Rue Beautreillis 17. Des aménagements qui font polémique.
L’heure du déconfinement ayant enfin sonné, les terrasses éphémères, à l’abandon depuis un an, reviennent dans l’actualité avec leur lot d’incohérences, d’abus et de tensions entre habitants. La rue Beautreillis à Paris IVe, à l’instar de nombreuses autres rues à Paris présente un bon palmarès des aberrations constatées partout ailleurs.
Tout dernièrement un nouveau commerçant de vente à emporter a profité du week-end de l’Ascension pour tenter de construire en vitesse une cabane entièrement close et couverte sur l’emplacement des deux dernières places de livraison encore disponibles dans la rue.
La réaction immédiate des riverains et le tollé général l’a obligé a démonter prestement ce qui s’apprêtait à être une toiture permanente et à réduire les panneaux clôturant sa terrasse.
Doit-on être surpris que la Ville, souhaitant aider les restaurants à se « refaire », accorde une terrasse à un restaurant qui vient tout juste de se créer et se destine uniquement à la vente à emporter ? Doit-on être surpris de constater que ladite terrasse s’étende au-delà de la vitrine d’origine et occupe aussi l’espace devant la boutique voisine qui elle n’a rien à voir avec la restauration rapide ? Doit-on être surpris d’apprendre que cette fameuse charte de la ville de Paris autorise les commerçants à « donner leur place » de livraison si un restaurant mitoyen leur demande ?
Malheureusement non, on ne doit plus être surpris, il faut faire avec en espérant une solution plus satisfaisante.
Nous riverains ne nous opposons évidemment pas à l’usage partagé de l’espace public et à son occupation « éphémère » par les restaurants qui ont besoin d’être soutenus (et à qui l’on souhaite du succès) mais nous demandons instamment à la mairie de Paris Centre et/ou à la mairie de Paris :
De rétablir les deux places de livraison indispensables au bon fonctionnement des activités professionnelles, de sécurité et à la vie courante des riverains (déménagements, travaux, circulation). Actuellement les deux seules places « Livraison » sont occupées par des terrasses alors que les places de stationnement servent au stockage des tonneaux installés précédemment par ces mêmes commerçants. Il serait logique que les places de stationnement soient attribuées aux terrasses éphémères et que les places de livraison reviennent aux livraisons. Les commerçants devraient choisir entre leurs terrasses éphémères ou leurs jardinières.
De rendre les terrasses éphémères « non fumeurs ». Les habitants situés juste au-dessus ne veulent pas être intoxiqués par les fumeurs attroupés sous leurs fenêtres.
Nous comptons également sur la sincérité et le sens des responsabilités des commerçants signataires de la charte sur les terrasses éphémères qui se sont engagés à :
ni clôturer, ni couvrir leur installation qui doit être facilement et rapidement démontable et esthétique.
respecter l’usage (entre 8h et 22h) et à veiller au respect de la tranquillité et de l’activité du voisinage.
s’interdire tout dispositif de publicité, de chauffage, de climatisation, de brumisateur ou toute autre installation électrique ou mécanique.
ne pas diffuser de musique.
maintenir propres les espaces en extérieur en toutes circonstances et à toutes heures de leur exploitation.
laisser libre sur le trottoir un espace d’au moins 1,60 mètre de largeur pour la circulation des piétons.
Et le plus important, les riverains doivent pouvoir compter sur un appui ferme des pouvoirs publics pour faire respecter au minimum les clauses de cette charte si permissive, rédigée par la mairie. Cela éviterait bien des conflits entre voisins ; discussions houleuses se terminant systématiquement par des noms d’oiseaux, des volées d’injures, des menaces, des intimidations proférées par les commerçants les plus véhéments (ils se reconnaîtront …)
Pour l’heure, le mauvais temps et le couvre-feu limitent l’usage des terrasses et empêchent les débordements, mais les beaux jours arrivent …
Vigilance et mobilisation sont donc indispensables.
Berges rive droite à hauteur du Pont Neuf (Photo Reporterre)
"Reporterre", le "Quotidien de l’Écologie",publie une tribune de Frédéric Héran, économiste, urbaniste et maître de conférences à l’université de Lille 1, qui contredit le rapport que la Région Île-de-France diffusait il y a deux mois en critiquant la mesure.
Il faut prendre connaissance de cette tribune. Nous savons bien que les opinions sont partagées sur ce dossier et varient en fonction des intérêts de chacun. Mais au-delà de cette constatation, il reste les tendances lourdes : l'exemple des autres grandes villes, la lutte contre la pollution de l'air et l'encombrement des rues, la nécessaire baisse de la dépense énergétique. Le Député LREM du IVe Pacôme Rupin nous confiait récemment que si son mouvement était amené à conquérir la mairie de Paris, il ne reviendrait pas sur la fermeture des berges.
Le plaidoyer de Frédéric Héran, de notre point de vue, est intéressant mais on peut regretter qu'il reproche au rapport du conseil régional ce qu'il pratique lui-même, à savoir une argumentation visiblement partisane et un brin manipulatrice elle aussi.
Il fait peu de doute cependant que ce qu'il annonce soit vrai : la circulation a baissé de façon sensible à Paris dans son ensemble, du fait sans doute de "l'évaporation" (il vaudrait mieux parler ici de "sublimation") de trafic dont il parle.
La future boulangerie Nicolas Flamel 34 rue de Montmorency(photo VlM)
Nous avons relaté avec tristesse dans un article du 22 octobre 2017 la fermeture de la boulangerie 34 rue de Montmorency (IIIe).
Alors que les habitués craignaient que ce magasin soit repris pour y installer une activité différente, les repreneurs qui se sont récemment déclarés, aujourd’hui à la tête du restaurant Nicolas Flamel, ont annoncé qu'ils rouvriraient la boulangerie en mars prochain.
Voilà qui réjouit les clients. Des affiches sont déjà apposées annonçant cette prochaine évolution et la réouverture dans quelques mois.
Nous sommes nous aussi très heureux que ce commerce revive et conserve la même activité. Il nous tarde de connaitre les aménagements qui seront apportés.
Notre article du 17 janvier sur la fermeture annoncée de la boutique Valentino et l'installation prochaine de l'horloger de luxe Royal Quartz Paris nous a valu l'intervention du BHV/Marais, propriétaire des immeubles, qui nous indique les conditions dans lesquelles ce changement s'opère.
Son directeur général Alexandre Liot nous précise que Valentino n'a pas quitté sa boutique parce que les affaires ne marchaient pas mais tout simplement parce que son bail se terminait le 31 décembre 2017 et qu'il était prévu que l'horloger prenne sa succession.
Nous avons échangé sur le modèle économique de ces commerces qui, vus de l'extérieur, ne semblent pas très actifs et font planer des doutes sur leur rentabilité et la pertinence de leur implantation dans le Marais. Alexandre Liot s'en explique et nous rassure : les transactions dans ces magasins portent sur plusieurs milliers d'€ chacune et il suffit de deux ou trois ventes par jour pour équilibrer les comptes. Elles sont par ailleurs le fait d'acheteurs discrets qui n'ont rien à voir avec les chalands ordinaires. Des gens qui ont pour habitude de ne pas se montrer beaucoup...
Nous préférons qu'il en soit ainsi. Nous devons nous réjouir que la France soit leader dans l'industrie du luxe. Elle fournit des milliers d'emplois et en crée sans discontinuer. Elle contribue à la balance des paiements et participe au prestige et au rayonnement de la France, que ses actionnaires soient français ou non.
In Memoriam : Valentino, 13 rue des Archives (IVe) - "Le flux les apporta, le reflux les remporte... - Corneille - Le Cid - acte IV scène 3"
Du 9 au 13 de la rue des Archives (IVe), cinq boutiques de luxe ont été ouvertes il y trois ans dans les immeubles qui appartiennent au BHV/Marais (Groupe Galeries Lafayette). Cinq griffes prestigieuses y ont installé leur boutique : Gucci (Kering), Givenchy (LVMH), Moncler (Remo Ruffini), Fendi (LVMH) et Valentino (propriété d'un fonds qatari).
La population les a accueillis froidement en dénonçant le caractère austère et répétitif de leurs devantures. D'autres se sont plaints de l'évolution de leur environnement familier vers un luxe qui leur devenait inaccessible. Tout en reconnaissant que ces réactions étaient légitimes nous avons fait plusieurs fois observer que ces commerces ne créaient aucune nuisance et que si leur esthétique ne contribuait pas à égayer la rue elle ne l'enlaidissait pas pour autant.
Ce que nous jugions plus préoccupant avec ces boutiques c'était leur absence de fréquentation. On a pu constater pendant ces trois années qu'en dehors des deux ou trois employés qui assuraient l'accueil, il n'y avait jamais personne à l'intérieur. Chacun y est allé de son explication : "les marques veulent une vitrine dans le Marais et sont prêtes à en payer le prix..." ou "ces boutiques sont le fruit d'une erreur marketing dont les conséquences seront tirées un jour...".
Il semble que Valentino ait décidé de faire droit à la deuxième hypothèse. Une affiche annonce sa fermeture et l'occupation prochaine de la boutique par un horloger de luxe "Royal Quartz Paris" qui ouvrira au printemps prochain. A vrai dire, on note le changement mais on est en droit de se dire qu'on ne change pas de paradigme : on est et on reste dans le luxe et le prestige.
Pourquoi pas. Mais qu'en sera-t-il des autres si, comme on le craint, ils perdent de l'argent depuis trois ans ? Quelle est leur capacité de résistance ? et celle surtout de leurs actionnaires ? Peut-on croire qu'en dépit de l'ambiance qui règne dans cette partie du Marais, qui n'a rien de l'avenue Montaigne, les acheteurs du golfe qu'on attendait rue des Archives décident effectivement de s'y encanailler un peu ?
La Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) instituée en 1959 par le Conseil de l'Europe a son siège à Strasbourg
Sur le fondement de l'article 8 qui établit le "droit au respect de la vie privée et familiale" dans la Convention Européenne des Droits de l'Homme, la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) vient de condamner la conseil municipal de la ville de Valencia (Valence) - Espagne pour n'avoir pas pris les "mesures visant à faire cesser les bruits émanant de bars, pubs et discothèques" dans certains quartiers. (Le Monde, Blog SOS Conso - Rafaële Rivais)
La CEDH considère qu'il y a "violation de l'article 8" et condamne la Ville au paiement de 7.000 € pour préjudice et 6.671,26 € pour frais et dépens. (On peut télécharger le jugement en anglais ICI)
Cette décision, qui fait jurisprudence européenne en France comme ailleurs dans l'UE, a fait droit à la requête n°23383/12 du requerrant espagnol Miguel Cuenca Zarzoso contre la Ville. Des demandes similaires avaient été précédemment rejetées par la Cour Constitutionnelle d'Espagne. La Cour européenne des Droits de l'Homme leur oppose donc un démenti.
Le centre de Valence et la cathédrale Sainte Marie (XIIIème siècle)
Nous allons dédier cet article à la Délégation à la nuit de la mairie de Paris qu'anime Frédéric Hocquard. Une structure créée en 2104 qui s'est essentiellement occupée depuis à promouvoir, parmi d'autres, l'activité nocturne d'organisations comme Culture Bar Bars dont l'objectif est de donner licence à tous les bars d'organiser des concerts nocturnes de musique amplifiée.
La décision qui concerne Valence est porteuse de deux messages : la nécessaire prise de conscience des municipalités que leur responsabilité est pénalement engagée si elle ne font pas régner le calme la nuit et, pour les citoyens dont la tranquillité n'est pas respectée, la perspective d'obtenir la reconnaissance de leurs droits, si nécessaire, par des décisions de justice.
En France les décisions pleuvent. SOS Conso s'en fait l'écho :
Acquarelle de Michel Duvoisin. Paris 3ème et 4ème arrondissements - Éditions Équinoxe.
"La poésie de rentrée sur 2018" de notre sympathique inconnue m'a donné l'idée de poursuivre dans cette veine poétique pour mettre en exergue les pages principales de notre combat contre l'incivilité, en préservant et mettant en valeur notre patrimoine et notre art de vivre".
Michel du Marais
Cliquez dans la flèche pour entendre pendant votre lecture du poème l'Impromptu n°3 en Sol bémol de Franz Schubert dans l'interprétation sublime qui en est donnée par la jeune pianiste Olga Jegunova. Wladimir Horowitz est dépassé. Seul Murray Perahia fait aussi bien. Une référence !
GS
Ballade pour Paris
Quatrain véloce
Régression de la trottinette
Agression des rollers sur pieds
Et pauvres passants oubliés
Chahutés comme des marionnettes
Quatrain musclé
Paris, branle bas de combat
Quand des tagueurs tristes et viles
Salissent les sergents de ville
ACAB: Assez, C'est Assez, Basta !
Quatrain marchand
Passants pris au piège des espaces de vente,
A la queue leu-leu et entourés de nervis
De la publicité les sinistres servantes
Des réductions de prix, des atteintes à la vie !
Quatrain flyer
Des afficheurs de pub, des marchands de tapis
Qui fixent à tour de bras leurs infos exotiques
Sur tous les pylônes et sur tous les abris
Las, le piéton-chaland les voit comme des tiques
Quatrain motard
La colère est dit-on mauvaise conseillère
Et donne un coup de vieux, comme la pollution
Motards de tous les droits et des belles œillères
Ami du bruit, te mettre au pas, c’est ta sanction !
Quatrain climatique
Un coup de froid sans la moindre gelée dans l'air
On ouvre en grand le gaz, le plein de CO2
Pour réchauffer les terrasses comme pas deux!
Et l'Accord de Paris ? Et quid des pauvres hères ?
Quatrain canin
Beuh-Ah les déjections canines qui dégoûtent
Que l’on doit éviter, que l’on doit contourner
Transformant nos parcours en espaces de joute
Amis des animaux et de la propreté
Quatrain sonore
Ballet de décibels écorchant les oreilles
Des riverains arrachés des bras de Morphée
Qui appellent au silence les coryphées
Des fêtards amateurs de sons et de merveilles
Quatrain juridique
Ceux qui se jouent des lois, aiment se goberger
Insultant le voisin, des serpents à sornettes :
Vous ne fermez pas l’œil, et bien déménagez !
Pour faire prospérer nos sinistres guinguettes
Quatrain machiste
Difficile à changer, ces habitus « malins »
Mots intolérables, violences conjugales,
Inculture bar-bar(e), malaise au quotidien
Faire vivre un combat pour l’égal à égale
Quatrain historique
Paris ! On s'est aimé, on s'est battu sous tes murs
Devanture du COX Bar, 15 rue des Archives (IVe), alias "Le Chalet de la Poutre (*)" (photos VlM)
Il n'est pas dans nos habitudes de nous esbaudir des facéties décoratives du COX mais cette fois nous sommes séduits. Nos compliments pour cette ornementation n'en ont que plus de poids, car elle ne manque ni de charme ni d'audace. Pas très sûr évidemment que l'esprit du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais soit respecté. Mais il arrive qu'on fasse de jolies choses en bousculant les règles...
Pourquoi ce maquillage ? On chuchote qu'une fois par an l'établissement revêt une parure éphémère pour célébrer une longévité qui ne se dément pas puisqu'il existe dans sa forme actuelle depuis 1995. La décoration illustre un thème en lien avec son orientation. C'était "Tapette Market" en janvier 2017 ; c'est "Le Chalet de la Poutre" cette année. On prend les paris pour 2019...
GS
Façade en trompe-l’œil sur le square Ste Croix de la Bretonnerie
(*) Ce titre sonne comme un contrepet, mais on ne l'a pas trouvé, un peu comme pour "l'album de la comtesse" du Canard Enchainé !
Une station équipée des nouveaux Vélib' Smoovengo (photo LP/J.-GB)
Les usagers n'en reviennent toujours pas. Alors que le syndicat Vélib' Métropole nous annonçait voilà plusieurs mois avoir éconduit JCDecaux au profit de la société montpelliéraine Smoovengo (notre article du 24 mars 2017), la mise à disposition opérationnelle dès le 1er janvier des nouveaux vélos (dont certains électriques) s'enlise.
Ainsi après avoir indiqué que 600 stations seraient installées dès le début de l'année, Smoovengo a ramené ensuite sa prévision à 300, or ce sont seulement 87 stations qui sont actuellement équipée sur les 1 600 concernées, ce qui fait particulièrement désordre.
Outre le mécontentement des abonnés pour ce retard important, des bugs inattendus sont signalés, le centre d'appels est débordé, l'application est jugée peu conviviale et le déverrouillage des deux roues est aléatoire ... Une pétition circule demandant que l’abonnement ne soit pas prélevé tant que les stations ne seront pas équipées et des élus se disent favorables à cette mesure.
La Maire de Paris brandit quant à elle la menace de réclamer à Smovengo les pénalités financières prévues au contrat...
Tout cela fait grand désordre, cet appel d'offre a t-il été mené avec tout le sérieux voulu ? Est ce que toutes les études préalables entreprises ont été bien menées ? Ce dossier n'est pas banal. Entre les recours en justice entrepris par JCDecaux et l'intégration de ses salariés suite au conflit social, l'électrification des stations....Les entraves ont été nombreuses mais cela ne devait-il pas être anticipé et pris n compte dans la gestion du projet tant pas le syndicat que par l'entreprise adjudicataire du marché et le projet géré en conséquence? .
Entre temps les vélos concurrents fleurissent dans tout Paris renforçant cet aspect de désordre ambiant (notre article du 22 novembre 2017)... mais comme trop souvent dans l’administration ou chez les élus, personne n’est responsable c'est un ensemble de facteurs et de circonstances qui...!!
Cette situation n'est pas pour déplaire malheureusement aux piétons qui sont effarés de voir les cyclistes (et des motocyclistes) circuler désormais sur les trottoirs, ne respectant plus les feux rouge et roulant à contre sens, sans aucune vergogne.
Le "Yooma Lodge" un nouvel écosystème hôtelier à Paris
La lecture des BMO (Bulletin Municipal officiel de la Ville de Paris) est toujours instructive et intéressante car au fil des pages nous découvrons des informations dont nous n’avons pas connaissance.
C’est ainsi et il faut vraiment le souligner que les derniers numéros (décembre et début janvier plus spécifiquement) font état de déclarations préalables de plus en plus nombreuses déposées à la DU (Direction de l’Urbanisme) tant dans le IIIe que le IVe (mais aussi dans de nombreux autres arrondissements) précisant le changement de destination de locaux commerciaux ou de bureaux en hébergement hôtelier. Il s’agit alors de logements présentant la particularité, selon la définition, de n'être "occupés que par une clientèle de passage dans le cadre d'un séjour dit « touristique », à la journée, à la semaine ou au mois." Comme il ne s’agit pas d’un changement d'usage mais d'un changement de destination, les textes n’imposent aux propriétaires qu'une "Déclaration Préalable" d'urbanisme.
Voilà pour Paris notamment, un autre trou dans la raquette, tout à fait légal, que l’on se garde bien de mettre en exergue et qui pourtant participe à la raréfaction de l’offre de locaux d’habitation qui font défaut, renchérissent les prix de l’immobilier et favorisent les locations touristiques ou saisonnières même si elles portent dans ce cas un autre nom, « hébergement hôtelier ». Le législateur ferait bien de se pencher sur ce sujet.
Parmi les autres informations, citons les demandes de la Direction de la voirie et des déplacements (DVD) de prolongation de la piste cyclable rue de Rivoli (de la rue des Archives à la place de la Concorde) avec « implantation de séparateurs » et celle relative à l’aménagement des abords du Carreau du Temple et de la mairie du IIIe.
Enfin signalons dans le cadre des diverses augmentations du début de l’année (BMO du 5 janvier 2018), celles des droits de voirie concernant non seulement « les ouvrages et objet en saillie » mais surtout celles portant sur « les étalages et terrasses ». Différentes désignations des ouvrages et objets sont répertoriés selon 5 catégories qui occasionnent la perception de droits annuels. Mentionnons à titre d’exemples le cas des terrasses ouvertes dont la fourchette de prix annuel au mètre carré varie selon la catégorie entre 237,04 et 1.338,22 € et celui des terrasses fermées dont les montants respectifs sont entre 389,99 et 2.206,22 €, ce qui au demeurant n'est pas phénoménal face au chiffre d'affaires généré par ces extensions.
Nouvel accès au WHO's par la rue Pierre au Lard (IVe) (Photo VlM)
Cette excroissance du bar-restaurant le WHO's, dont l'entrée principale est 14 rue St Merri, le long du boyau qu'est la rue Pierre au Lard, ne cesse de défrayer la chronique depuis la rentrée 2017. Présentée comme un lieu affecté à la restauration, on a très vite compris que ses gérants le concevaient comme une boite de nuit.
Il suffit pour s'en convaincre de visiter les sites Internet qui en font la promotion. De fait, du mercredi au samedi soir, il se passe peu de nuits où la musique généreusement diffusée et amplifiée ne vienne empêcher les voisins de dormir. Le local est attenant à l'immeuble Ville de Paris qui se trouve au 16 rue St Merri. Les locataires qui vivent là sont au comble de l'exaspération. L'un d'eux s'est vu prescrire un traitement avec certificat médical attestant qu'il souffre des conséquences de la privation de sommeil qu'il subit du fait du tapage nocturne à côté de chez lui.
La mairie et le commissariat central du IVe se sont mobilisés pour lutter contre cette nouvelle nuisance au cœur de l'arrondissement. Deux actions ont été déclenchées à l'encontre du gérant. En premier lieu, la Préfecture de police de Paris a fait intervenir son "Pôle Études et Contrôles" (ex BACN) qui a conclu à l'obligation pour l'exploitant de faire procéder sous deux mois à une étude d'impact par un acousticien agréé. De cette étude devrait découler la décision pour l'exploitant de renoncer à diffuser de la musique ou de mettre en œuvre les adaptations requises, qui peuvent s'avérer couteuses (cf notre récent article sur l'initiative de M. Hocquard).
Par ailleurs, au vu des nombreuses plaintes qui ont été déposées ces derniers mois pour tapage nocturne et occupation de l'espace public, le cabinet du Préfet de police vient de prendre la décision de retirer au WHO's l'autorisation de nuit dont il bénéficiait.
Il reste donc au WHO's à méditer sur son sort, après avoir pourri la vie de personnes qui ne lui demandaient rien et n'aspiraient qu'à vivre tranquille. Voici huit années que des promoteurs de la fête ont entrepris de transformer l'îlot St Merri/Pierre-au-Lard en "Île Merveilleuse" façon Pinocchio et rencontrent une dure résistance des riverains et le rejet de leurs projets par les autorités administratives, mairie et police.