(*) Notre organisation se décline ainsi : "Vivre le Marais !" (IIIe et IVe arrts) et homologues - "Vivre Paris !" (les 20 arrts) - "Vivre la Ville !" (toute la France) - "Vivre la Ville - Europe !" (réseau européen en phase d'expansion)
(*) Notre organisation se décline ainsi : "Vivre le Marais !" (IIIe et IVe arrts) et homologues - "Vivre Paris !" (les 20 arrts) - "Vivre la Ville !" (toute la France) - "Vivre la Ville - Europe !" (réseau européen en phase d'expansion)
Rédigé à 14:41 dans Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Paysage de la rue, Politique, Propreté, Société, Sécurité, Vivre le Ville !, Vivre Paris ! | Lien permanent | Commentaires (5)
Immeuble incriminé par le projet de bar-restaurant sur le toit, 2 rue des Quatre Fils (IIIe) (Photo VlM)
Nous avions relaté dans plusieurs articles (19 juillet 2014, 14 avril et 22 mai 2015) le projet d'installation d'un restaurant-bar sur la terrasse d'un immeuble 2 rue des Quatre Fils à l'angle de la rue Vieille du Temple (IIIe). Alors que la Mairie du IIIIe arrondissement avait donné un avis défavorable, la mairie de Paris avait avalisé le projet et délivré un permis.
Déjà incommodés par les fêtes fréquentes dans les jardins du Musée Picasso et gravement impactés par ce projet, plusieurs riverains ont réagi en déposant directement un recours auprès du tribunal administratif de Paris. Le recours contestait le permis de construire obtenu par la société Holding JPN Investissement (exploitant du Café de La Perle) le 24 décembre 2014.
Le tribunal, dans son jugement du 2 juin 2016 a entendu les riverains ! Il a relevé 3 illégalités au permis de construire délivré et a retenu les moyens suivants :
- le caractère incomplet du dossier de permis de construire en ce qui concerne la notice et les documents graphiques au titre de l'appréciation de l'insertion du projet dans son environnement ;
- l’insuffisance de la demande de permis de construire au titre du respect des règles relatives à la sécurité́ de l'établissement contre les risques d’incendie ;
- l’erreur manifeste d'appréciation du maire au titre des articles R. 111-2 du Code de l'urbanisme et US 7.1 du Plan de Sauvegarde du Marais en autorisant le projet sans assortir cette autorisation de prescriptions spéciales visant à limiter les nuisances sonores qui résulteront de l'exploitation du restaurant en plein air.
Banderole contre le projet sur une fenêtre d'un immeuble rue Vieille du Temple (IIIe) (photo VlM)
Toutefois, faisant application de l'article L. 600-5-1 du Code de l'urbanisme, le tribunal a considéré que les illégalités relevées étaient susceptibles d'être régularisées par la délivrance d'un permis de construire modificatif. A ce titre, il a sursis à statuer " afin de permettre cette éventuelle régularisation par la délivrance d'un tel permis, qui devra être communiqué au tribunal dans un délai de six mois à compter de la notification du présent jugement. »
JPN Investissement doit donc obtenir de la Mairie un permis modificatif et ne manquera sans doute pas de la tenter.
Cette affaire pose question sur les véritables intentions de la Mairie de Paris, qui a agi contre l'avis défavorable de la mairie du IIIe, quant au respect d'une part de notre patrimoine, le dossier ne permet pas en effet de se faire une véritable idée de l’insertion du projet dans son environnement et d'autre part vis à vis des habitants puisqu'il n'y a aucune prescription en matière de limitation des nuisances pour les riverains !
Affaire à suivre donc et emblématique pour les parisiens qui subissent dans nos arrondissements et bien d'autres les inconséquences de la fête permanente voulue et encouragée par une équipe municipale plus préoccupée par les noctambules que par ses électeurs.
Rédigé à 07:54 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Politique, Société, Urbanisme, PSMV | Lien permanent | Commentaires (5)
Lancement du conseil de la nuit, le 9 décembre 2014 (photo VlM!)
Dans le cadre du Conseil de la nuit une plénière à laquelle participait le réseau "Vivre Paris !" s’est tenue le 29 juin à l’invitation de Frédéric Hocquard, Délégué auprès du Premier Adjoint, chargé des questions relatives à la "Nuit".
Dans son introduction ce dernier souligne les avancées concernant le manifeste rédigé par la Ville et celles de l 'APUR (Atelier parisien d'urbanisme, association loi 1901 créée en 1967 par le Conseil de Paris qui a pour missions de documenter, analyser et développer des stratégies prospectives concernant les évolutions urbaines et sociétales) en matière de cartographie des zones festives. Il a aussi précisé lors de ses interventions que l’action des référents de nuit des mairies d’arrondissement et annonce que les transports en commun devraient étendre leurs horaires en 2017 en attendant qu’il soit possible de circuler un jour durant 24 heures sur tout le réseau francilien.
En réponse à des interventions, le conseiller délégué à la nuit informe les participants qu’il sera chargé de faire une communication sur la nuit au prochain conseil de Paris (dans laquelle sera rappelé que la mairie allait engager 12 M € cette année pour développer une politique ambitieuse de la nuit) et ajoute « .. . ces temps de communication au conseil sont rares, mais on a tenu à le faire … ». D’ailleurs est glissée l’annonce de l’organisation par la Ville en 2017 d’une exposition sur les nuits parisiennes. Nous nous demandons si celle-ci est bien opportune et nécessaire ? Autre précision apportée, celle du renforcement du partenariat avec la Préfecture de police reflétée par la création de commissions locales de régulation, sans qu’il soit mentionné si des associations de riverains seront associées à leur processus.
Après l’intervention du représentant du préfet de région qui a évoqué certains dispositifs financés par l’Île de France, le représentant du préfet de police a rappelé qu’il y avait des règles du jeu à faire respecter car « …faire la fête, ce n’est pas s’alcooliser, c’est respecter les voisins.» : la quadrature du cercle, comme il l’a mentionné, tout en indiquant que Frédéric Hocquard pense que sa résolution passe par des échanges avec des professionnels, point que nous ne partageons qu’avec beaucoup de nuances. Il n’empêche que curieusement les fermetures administratives d’établissements sont en baisse et sont passées de 230 en 2014 à 182 en 2015… du fait, selon la préfecture, d’améliorations des comportements professionnels et de fermetures plus longues…
Nous restons très dubitatifs sur cette analyse puisque nous constatons l’accentuation des nuisances dans de nombreux quartiers ainsi qu’une extension des sites touchés. Au fil des débats nous constatons un raisonnement assez paradoxal de la part de certains participants dont des élus. Par exemple, rien ne servirait de stigmatiser les établissements et chercher à obtenir des fermetures administratives puisque la plus grande consommation d’alcool serait due à l’alcoolisme de salon ou encore, seule une minorité d’établissements poserait problème, alors que des rues entières sont dominées par la mono activité des bars. Et encore à propos de cette minorité : il serait possible de ramener les exploitants dans le droit chemin, grâce notamment à l’action des pierrots de la nuit dont le Réseau "Vivre Paris !" a souligné maintes fois l’inefficacité avérée et le coût pour la collectivité. D’ailleurs a-t-il été affirmé, les nuisances que nous dénonçons n’ont pas lieu tous les jours, une modularité existe!
Matthieu Clouzeau directeur de la DPP (direction de la prévention et de la protection) de la ville prend la parole et apporte des précisions concernant sa nouvelle direction qui sera mise en œuvre en partie en septembre prochain et s’étalera en 2017. Il y aura un maillage territorial plus fin, dix et non plus six zones, dans le but d’assurer une présence aux heures et jours pertinents, le soir et le weekend. Il ajoute que l’action des équipes ne sera pas de réaliser des scores en matière de PV dont l’efficacité est relative (NDLR : compte tenu de la modicité du montant) mais plutôt d’assurer une présence, faire de la pédagogie et dissuader. Le réseau "Vivre Paris !" restant sur sa faim au fil des réunions du conseil de la nuit a demandé des explications complémentaires à Mathieu Clouzeau. Le réseau devrait les obtenir ultérieurement, puisqu’un accord de principe a été donné pour une réunion en septembre.
D’autres annonces sont faites par la mairie, telles la création de« groupes «actions » (tourisme, manifeste, formation, orientation (?), la mise en place d’un comité des noctambules avec des membres tirés au sort, la réalisation déjà en cours d’une cartographie des endroits festifs, dont celle sur les comas éthyliques, l’appel à projets « réinventer la Seine », ainsi qu’une campagne de sensibilisation canal saint Martin, à la Villette et Oberkampf … Nous découvrons qu’une commission de régulation de la vie nocturne ayant pour but un accompagnement par les syndicats pour mettre en œuvre les préconisations allait être créée. Il sera intéressant de savoir ce que l’on entend par là et quel syndicat professionnel aura vocation à y siéger.
Quant à la mesure du bruit qui va être réalisée par Bruitparif grâce à des capteurs installés dans des endroits ciblés de la capitale, il est clairement indiqué que ce ne sont pas « des capteurs anti-fêtards », mais un outil de concertation et d’éducation avec possibilité d’extension dans toute la ville.
Page de couverture du livre d'Antoine de Baecque "Les nuits parisiennes"
Divers autres points de moindre importance sont évoqués. Mais un bilan 2017 de toutes ces actions retient, lui, toute notre attention. Il faudra être très vigilant sur la méthode de cette évaluation et les interprétations qui pourront être faites (cf la baisse des fermetures administratives entre 2014 et 2015 et le bilan d’évaluation "Copanam" sur l’action des pierrots de la nuit (analyse-du-bilan-concernant-le-dispositif-des-pierrots-de-la-nuit/).
Nous pensons et le réseau "Vivre Paris !" auquel adhère "Vivre le Marais !" l’a traduit au travers de ses interventions en séance que toutes ces annonces tous azimuts créent un certain flou du fait même de nombreuses imprécisions et d’une efficacité qui reste à prouver car au final notre demande qui reste toujours la même est que nous nous voudrions pouvoir dormir.
Frédéric Hocquard a beau jeu de conseiller le livre d’Antoine de Baecque intitulé « Les nuits parisiennes » dont il ne partage pas cependant les conclusions, il oublie de préciser en effet que les noctambules dont il est question dans l’ouvrage qui jouaient selon les époques aux cartes dans des hôtels particuliers, ou s’affichaient en dandy ici et là ou bien s’encanaillaient dans les cafés-concert, dans les cabarets et les bars de Montmartre, puis dans les caves de Saint-Germain-des-Prés, ou au Bus Palladium, étaient plus respectueux des règles et du droit au sommeil de leurs concitoyens que ce que l'on constate aujourd'hui.
Rédigé à 07:10 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Politique, Société | Lien permanent | Commentaires (0)
Fête de la musique 2014 rue des Archives dans le IVe. Toujours le même principe, un peu atténué, en 2016. Où est la musique ? (Photo VlM)
Comme nous l'ont indiqué les commissaires de police des deux arrondissements, des dispositions sécuritaires avaient été prises étant donné les dangers latents pour cette édition 2016 de la fête de la musique. Certaines rues étaient interdites à la circulation et de ce fait bondées, des véhicules réussissant néanmoins à se frayer un chemin.
Des fumées blanches épaisses sortaient des fenêtres au-dessus de certains établissements, des amplificateurs aux balcons, des projecteurs lançant des flashs éblouissants et un déversement continu de bruit assourdissant... Bien entendu badauds, fêtards et musiciens d'une soirée marchaient ou restaient figés prés des baffles. Beaucoup malheureusement portaient à la main un signe distinctif, un verre ou une canette de boisson alcoolisée ! Tel apparaissait en cette fête le bas des rues des Archives et du Temple (IVe).
Chorale improvisée à l'angle des rues Pexquay et Rambuteau (IVe) (photo VLM)
Plus loin dans la cour de l'Hôtel de Soubise ou celle du Crédit municipal rue des Francs Bourgeois, l'ambiance était plus paisible, plus chaleureuse, dans l'attente des "Jeunes Talents" qui ont interprété des pièces de musique classique. Un oratorio de Joseph Haydn a été donné dans l’église ds Blancs Manteaux toute proche A quelques mètres une chorale semblant improvisée s'est installée à l'angle des rues Pecquay et Rambuteau attirant de nombreux passants étonnés.
Le village Saint-Paul était aussi cette année un lieu pour les voix féminines. Il était plus difficile, sécurité oblige, de pénétrer dans l"Hôtel de Saint-Aignan (musée d'art et d'histoire du judaïsme) où il a fallu attendre pour écouter du rock oriental. Quant au Carreau au du Temple il est devenu l'espace d'un soir la maison du jazz comme l'était aussi la place des Vosges qui accueillait par ailleurs des chanteurs de variétés.
Le bas de la rue du Temple (IVe) interdite à la circulation (ballons, fumées, baffles...) (photo VLM)
Tous les styles de musique étaient donc représentés, la préfecture avait demandé un arrêt des décibels pour minuit 30 et fait savoir qu'il y aurait des contrôles. Il semble que globalement ces consignes aient été respectées et que la raison l'ait emporté en comparaison des années précédentes sans retenue. Au petit matin les équipes de la propreté s'activaient pour redonner un visage convenable à nos quartiers.
Rédigé à 13:43 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Musique, Société | Lien permanent | Commentaires (2)
Vue du terrain de sports jouxtant l'école Neuve Saint-Pierre (IVe) que l'on aperçoit sur la droite (Photo VlM)
Derrière les murs de l'école Neuve Saint-Pierre au 15 de la rue éponyme (IVe) , jouxtant la cour de récréation, se trouve un terrain d'éducation physique et sportive de plein air où les jeunes du quartier viennent s'entraîner. Outre l'école, il est encadré par des immeubles donnant sur les rues Neuve Saint-Pierre, Beautreillis, Saint-Paul et même Charles V.
Dans cette dernière, à la hauteur du terrain de sports, des travaux de réhabilitation vont être engagés au N° 8-10 afin d'y établir le Centre de Recherche Interdisciplinaire (CRI) comprenant des laboratoires de recherche, des salles de cours, des bureaux et une résidence pour étudiants doctorants (55 logements). Soit plus de 5.000 m² avec la démolition d'un bâtiment d'un étage, son remplacement par un nouveau de 5 étages, et la surélévation d'un autre immeuble qui passera de trois à cinq étages et sera même surmonté d'un sixème étage à caractère technique. Le financement, 17,8 millions d'€, est assuré par la Ville de Paris, la fondation Bettancourt-Schüller et la Région.
Ces travaux ne rassurent pas les habitants voisins. Faut il en effet densifier davantage encore un quartier qui pêche justement par une trop forte densification, de surcroît dans un secteur où les immeubles sont classés et protégés ? Le "remodelage" des fondations du CRI sera -t-il réellement sans conséquences pour les immeubles alentour ? Quels types de recherches scientifiques seront menées alors que 6 extracteurs de vapeur sont prévus ? Quelle intensité de bruit, quelle nocivité cela va t-il entraîner ? De plus, en bordure du terrain de sport, à la place du mur plein que présente le bâtiment voué à la démolition, le nouveau bâtiment ultramoderne de 5 étages offrira une façade percée de 26 fenêtres : comment atténuer la gêne que cela présente pour les autres riverains, privés accessoirement de quelques heures d'ensoleillement, et qui eux bien sûr restent soumis aux strictes règles de préservation du patrimoine ? Enfin, est-il opportun de créer un campus universitaire en plein Marais ? Beaucoup de questions qui restent sans réponse...
Vue des bâtiments à droite qui vont être remplacés ou restaurés pour installer le CRI (Photo VlM)
Cerise sur le gâteau, il est aussi prévu de recouvrir le terrain de sport d'une sorte de bâche en matière plastique aux proportions impressionnantes, 30 m par 20 m et 7 m de hauteur minimum.... A l'automne dernier, lors d'un conseil d'arrondissement, le Maire du IVe avait dit envisager cette installation. Le quartier manque de salles de sport il est vrai, il est d'ailleurs question d'en installer dans le cadre de la réhabilitation du boulevard Morland. Une réunion publique a bien eu lieu en février dernier pour la présentation de cette installation atypique mais les riverains ont compris que le projet était déjà décidé.
Porche d'entrée de l'ancien Hôtel de Maillé 10 rue Charles V où sera installée une partie des locaux du CRI (Photo VlM)
Organisés en collectif, ils dénoncent aujourd'hui un manque de concertation manifeste des habitants, ils s'insurgent contre ce projet qui ne s'inscrit pas du tout dans le Marais et son PSMV du fait de son emprise considérable qui va tuer le dégagement et étouffer l'espace de respiration qui existaient tout en confinant la cour de l'école Neuve Saint-Pierre. Les habitants craignent aussi le bruit car la portion dédiée aux sports de plein air, football-urbain, basket-ball et hand-ball se trouvera juste sous les fenêtres des 15 et 17 rue Beautreillis.
Enfin ils s’étonnent que l'on puisse réaliser des installations de cet ordre à un endroit où se trouvent les vestiges d'une nécropole mérovingienne et d'un cloître. Il n'ont pas connaissance d'accord qui aurait été donné par les autorités compétentes en l'espèce. On note enfin que le permis de construire n'est pas affiché alors que celui du CRI l'est et que les travaux seraient imminents.
Ils demandent à Christophe Girard que ces deux projets soient revus en tenant compte de leur avis et sont décidés à agir pour être entendus.
Le collectif Beautreillis - Charles V - Saint-Paul - Neuve Saint-Pierre
Rédigé à 00:02 dans Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Urbanisme, PSMV | Lien permanent | Commentaires (9)
De gauche à droite : Dominique Feutry, Commissaire Eric Moyse, Emmanuel Dubail, Major Chabbat
Comme à son habitude le Commissaire Eric Moyse reçoit "Vivre le Marais !" avec beaucoup de sollicitude lors du point périodique qui nous réunit. Il est assisté du major Jacques Chabbat et par Emmanuel Dubail, qui dirige la police administrative (établissements, fermetures administratives, expulsions, autorisations spéciales ...).
Nous évoquons le comportement étonnant et nouveau de certains magasins qui souvent nouvellement installés connaissent un afflux de clients occupant sur une longue file l’espace public encadrés par des vigiles privés ne laissant plus de place aux piétions pour circuler et aux véhicules pour stationner. Sur cette question la réponse de nos interlocuteurs est claire, une autorisation préalable doit être demandée. Elle est délivrée par la préfecture de police sur avis du commissariat. Ce type d’infraction relève du tribunal de police dès lors que ne sont constatées ni bagarres, ni nuisances sonores …
Nous soulignons la recrudescence de l’affichage sauvage qui a pris des proportions importantes à l’occasion de l’ouverture de magasins dans le quartier (voir nos articles des 23 et 30 avril 2016), affichage qui s’ajoute au foisonnement de pancartes annonçant la "vente de tapis d'orient" que l’on découvre le week-end sur les potelets et panneaux de signalisation. Ce type de comportement peut être verbalisé dès lors que les « fauteurs » sont pris sur le fait. Une action vis à vis des « loueurs » de salles dans des hôtels ou des locaux privés constitue une sensibilisation qui n'est pas inutile sur les conséquences que nous dénonçons. Il est à noter qu’il appartient aussi à la Direction de la Prévention et de la Protection (DPP) de la ville de Paris de « lutter » contre cette forme d’incivilité.
En ce qui concerne les établissements de nuit, il nous est précisé que l’unité de police administrative de l’arrondissement effectue chaque semaine de nombreux contrôles (autorisations de terrasses, tapage, respect de l’heure de fermeture..) qui conduisent à des verbalisations. Nous insistons sur le cas de la place du Marché Sainte Catherine, celui de la place Bourg Tibourg et sur certains établissements.
Nous sommes informés que lors de la fête de la musique le 21 juin et de la "Marche des Fiertés" (Gay Pride) le 2 juillet des dispositions ont été prises en concertation avec la mairie (augmentation du nombre de containers et de toilettes publiques). La fermeture à la circulation de plusieurs rues du secteur Archives (rues Saintes Croix de la Bretonnerie, de la Verrerie et des Archives) a été décidée. L’horaire de fermeture des établissements n’ayant pas d’autorisation de nuit devra s’effectuer impérativement à 0h30 et la police y sera très attentive.
Les établissements qui ont suscité des protestations, très vives quelques fois, d'habitants qui ont senti leur immeuble (à pans de bois) trembler seront sensibilisés afin de limiter les décibels à une niveau raisonnable
Les bienfaits des caméras de surveillance (plan 1.000 caméras) sont soulignés avec l’exemple récent d’un enfant tombé dans la Seine durant la crue et qui a pu être sauvé car sa chute a été ainsi visualisée en direct…
Nous remercions le Commissaire et ses équipes, conscients que nos préoccupations n’ont pas la même acuité que les évènements sur lesquels la police est fortement mobilisée depuis de nombreux mois.
Dominique Feutry
Rédigé à 20:33 dans Actualité, Lutte contre le bruit, Société, Sécurité | Lien permanent | Commentaires (1)
Emplacement de la caméra : sur un poteau à venir dont la base se trouve au centre de ces barrières de chantier (Photo VlM)
Il existe mille et une raisons d'installer une caméra de surveillance en ce point. Il fut une époque où ce carrefour était qualifié de "maudit", victime des livraisons massives des grossistes-importateurs de maroquinerie des rues du Temple, Chapon, Gravilliers ... il était le siège de thromboses qui paralysaient le quartier.
La situation s'est améliorée depuis. Les maroquiniers ont migré vers Aubervilliers. Les grossistes qui restent sont moins nombreux et sont majoritairement des bijoutiers-fantaisie qui n'ont pas les mêmes besoins d'entreposage et de livraisons.
Si les rues sont plus calmes de jour, on ne peut pas en dire autant la nuit. Il y a deux bars de nuit rues des Haudriettes, deux autres rue Michel le Comte, qui compte aussi une épicerie ouverte toute la nuit, qui ne vend pas que de la limonade. A partir de 4/5 heures du matin, on assiste à une transhumance de buveurs d'est en ouest et vice-versa.
La rue du Temple dans sa partie sud est la voie de communication vers le nord des fêtards qui ayant épuisé les ressources des bars du IVe, rue des Archives, du Temple et Ste Croix, viennent s'offrir un complément d'ivresse dans le Haut-Marais.
Le carrefour est le point où ces migrations se croisent. Des trafiquants de drogue y ont pris position et un commerce illicite mais florissant s'y est installé. Il ne se passe pas une nuit sans qu'un incident violent, une rixe se produise entre consommateurs sous l'emprise de l'alcool et des stupéfiants.
Ce constat nous a conduit à adresser un courrier au Commissaire du IIIe en date du 6 mars 2016. Il disait notamment sous la signature de notre président : "je demande au nom de l’association dont l’objet est de veiller à la qualité de vie et à la tranquillité des habitants, que des mesures soient prises pour que les troubles nocturnes cessent".
Le gérant d'un des bars de nuit de chez nous se plaignait récemment des incidents qui se produisent chaque nuit et affirmait avoir déposé au commissariat des dizaines de mains courantes. Le président d'un des syndicats qui regroupe les bars et autres débits de boissons nous assurait aujourd'hui-même qu'il intervient régulièrement auprès du Préfet de Police de Paris pour que la tranquillité des habitants soit une priorité dans l'arbitrage des conflits entre établissements bruyants et riverains.
Nous disions dans un article du 26 octobre 2012, à l'époque où le choix des emplacements des caméras de vidéo-surveillance a été révélé, que le IIIe était le moins bien loti. De plus, des considérations de nature idéologique avait prévalu sur des décisions de bon sens. C'est ainsi que des emplacements où la surveillance s'imposait ont été retirés du programme sous prétexte de respect de la vie privée.
Travaux de préparation pour l'alimentation électrique de la caméra et sa connexion vidéo au réseau de surveillance. Place Renée Vivien (Photo VlM)
Il semble que le pragmatisme s'impose aujourd'hui et nous nous en félicitons. L'implantation d'une caméra permettant une surveillance à 360 ° à ce carrefour est une décision que nous applaudissons. La police du IIIIe dispose désormais d'un outil qui va rendre sa tâche moins ardue et accroitre son efficacité.
Rédigé à 18:34 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Sécurité | Lien permanent | Commentaires (6)
Le "Corriere della sera", titre : "contro degrado e rumore in città, il nuovo fronte europeo dei comitati anti-movida" (contre le vandalisme et le tapage nocturne dans les villes, un nouveau front européen des associations pour la défense de la qualité de vie)
Malgré une pluie battante, 150 participants ont assisté ce 31 mai à la salle Jean Dame, rue Léopold Bellan (IIe), aux deuxièmes assises des associations de riverains mobilisés pour la qualité de la vie dans les métropoles d’Europe organisée par la réseau "Vivre la Ville !" Europe dont est membre "Vivre le Marais !". Le thème retenu pour cette réunion était « Nuisances nocturnes : les citoyens européens se mobilisent.»
Toutes les interventions ont mis en exergue l’hyper alcoolisation, le bruit, la saleté, la dérégulation sociale, les atteintes à la santé et les menaces qui pèsent sur les centres historiques des villes concernées.
Nous retiendrons que l’alcoolisation a un coût annuel en France de 120 Milliards d’€ (autant que celui du tabac), les chiffres sont tirés du rapport du professeur Kopp, et que parallèlement malheureusement les conflits d’intérêts étaient nombreux dans l’organisation institutionnelle d‘une prétendue dérégulation des dérives de la nuit avec des lobbies puissants à l’action.
Après avoir dressé, devant son responsable à l'Hôtel de Ville Frédéric Hocquart, un bilan du conseil de la nuit de Paris qui agit plutôt au détriment des riverains, un représentant de Bruit Parif a montré que des avancées significatives étaient en cours pour mesurer sans contestation possible le bruit dans les endroits les plus festifs de Paris, ce qui permettra des expériences devant débuter de pointer les lieux et les établissements qui ne respectent pas les normes en la matière.
Les ambassadeurs des riverains soumis au diktat des noctambules des villes de Strasbourg et de Nantes ont montré combien les chartes proposées par les élus ici ou là n’étaient faites que pour gagner du temps et ne réglent rien du tout. Les intervenants des villes de Montpellier, d’Aix en Provence-Marseille et de Barcelone ont montré de leur côté que face à l’inertie des élus et à la confusion entretenue entre les services municipaux, seule la technique de « l’affrontement » était payante. Par affrontement il fait entendre des actions en justice à l’encontre de maires (ou des préfets) pour ne pas avoir fait respecter la législation en matière de bruit. Plusieurs condamnations ont été prononcées et ont servi d’exemples lors des exposés, le modus operandi décrit pouvant être dupliqué sans problème.
Vue de la scène et des intervenants
L’Italie dont la représentante a réussi à fédérer la plupart des associations du pays, ce qui constitue un exemple à suivre, a montré que le poids des adhérents qu’elle représente qui atteint le million, fait que son réseau est devenu une force incontournable pour les politiques qui doivent désormais composer. Certains projets de loi portant sur la vie nocturne ayant dû être modifiés.
La situation dramatique de Lisbonne dont le développement de la fête est sans limite, met en péril le centre historique avec l’aval des autorités. Dans une moindre mesure celle de Bruxelles qui devient petit à petit un haut lieu de la fête est très préoccupante.
La courte intervention de Frédéric Hocquard, Conseiller Délégué auprès du Premier Adjoint de la Maire de Paris, chargé des questions relatives à la "Nuit" n’a pas apporté d’éléments nouveaux. Des questions lui ont été posées sur l’ouverture des parcs et jardins la nuit, sa réponse est entre autres motifs qu’il faut donner « plus d’espaces de respiration aux parisiens…» !
Sur le fond, et les questions furent nombreuses, les participants ont retenu que l’alcoolisation effrénée coûtait excessivement cher à la collectivité et qu’il ne fallait pas baisser la garde bien au contraire car des moyens existent même si cela est parfois long avant d’obtenir des résultats. Ils ont aussi constaté que les problèmes étaient les mêmes dans toutes les grandes villes d’Europe mais qu’à force d’opiniâtreté, d’obstination et en utilisant tous les leviers à notre disposition, les autorités sont dans l’obligation de faire respecter les lois et règlements.
Une minorité sous prétexte de s’amuser ne peut pas, et elle est n’en a pas le droit, s’arroger l’espace public et prendre ainsi en otage une majorité d’habitants qui devraient subir et ne rien dire. Ce temps est bel et bien révolu ce qu’a bien démontré la réunion où la solidarité entre riverains de pays différents est une grande avancée dans la lutte qui est menée.
Dominique Feutry
Rédigé à 13:34 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Paysage de la rue, Politique, Propreté, Société, Sécurité | Lien permanent | Commentaires (4)
De gauche à droite : Gilles Pourbaix (ACCOMPLIR), Rafaële Rivais (SOS-Conso Le Monde), Gérard Simonet (Vivre le Marais !), Eric Le Mitouard (le Parisien), Christophe Mietlicki (Bruit-Parif), Dominique Feutry (Vivre le Marais !). De dos : Anne Penneau (Riverains de la Butte aux Cailles)
En prélude aux assises des associations européennes membres de "Vivre la Ville !" qui se tiennent ce 31 mai 2016 dans le IIe arrondissement, un groupe de dirigeants d'associations de province (Strasbourg, Marseille, Nantes, Toulouse, Biarritz, Tours, Montpellier ...), et de plusieurs pays d'Europe (Italie, Portugal, Espagne, Belgique, Suisse ...) se sont retrouvés pour un déjeuner avec des journalistes de la presse parisienne.
Présente parmi nos invités étrangers, Simonetta Chierici, présidente de la coordination nationale en Italie : "No Degrado e Mala Movida " * et Caterina Rodino de la ville de Naples ainsi que l'avocat catalan de Barcelone Me Lluis Gallardo.
Il est important que les médias s'intéressent de près à la détresse de ceux qui souffrent des méfaits de l'agitation et du tapage nocturne dans les centres-villes. Des dérives qui sont directement liées au développement d'un tourisme de masse mal maitrisé. Les grandes villes, celles notamment qui exercent une forte attractivité, en font les frais. Il faut une prise de conscience générale des acteurs du tourisme et des pouvoirs publics pour que nous trouvions chez nous les solutions qui assurent une promotion raisonnée de la fête, soucieuse du respect des besoins vitaux des citoyens, notamment leur droit au sommeil. De ce point de vue, la contribution des médias au débat sera capitale. C'est pourquoi nous avons tenu à les rencontrer.
* Les italiens ont emprunté aux espagnols le mot "movida" (mouvement) en l'affublant du péjoratif "mala" qui le transforme en vacarme détestable. "Degrado" évoque ce qui l'accompagne, à savoir les dégradations de l'environnement : déchets et urine sur la voie publique, vomis, tags, affiches sauvages et incivilités diverses à l'égard du mobilier urbain.
Rédigé à 23:10 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Vivre le Ville ! | Lien permanent | Commentaires (4)
"Fêtards" (mala movida) en Italie
RAPPEL
Ce sont les "Deuxièmes Rencontres des Associations de Riverains" mobilisés pour la qualité de vie dans les métropoles d'Europe contre l'agitation, le bruit et la dérégulation sociale dans les centres historiques de nos villes.
Vous êtes invités à venir nombreux, en famille, avec des amis, à la réunion publique organisée par le réseau "Vivre Paris !", avec la participation active de "Vivre le Marais !", le mardi 31 mai de 18h30 à 20h30, salle Jean Dame, 17 rue Léopold Mellan 75 002 PARIS. L'entrée est libre.
Vous y entendrez des exposés de représentants d'associations de villes françaises et étrangères (Italie, Espagne, Portugal, Belgique, Suisse ....) et la présentation d'un manifeste du réseau "Vivre Paris !" pour juguler les dérives de la vie nocturne, avec des propositions issues d'expériences croisées avec les associations qui composent l'organisation "Vivre la Ville !".
Les médias ont été invités pour donner à cette manifestation le retentissement qui convient.
Gérard Simonet
Rédigé à 15:08 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, Lutte contre le bruit, Paysage de la rue, Politique, Société, Vivre le Ville !, Vivre Paris ! | Lien permanent | Commentaires (1)