectolitres d'urine devant la porte de votre nid douillet ?
La question n'est pas de comprendre l'AUTRE comme vous dites, ça c'est du verbiage tout creux, la question c'est que chacun RESPECTE l'autre. Ne rien faire donc qui l'agresse et lui pourrisse la vie.
Rédigé par : Vivre le Marais ! | 25 novembre 2015 à 10:37
Que c'est compliqué d'être crédible dans cette association. On a que des commentaires de gens énervés, qui ne veulent aucun compromis. Des Parisiens qui voudraient vivre comme en banlieue. Ce qui est juste impossible.
Mais on peut améliorer les choses.
En tant que banlieusar qui a acheté à Paris pour justement "vivre Paris" la nuit, je suis justement confronté à cette question toutes les semaines.
Je pense que l'on peut parfaitement vivre dans un Paris festif, sans déranger ses riverains, et c'est ce qui se développe depuis 2010/2011. Le nombre d'ouvertures de clubs, de péniches, et d'immenses soirées nocturnes en périphérie a EXPLOSE. Les soirées à 8.000 personnes au parc des expos, à 5.000 personnes aux docks pullman, 1936, etc... Toutes les péniches qui ouvrent la nuit (la nouvelle concrete en 2011). Celà a vraiment mis un coup d'air frais à Paris, c'est extraordinaire. Rien que dans le milieu techno il y a des vendredis avec 8 soirées, alors qu'avant on tablait sur 2 max. Et comme à Berlin, celà ne gène pas le voisinnage, car on rentre chez nous vers 6h, sans faire de bruit, dans un Paris calme.
Ce qui pose problème, ce sont plutot les gens qui trainent, qui boivent dans la rue et dans les bars. Je pense que le vrai problème est là (et moi au moins en tant que fétard, JE connais très bien la question). Et là pour le coup, je suis contre les bars qui ferment à 4h et les métros à 3h. Ca va en effet empirer cet effet des gens qui trainent dans les rues la nuit, etc...
Autre souçi, arrêtez de viser l'alcoolisation. Je vie dans un milieu bourgeois anti bobo, et je vois bien les amis de mes parents ne sont jamais contre une ou deux bouteilles de vin en appartement. L'alcoolisation touche TOUT les milieux sociaux. Prononcer le mot "pompet" plutot que "bourré", ne change pas la nature de votre état qui reste à mes yeux "misérable".
P.S: Si vous voulez juste uniquement mettre le bordel la nuit dans Paris, ou si vous voulez juste vivre dans un village au centre du 11ème arrondissement, arrêtez de commenter ici SVP. Vos avis sont sectaires et ne servent à rien pour le débat.
Essayer de comprendre l'autre et vivre AVEC.
Même si je sais que ce n'est pas dans la mentalité parisienne.
Rédigé par : Romain | 24 novembre 2015 à 13:06
Une Mairie complètement déconnectée de la réalité de Paris! "Brigades vertes", "Pierrots de la Nuit", "capteurs chez des particuliers", "un représentant des usagers", "charte parisienne de la vie nocturne"!!!! De qui se moque-t-on? De la com', encore de la com', toujours de la com': on prend les Parisiennes et les Parisiens pour des sans-éducation? On voudrait nous anesthésier qu'on ne s'y prendrait pas autrement!!!
Rédigé par : Jules | 28 octobre 2015 à 10:28
"Culture Bar-Bars" : ce jeu de mots est cocasse ; quel aveu !
Rédigé par : Marion Mouchot | 27 octobre 2015 à 23:49
Un Paris festif, sale, bobo et endetté.
Formidable, non ?
Rédigé par : Pierre | 26 octobre 2015 à 14:46
Que devient le Grand Paris dans tout ça? Il semblerait que nos élus parisiens soient sourds à toute "décentralisation"à ce sujet. Et pourquoi pas des nuits attrayantes autour de nos villes de banlieue accueillant des festivals style "vieilles charrues" ou "francofollies", avec les retombées économiques que ça apporte? et des endroits festifs qui réunissent tout le monde? J'écoutais France Inter ce matin, où urbanistes et politiques parlaient de rénovation urbaine et de transformation des banlieues ( je vous invite à écouter ce podcast, d'ailleurs). Et si le blocage mental de nos politiques nous pourrissait la vie à tous pour de sales questions de privilèges et de pouvoir?
On a envie de leur dire de sortir de leur bulle : le discours de B.Julliard aujourd'hui dans les média sur les difficultés du budget de la Ville, est inaudible tant il est sans imagination, sans projet, et sans proposition. Si jeune et déjà vieux!
Notre Région ne s'en sortira qu'en trouvant de nouveaux développements en collaboration avec tous ses habitants, et non en faisant des "zones": les pleines de boutiques, les festives, de la nuit les vertes...on cloisonne à tout va.
Le dynamisme économique, ce n'est pas de la com'et des façades.
Nous, nous y vivons. Et ce n'est pas notre choix. Je pense que ça commence à se savoir, non?
Le Grand Paris, nous allons passer à côté?
Rédigé par : Cath | 26 octobre 2015 à 12:45
Et toujours et toujours la même rengaine... PARIS, n'est pas festif.. mais fait on la fête sous les fenêtres de ces braves gens, je ne pense pas, on continue a dépenser l'argent public pour sponsoriser la nuit, ouvrir des lieux publics ou l'hyper alcoolisation y sera encore plus forte , un usager de la nuit, ah ah c'est nouveau ça, ça m'étonnerait que ce soit un policier, un infirmier, ou un travailleur de nuit..
Rédigé par : dominique | 22 octobre 2015 à 20:56