Ariel Weil, Maire du IVe
Le Maire du IVe réagit au contenu de notre article du 12 septembre intitulé "les résidents du IVe souffrent des excès et des facéties de leur arrondissement". Il nous demande de publier la réponse que voici :
Ariel Weil, Maire du IVe
Le Maire du IVe réagit au contenu de notre article du 12 septembre intitulé "les résidents du IVe souffrent des excès et des facéties de leur arrondissement". Il nous demande de publier la réponse que voici :
Rédigé à 22:43 dans Activités économiques, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Paysage de la rue, Politique, Société, Vivre Paris ! | Lien permanent | Commentaires (17)
Boulangerie Legay Choc, 43 rue Ste Croix de la Bretonnerie (IVe)
On constate que c'est le IVe arrondissement qui proportionnellement perd le plus d'habitants (alors que le IIIe en gagne). La raison saute aux yeux : il y règne une agitation qui fait fuir ceux qui cherchent à vivre paisiblement et attire à l'inverse les opportunistes qui misent sur le développement des locations saisonnières, en forte expansion dans ce secteur.
C'est dans le IVe que chaque soir le COX-Bar occupe le trottoir avec des centaines de consommateurs leur verre de bière à la main ; c'est dans le IVe que le Who's rend la vie impossible aux habitants des immeubles de la rue St Merri et de la rue du Renard avec l'exploitation de sa discothèque de la rue Pierre au Lard. La rue du Temple n'est pas en reste avec le RAIDD-Bar qui a plus de retenue mais n'en est pas moins un point chaud du quartier.
La mairie de Paris, loin de s'en préoccuper, ne déteste pas de temps en temps jeter un peu d'huile sur le feu. Ainsi, au cours de sa deuxième mandature, Bertrand Delanoë annonçait qu'il souhaitait accueillir ce qu'on appelait à l'époque "les Jeux Olympiques Gay", qui sont depuis devenus les "Gay Games". L'organisation à Paris de cette manifestation, en plein été, a drainé une foule importante qui s'est retrouvée dans le IVe.
En préalable, les animateurs de l'événement à l'Hôtel de Ville ont fait peindre aux couleurs arc-en-ciel des éléments du décor urbain dont l'esthétique en temps normal est contrôlée par l'Architecte des Bâtiments de France car, ne l'oublions pas, on est ici dans le centre historique de la capitale et en secteur sauvegardé. Nous nous sommes exprimés à ce sujet pour rappeler que le communautarisme n'affranchit pas de la soumission à la loi républicaine. Le Maire du IVe nous avait assuré que ce maquillage disparaîtrait à la fin des Gay Games. Anne Hidalgo en a remis une couche pour punir sans enquête des gens non identifiés et déclarer que cette facétie serait pérennisée !
Il n'est pas acceptable pour nous qui sommes un exemple de diversité dans notre association que cette situation perdure. Elle fait naturellement des émules et la boulangerie Legay Choc nous en fait la démonstration. Nous attendons du Maire du IVe Ariel Weil, garant de la préservation du patrimoine exceptionnel dont il a la charge et de l'ordre public, qu'il prononce la fin de la récréation et des débordements qui l'accompagnent.
GS
Ian Brossat, élu du XVIIIème arrondissement à la mairie de Paris, Maire-Adjoint d'Anne Hidalgo, en charge du logement, président du groupe communiste , tête de liste communiste aux élections européennes de 2019
J'ai rencontré Ian Brossat pour la première fois en mars 2010 à l'Hôtel de Ville où il était déjà à cette époque président du groupe communiste à la mairie de Paris. Nous venions de former "Vivre Paris !", un collectif d'associations parisiennes que nous avions créé en réponse au projet "d'états généraux de la nuit" que portait M. Brossat et pour lequel il venait d'obtenir un budget de 60.000 € pour son organisation, si ma mémoire ne me trahit pas.
Cet événement, souhaité par les professionnels de la nuit et leurs syndicats, prévu pour novembre 2010 avait pour but de stimuler l'activité nocturne de Paris, que les discothèques, les fabricants de boissons alcooliques et de matériel de sonorisation, trouvaient insuffisamment dynamique à leur goût.
Nous avions découvert à l'époque un Ian Brossat peu soucieux de la tranquillité des parisiens et de leur besoin vital de dormir la nuit "quand tout s'agite autour d'eux". Aux craintes exprimées par les représentants des associations de riverains que la mairie sacrifie leur qualité de vie aux intérêts marchands des exploitants de lieux festifs, sans aucun souci de santé publique, Ian Brossat rétorquait que nous n'avions pas à nous plaindre car le prix de l'immobilier dont il nous supposait propriétaire avait fait de nous des riches à Paris !
Déçus par ce contact, nous nous en étions ouvert au directeur de cabinet de Bertrand Delanoë qui nous annonçait en juin que M. Brossat était dessaisi du dossier au profit de Mao Péninou.
Elisabeth Bourguinat, association ACCOMPLIR, avec son avocate, devant la 17ème Chambre Correctionnelle du TGI de Paris en 2012
Nous avons retrouvé Ian Brossat en 2011 et 2012 au Tribunal de Grande Instance de Paris où il avait décidé d'assigner une de nos amies animatrice de l'association ACCOMPLIR (Ier et IIe) en diffamation pour avoir repris des révélations de la presse sur de sombres histoires de financement occulte de la CGT. Par deux fois, en première instance et en appel, il avait été débouté...
De quoi nous le rendre peu sympathique. Les positions qu'il prend maintenant pour lutter contre les locations saisonnières pourraient corriger le sentiment qu'on a de lui car c'est un sujet sur lequel les associations de défense des parisiens et de leur qualité de vie s'accordent. "Le Parisien" s'en est fait l'écho dans un article du 5 septembre qui révèle que M. Brossat souhaite que soient interdites les activités d'Airbnb dans les arrondissements du centre de Paris ! Les Maires de nos quatre arrondissements ont exprimé leur sentiment à ce propos. Le moins qu'on puisse dire est qu'ils font état de sérieuses réserves...
Il n'est pas mauvais toutefois que le Maire-Adjoint à l'Hôtel de Ville montre sa détermination à lutter contre une évolution de l'offre touristique qui a des conséquences dommageables sur le logement dont il a la charge à Paris. A la réserve près que les propositions de Ian Brossat relèvent de l'utopie. L'idéologie dont il s'inspire condamne toute "stigmatisation" mais c'est bien de stigmatisation qu'il s'agit quand il choisit de viser quatre arrondissements de Paris sans se préoccuper des autres.
Autre remarque : il semble se focaliser sur les propriétaires qui louent leur résidence principale. Que ne voit-il dans le Bulletin Municipal Officiel, qu'il devrait consulter consciencieusement comme nous, que chaque semaine on relève de nombreuses demandes d'autorisation de travaux pour la transformation de locaux commerciaux en "résidences hôtelières" destinées à grossir le parc des logements type Airbnb et les autres. En toute légalité et sans qu'aucune contrainte du genre "120 jours" ne s'applique car il s'agit d'une activité "commerciale" dont la loi garantit la liberté.
Je m'étonne que cet aspect du problème passe inaperçu, et qu'on nous resserve en permanence cette règle des 120 jours qui ne vise que les propriétaires de résidences principales qui ne sont vraisemblablement que la pointe émergée de l'iceberg.
De mon point de vue, c'est cette cible des résidences hôtelières qu'il faut prioritairement viser en réglementant l'activité, en imposant des normes, comme pour la profession de l'hôtellerie, et en s'assurant qu'elle est fiscalisée de manière appropriée.
Il reste les investisseurs nombreux semble-t-il qui achètent des appartement en vue de les louer de façon précaire. Le règlement de la Ville de Paris interdit que des locaux sous le statut "habitation" soit utilisés à des fins commerciales. Les loueurs en infraction doivent être sanctionnés et Ian Brossat et son administration ont raison de le faire. Il faut que les conseils syndicaux des copropriétés concernés et leurs syndics signalent les manquements et n'aient pas de réticence à coopérer avec les services de la mairie de Paris.
A l'approche des élections, notamment des municipales de 2020, nous nous ferons un devoir d'analyser ce que les candidats ont fait depuis des années sur les sujets qui ont trait au patrimoine et à la qualité de vie des habitants. Leurs propositions, leurs prises de position, seront mesurées à l'aune de l'impact qu'elles peuvent avoir sur les questions qui nous concernent. Je vous les livre en vrac : équilibre budgétaire, impôts locaux, gaspillage des deniers publics, sécurité, propreté, circulation et piétonnisation, lutte contre la pollution, maîtrise de la location saisonnière, occupation de l'espace public par les terrasses, nuisances causées par des activités commerciales en milieu résidentiel, contrôle et maîtrise de la vie festive, entretien du mobilier urbain, affichage sauvage, transports publics...
C'est sur ces bases également que se dérouleront les interview que nous ne manquerons pas d'avoir avec eux comme nous l'avons fait jusqu'ici mais nous observerons davantage leurs engagements à la lumière des actions passées, comme nous l'avons fait ici pour M. Ian Brossat.
Gérard Simonet
Rue Pierre au Lard (IVe), les immeubles qui la bordent et les consommateurs du Who's qui l'encombrent (Photo VlM/SF)
Rédigé à 12:05 dans Activités économiques, Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Politique, Vivre Paris ! | Lien permanent | Commentaires (5)
L'immeuble du 7 boulevard Beaumarchais (IVe) (Photo VlM/MD)
Un nouveau collectif de 15 habitants vient de se constituer au n° 7 du boulevard. Il regroupe des résidents de cet immeuble pré-haussmannien qui jouxte le 5 où un collectif s'est déjà créé (article du 19 juillet 2018) il y a deux mois pour s'opposer à l’implantation d'un KFC (Kentucky fried chicken ou poulet frit du Kentucky...) à la pl;ace de la boutique DALOYAU. Tous deux ont rejoint "Vivre le Marais !" qui accompagne leur combat.
Plusieurs médias ont rendu compte de la résistance des habitants contre l'implantation chez eux d'un représentant de la restauration rapide (certains utilisent le terme de "mal-bouffe").
Jardin de la place Renée Vivien, tags sur le soubassement de la fresque du mur pignon du 78 rue du Temple (IIIe)
Le soubassement en pierres de la fresque monumentale qui décore le mur au-dessus du jardin de la placette dite "Renée Vivien", dégradé par une série de tags, sera restaurée avant la fin du mois de septembre par l'atelier qui en est l'auteur.
Il y a deux ans environ, cette fresque signée Catherine Feff était profanée sans ménagement et sans considération pour l'oeuvre artistique qu'elle représente. Tous les habitués du lieu, ceux qui passent par là ou s'y arrêtent pour profiter d'un banc public, se sont déclarés choqués par ce vandalisme et nous ont demandé d'intervenir pour que les dégâts soient réparés.
Notre premier réflexe fut de faire appel aux services de la propreté de Paris, qui sont équipés pour l'enlèvement des tags et autres salissures. Ils nous ont répondu que ce genre d'intervention n'était pas de leur ressort, s'agissant d'une oeuvre d'art.
La direction "Patrimoine & Architecture" de la mairie de Paris, sans grande surprise pour nous car nous avons constaté qu'ils ne vont pas généralement au devant de la tâche, s'est déclarée incompétente.
Passablement découragés, nous avons décidé d'être pro-actif et de demander un devis de réparation à l'Atelier de l'artiste Catherine Feff, prêts si nous n'avions pas de répondant à commander le travail nous-mêmes. Conscients tout de même que nous risquions en agissant de la sorte d'essuyer des poursuites de la mairie... Nous avons reçu un devis qui nous a semblé raisonnable. La restauration était évaluée à 2.000 € !
Nous étions décidés à agir avec nos propres deniers quand les services de la propreté nous ont conseillé de nous tourner vers la DAC (direction des affaires culturelles). Une demande a été adressée à Claire Germain sa directrice. Elle a disparu dans un trou noir ! Nous en avons parlé au Maire du IIIe Pierre Aidenbaum qui nous a promis de s'en occuper.
Il ne semble pas qu'il ait convaincu Mme Germain, qui a sans doute mieux à faire, mais le sujet a été discuté à l'Hôtel de Ville par la directrice de cabinet de M. Aidenbaum et le Maire du IIIe a décidé de financer lui-même les travaux sur la base du devis que nous lui avons transmis.
Nous nous en réjouissons et nous le remercions ainsi que son assistante pour leur attention et leur efficacité. On se demande pourquoi, tout de même, il a fallu ce parcours du combattant pour régler un problème somme toute ordinaire, avec l'implication d'un acteur extérieur (nous-mêmes) quand on sait que la mairie de Paris emploie 50.000 agents !
GS
Rédigé à 19:19 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Paysage de la rue, Politique, Propreté | Lien permanent | Commentaires (2)
Le Palais du Luxembourg, bâti sur 23 hectares pour Marie de Médicis, reine de France et épouse du roi Henri IV, est affecté à la fonction de Chambre Haute, sous diverses formes, depuis 1799. Construit par Salomon de Brosse en 1630, il fut modifié en 1800 sur ordre de Napoléon Bonaparte
C'est au Sénat qu'on a débattu récemment du rôle des ABF (architectes des bâtiments de France), des fonctionnaires du Ministère de la Culture, qui ont vocation de protéger et mettre en valeur le patrimoine français, qu'il s'agisse de monuments ou de paysages.
C'est une mission de nature régalienne. Si la France est le plus beau pays du monde, c'est grâce à ses paysages, incroyablement variés, pittoresques pour certains, et à ses villages, à ses villes et aux monuments qu'une histoire très riche nous a laissés.
Conques, perle du Rouergue dans l'Aveyron, ville-étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle (Photo VlM)
La loi ELAN (évolution du logement, de l'aménagement et du numérique) a été adoptée en première lecture le 10 juin 2018 par l'Assemblée Nationale. Elle comporte des dispositions qui visent à dispenser de certaines obligations la construction des logements sociaux pour accélérer le processus. Elle supprime notamment l'obligation de concours d'architecture pour les bailleurs sociaux (en deçà de certains seuils), ouvrant ainsi la porte à des contrats librement négociés, pour des organismes pourtant largement subventionnés.
Le projet de loi fait mention également de la suppression de l'avis conforme des architectes des bâtiments de France (ABF) pour les travaux entrepris sur des bâtiments patrimoniaux dégradés et insalubres. C'est le Maire de la commune et lui seul dans ce cas qui a la maîtrise du dossier.
Présenté au Sénat au cours du mois de juillet, le projet de loi a été contesté par la Commission de la Culture du Sénat qui s'est opposée à la transformation de l'avis conforme des ABF (qui sous-entend l'obligation de le respecter) en avis simple, purement consultatif, qui laisse la décision à l'autorité territoriale.
En dépit de la résistance de la commission, appuyée par les associations nationales de défense du patrimoine comme "Sites & Monuments" et "France Nature Environnement", le projet de loi a été approuvé par la majorité du Sénat. (voir tribune de "Sites & Monuments")
Il va revenir vers les députés pour qui le champ est libre désormais, à moins qu'ils n'aient mis les vacances d'été à profit pour réfléchir à la gravité de la loi qu'ils s'apprêtent à entériner, et qui pourrait porter en germe le crépuscule des ABF et leur effacement devant les maires dans la préservation du patrimoine de notre pays. Et à terme l'enterrement pur et simple de fonctionnaires devenus inutiles !
Hôtel de Mayenne, 21 rue St Antoine (IVe) après travaux de restauration en 2010-2012, dont la mairie de Paris ne voulait pas et que le Ministère de la Culture et les ABF ont arrachée au forceps. Qui regrette aujourd'hui cette réhabilitation remarquable, qui fait pendant à celle de l'Hôtel de Sully ? (Photo VlM)
C'est ce que redoutent les opposants à la loi. Que doit-on en penser ?
Si l'on s'en tient aux mesures proposées, qui limitent sérieusement le champ d'action de la loi, il n'y pas de quoi crier au loup ! Cependant, il nous semble de notre devoir de défenseurs nous aussi du patrimoine et de l'environnement, de rester attentifs à la tendance.
Déjà en 2008, le gouvernement de Nicolas Sarkozy prônait la déconcentration du domaine régalien de la Culture vers les autorités territoriales. On s'en est rendu compte à Paris dès 2009 à l'occasion de la révision du PSMV (plan de sauvegarde et de mise en valeur) du Marais. L'Etat a admis le partage de responsabilité avec la Mairie de Paris, à charge pour elle d'en supporter tous les frais, car l'Etat est pauvre et les mairies ont les moyens...
Réaction somme toute légitime des mairies face à cette attitude : je paye, donc je décide ! C'est ce qui est arrivé à Paris, sans pour autant qu'il en résulte, en toute honnêteté, des orientations préjudiciables au patrimoine.
On touche là au cœur du sujet. La décentralisation a du bon puisqu'elle rapproche la décision du terrain mais elle suppose des décideurs irréprochables et compétents. Ils ne le sont pas toujours, qu'il s'agisse de béotiens peu sensibles à l'esthétique des choses, ou de gredins qui sacrifient leurs scrupules à l'autel du clientélisme politique ou affairiste. Sur les 35.357 maires de France, il n'y pas que des esthètes et des enfants de chœur !
On a souvent reproché aux ABF leur intransigeance voire, c'est un comble, leur mauvais goût. Il est vrai que la perfection n'est pas de ce monde mais il vaut mieux s'en remettre en matière de choix esthétiques et architecturaux à des gens diplômés dans cette discipline et de par leur fonction politiquement et lucrativement désintéressés.
Pour ces raisons, nous préconisons de laisser leur chance aux députés de mettre en oeuvre les mesures qu'ils croient utiles au démarrage de notre économie qui traîne les pieds avec 1.7 % de croissance alors que les USA avec un président décrié (surtout par nous) caracolent avec un taux de 4.1 %, mais d'écouter et d'entendre notre plaidoyer pour une politique - tant pis si elle est jacobine - qui respecte et mette en valeur les atouts de la France en maintenant la compétence et le rôle dominant de ceux qui ont été formés pour cela.
Gérard Simonet
Rédigé à 16:41 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Politique, Urbanisme, PSMV | Lien permanent | Commentaires (5)
"Sites & Monuments" est la marque de la SPPEF, "société pour la protection du patrimoine et des paysages de France". Parmi ses combats, le départ de la grande roue de Marcel Campion, place de la Concorde
Alexandre Gady, président de "Sites & Monuments", bien connu des habitants du Marais pour le livre qu'il lui a consacré, a choisi de taper fort pour faire entendre sa voix. Une voix qui peine à se faire entendre tant les lois "Création et Architecture" de 2016, et la loi ELAN en voie de publication se sont attachées, sous prétexte de stimuler la construction de logements, à libérer les protections qui existaient en France en faveur de notre patrimoine collectif.
Fallait-il pour autant déposer plainte auprès du Procureur de la République contre la Ministre actuelle de la Culture, Françoise Nyssen, pour une affaire de travaux non déclarés il y a vingt ans à l'urbanisme à Paris et Arles pour le Siège de la maison d'édition "Actes Sud" dont elle était propriétaire ?
Françoise Nyssen, Ministre de la Culture
Non, si on constate l'exploitation politique qui en est faite alors que ces infractions sont monnaie courante à Paris et que l'Architecte des Bâtiments de France et la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris réagissent mollement en demandant généralement la régularisation des irrégularités sans autre forme de procès....
Oui, si on désire que cessent les abus en la matière,
Oui, si on pense qu'il y a trop de dérives aujourd'hui dans notre pays, qui sacrifient trop souvent la protection du patrimoine et des paysages à des intérêts économiques, clientélistes ou bassement marchands.
Les médias ont réagi ce jour à la révélation de l'affaire par le "Canard Enchaîné". Voir l'annonce France Info.
GS
Post-scriptum du 24 août
Les déclarations d’Alexandre Gady à France-Info ce matin sont un peu confuses. Il renonce "à déposer plainte" mais se "porterait partie civile" si le Parquet traduisait les prévenus en justice. Il faudrait pour cela, de ce que nous savons, que la direction de l'urbanisme de la mairie de Paris dresse un procès-verbal et que le Parquet se prononce au vu de ce document. Pour des faits vieux de 20 ans, sachant que la période de prescription est plutôt courte (6 ans ? ) cette affaire a toutes les chances de faire un flop. Nous recommandons à ce sujet la re-lecture de notre article du 24 décembre 2015 à propos du rôle du Parquet dans les affaires d'urbanisme.
Rédigé à 18:55 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Politique, Urbanisme, PSMV | Lien permanent | Commentaires (6)
Un urinoir "new-look" au carrefour Archives/Blancs-Manteaux (IVe) (Photos VlM/ER)
Elisabeth nous envoie cette photo ce matin. Au premier regard, et à distance, elle a pris l'édicule pour une buvette... Elle a réalisé sa méprise en découvrant le liquide qui s'en écoule sur le trottoir et dont la forte odeur d'ammoniaque laisse peu de doute.
Un peu plus bas, à hauteur du 40 rue des Archives, elle croise la directrice de l'école maternelle qui lui révèle qu'elle a demandé et obtenu le retrait immédiat d'un équipement de même nature que la mairie avait installé devant l'école !
Plus bas encore, sur le parvis de l'église des Billettes et en face du COX, un autre urinoir (puisqu'il faut l'appeler par son nom) a été mis en place par la mairie.
Sur le trottoir des Billettes....
Le débat n'est pas récent. L'empereur romain Vespasien (69 après JC) s'illustra en donnant un nom (à tort dit-on) à ces fameuses cabines du XIXème siècle qui ont fleuri à Paris et pour avoir rétorqué à ceux qui lui reprochaient une sombre affaire de taxes que "l'argent n'a pas d'odeur".
Au début des années 2010, à l'initiative de la Maire Dominique Bertinotti, le "conseil des Archives" évoquait la possibilité de placer à hauteur du 15 un ou plusieurs dispositifs pour éviter que les vessies gorgées à la bière, à défaut d'exutoire disponible, ne se soulagent à même la rue.
Ce que beaucoup n'ont jamais cessé de faire...
Face à ce qui nous est proposé, des questions se posent :
Fallait-il installer des urinoirs en ces points du secteur sauvegardé du Marais, centre historique de Paris ? Sans doute, dans la mesure où la décision d'organiser des "gay-games" à Paris prise par Bertrand Delanoë autour de 2012 avait pour conséquence prévisible d'attirer le soir, pendant l’événement, des centaines de consommateurs de bière, boisson hautement diurétique, alors que les toilettes des bars qui la distribuent n'ont pas la capacité d'accueil requise.
Fallait-il les installer sur le parvis d'une église et l'entrée d'une école ? Assurément non. Il y a eu dans ces choix indignes un manque total de sensibilité et de respect d'autrui.
Les équipements retenus, ciblés sur les hommes, et qui de façon délibérée ignorent tout souci d'intimité, sont-ils la bonne formule ? On peut en discuter. En tout état de cause, il n’apparaît pas indispensable de les peindre de façon aussi racoleuse comme s'il s'agissait d'un élément du décor urbain. Il serait utile par ailleurs de s'assurer un peu mieux de leur étanchéité....
Doit-on les conserver et en augmenter le nombre ? Oui si la Mairie de Paris entend développer l'activité festive et communautariste. Les candidats aux prochaines élections municipales devront être clairs sur leurs intentions en la matière. Chacun décidera alors en connaissance de cause. Inutile de dire que nous prêchons pour que la situation reste sous contrôle et exclue les excès en tout genre. Il ne sera pas nécessaire alors d'installer dans notre environnement sauvegardé des accessoires disgracieux et mal odorants qui ne seront quoiqu'on fasse que des pissotières.
GS
Post-scriptum du 14 août
Les médias parisiens ont été nombreux à commenter l'événement. Pas toujours de façon bienveillante et enthousiaste. La Mairie de Paris en a-t-elle tenu compte ou la présence de ces intrus dans le paysage de la rue était-elle a priori provisoire ? On n'en sait rien pour le moment. On constate simplement, non sans regrets, que les édicules ont disparu et on a plutôt tendance à s'en réjouir...
Carrefour Archives/Blancs-Manteaux. Il a retrouvé son aspect habituel. Si vous êtes pris là d'un besoin irrépressible de libérer votre vessie, quel que soit votre sexe, traversez la rue. Vous recevrez le meilleur accueil, pour le prix-comptoir d'un café, au "Bouquet des Archives" ou à "La Fronde", deux excellents bars-brasseries.
Rédigé à 14:47 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Paysage de la rue, Politique, Propreté, Tourisme, Vivre Paris !, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (23)
Locataires touristiques rue St Antoine (IVe) et leurs fameuses valises à roulettes...
Claude Verrier vice-président de l'association s'est rendu le 6 août à l'invitation de France-Inter pour participer à l'émission « Le débat de midi » de Didier Si Ammour sur France Inter, de 12h00 à 13h00.
Lors de la présentation des participants, nous avons pu expliquer l'action de notre association contre les nuisances de toutes sortes, notamment de bruit et de tapage nocturne dans le Marais.
A noter que, avec trois participants et une durée d'émission d'une heure, entrecoupée de flashs d'information et de morceaux musicaux, le temps du débat n'a pas permis d'aller complètement au fond.
Néanmoins, il s'est dégagé un consensus sur l'impossibilité d'interdire complétement la location touristique, mais la nécessité de faire appliquer rigoureusement la réglementation, voire d'aller plus loin dans les zones hyper touristiques, en créant des quotas appartements occupation "normale" / occupation touristique, pour endiguer le développement quasi anarchique de cette pratique notamment via Airbnb, fort critiquée (et dont le responsable France s'est décommandé au dernier moment ce qui a été souligné à l'antenne !).
Aurélien MALFAIT (Conciergerie Luckey Homes) a défendu la formule, mais avec modération, en développant le fait que cela permettait à des gens à budget modeste de voyager et créait des "emplois".
Didier ARINO (Protourisme, qui fait notamment des études sur le développement du tourisme pour la Ville de Paris) a insisté sur la concurrence déloyale vis à vis de l'hôtellerie, destructrice d'emplois véritables (non pas précaires, sous payés et souvent avec le statut d'auto entrepreneur donc sans contrat de travail et charges sociales à payer). Il a fait une longue digression sur les chambres d'hôtes qui re-dynamisent certains milieux ruraux et permettent des contacts entre touristes et autochtones.
Nous sommes intervenus pour dire que ce n'est pas le cas en milieu urbain, du fait de la brièveté des séjours, les loueurs n'étant pas sur place, de l'obstacle de la langue et des touristes soucieux de visiter et de se distraire et avons pu expliquer le mécanisme et les règles en fait assez contraignantes de la transformation d'appartements en locaux commerciaux pour exercer ce type d'activité dans les résidences secondaires.
Il y a eu un débat et un consensus sur l'insuffisance des contrôles. D'après certains chiffres, 80% de ces locations se feraient sans autorisations, sans acquittement de la taxe de séjour et sans déclaration des revenus afférents.
"Vivre le Marais !" a suggéré, compte tenu du silence fréquent des RCP (règlements de copropriété), la mise en place de règlements intérieurs pour limiter cette pratique et édicter un code de bonne conduite opposable notamment aux visiteurs, et proposé que les syndics d'immeubles, mandatés par l'Assemblée Générale, n'hésitent plus à constituer des dossiers sur ces locations "au noir" pour saisir les inspecteurs assermentés des Directions du Logement et de l'Habitat.
Il est bien certain que le sujet est d'actualité, que les pouvoirs publics n'ont pas suffisamment compris l'ampleur du problème et subissent les pressions des géants du secteur, alors que certaines grandes villes à l'étranger ont pris des mesures énergiques (Amsterdam, Barcelone, Berlin, Lisbonne, Londres, New-York). Ceci est ressorti du débat mais n'a été qu'effleuré dans le débat faute de temps.
Rédigé à 16:32 dans Activités économiques, Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Politique, Tourisme, Vivre Paris ! | Lien permanent | Commentaires (9)