La rue des Coutures St Gervais (IIIe) dimanche 26 mai 2019 (Photo VlM/AM)
Les riverains n'en reviennent pas. Ce week-end des 25 et 26 mai 2019, ils ont vu une armée de jeunes ados, accompagnés quelques fois d'un parent, encadrés par un service d'ordre "maison", se mettre en ligne sur le trottoir impair de cette rue qui longe par le nord le musée Picasso, et attendre que leur tour vienne d'entrer dans le local du n° 14 pour y faire leurs achats.
Ce train de visiteurs n'y suffisant pas, car la demande est forte, un autre groupe attendait son tour devant la maison de retraite de la Perle.
Deuxième rame d'acheteurs devant la maison de retraite de la Perle, angle La Perle/ Thorigny (Photo VlM)
Quelle est la cause de ce remue-ménage ? L'ouverture pour deux jours d'un "pop up store" (boutique éphémère) de la marque "PNL- Que la Famille" ; vêtements, notamment tout un univers blanc de survêtements, t-shirts, hoodies... autour de la thématique du cœur (référence à leur logo et à la couverture de leur album de musique RAP) mais également des accessoires comme des coques de smartphone ou des briquets... (Tout savoir sur PNL)
Les prix ne sont pas à portée de toutes les bourses mais ils semblent ne dissuader personne. Il est vrai que certains acheteurs sont là armés de patience pour se livrer à un business basé sur la revente avec une bonne marge de leurs acquisitions.
On retrouve l'ambiance qu'on a connue avec "SUPREME" rue Barbette, et ses longues files d'attente qui partaient de la rue des Quatre-Fils pour suivre Vieille du Temple et aboutir à Barbette. Ce filon semble s'être tari depuis, pour donner désormais l'image d'un commerce ordinaire.
Consommateurs devant la brasserie BREWDOG place de Thorigny (Photo VlM /AM)
Il n'en sera pas de même a priori avec le quartier Thorigny car il s'agit d'une boutique qui n'a pas vocation à durer en tant que telle mais les riverains, qui ont eu satisfaction pour que les érables du jardin Thorigny ne soient pas tous abattus, mais n'ont pas réussi à persuader le Maire Pierre Aidenbaum de les débarrasser de cette comédie-bouffe qu'est la "rue'Golotte", ont maintenant des inquiétudes sur la façon dont leur quartier pourrait évoluer avec notamment l'ouverture de BREWDOG, un nouveau débit de bière sur la place Thorigny.
Photo Boston Consulting Group, auteur d'une étude sur la rentabilité des trottinettes en libre-service (Télécharger)
Notre Député Pacôme Rupin, élu de la 7ème circonscription qui comprend le IVe mais aussi le XIe et une partie du XIIe, bien connu dans Paris-centre car il est conseiller d'arrondissement dans le IVe, lit nos articles sur ce blog et ne manque pas de réagir quand le sujet l'inspire. On se souvient par exemple de son implication dans l'implantation du KFC boulevard Beaumarchais.
Notre article du 8 mai qui décrit le matin-calme de cette journée où on a décompté 18 trottinettes dans le champ de l'objectif photo l'a incité à nous écrire. Voici son message, dans lequel il revendique le caractère pro-actif de son action à l'Assemblée Nationale sur la problème désormais aigu des trottinettes en libre-service à Paris :
Précédemment socialiste, Pacôme Rupin a rejoint les rangs de LReM pour la campagne des élections présidentielles de 2017
Cher Monsieur Simonet,
Je vous remercie pour l'envoi de cet article sur un sujet qui me préoccupe particulièrement depuis des mois que ces nouveaux engins ont fait leur apparition dans les rues de Paris.
Il y a plusieurs mois j'avais interpellé la Mairie de Paris pour solliciter un marquage au sol afin que le stationnement ne se fasse pas de manière anarchique, je porte également cette obligation dans le cadre de la Loi d'Orientation des Mobilités actuellement étudiée à l'Assemblée nationale.
Vous pouvez retrouver ma position sur l'article que j'avais fait paraître à l'automne dernier:
https://pacomerupin.fr/2018/10/19/face-au-developpement-du-free-floating-les-trottoirs-doivent-etre-sanctuarises-pour-les-pietons/
Ainsi que mon intervention en Commission des lois au début de l'étude du projet: https://www.youtube.com/watch?v=EjF1Wb1dA08.
Je vous transmets également les éléments du décret que vous évoquez dans l'article.
L'encadrement étant instauré il est désormais nécessaire qu'à ces réglementations soient associés des contrôles dissuasifs.
En espérant que les piétons retrouvent de la sérénité sur les trottoirs parisiens. Je vous remercie de me transmettre régulièrement vos positions, je reste à votre disposition et vous prie d'agréer, cher Monsieur Simonet, mes meilleures salutations.
Pacôme Rupin
Député de Paris
Conseiller du 4ème arrondissement
Nota Bene de la Rédaction : au passage on voit que dans le IVe, il est plus facile d'obtenir sans délai un bariolage commercial des rues aux couleurs arc-en-ciel et leur entretien qu'un marquage au sol qui pourrait régler une situation anarchique que tout le monde dénonce à propos des trottinettes...
Postcriptum : le Maire du IVe Areil Weil réagit et nous demande de publier sa mise au point :
"Pour la seconde fois en peu de temps, je suis assez stupéfié par votre traitement partial et,
tout simplement erroné, d'un sujet local important. Sachez que le 4e arrondissement, à mon
initiative, est précurseur en matière de marquage au sol d'emplacements pour les trottinettes
et autres engins sans attache. Vous devriez le savoir, ou du moins l'avoir vérifié auprès de
nous, avant de publier.
Ces emplacements, marqués depuis plus de 6 mois, sont très visibles et très utilisés, par
exemple celui de Saint Paul situé dans la continuité des emplacements vélos, sur l'ancien
emplacement des taxis, déplacé au nord avec grand profit pour tout le monde. Quant aux
verbalisations et enlèvements, j'ai participé moi-même, aux côtés du nouveau directeur des
services de sécurité et de prévention de la ville en personne, aux tout-premières opérations,
qui ont symboliquement démarré dans le 4e arrondissement, il faut encore le souligner,
il y a plusieurs mois (nous avons commencé à l'ile Saint Louis, devant l'école à la suite d'une
alerte du directeur) et poursuivi dans tout le centre de Paris, avant d'étendre ces opérations
à tout Paris depuis des mois.
Sachez encore, que j'ai été dans les tout premiers à dire clairement dans une tribune dès le
mois de novembre 2018, avec les adjoints de la Maire de Paris, que la ville ne tolérerait
ni stationnement ni circulation sur les trottoirs, alors même que la base juridique était faible
pour agir, en l'absence d'une loi plusieurs fois décalée. La ville sait prendre ses risques et il
est possible que les enlèvements et verbalisations soient contestées en justice tant que la loi,
nécessaire, ne sera pas effective.
Heureusement que les députés se sont saisis de ce sujet, il était urgent, et nous faisons
régulièrement des propositions pour le contenu de la loi. Mais heureusement aussi que la
ville n'a pas attendu la loi pour agir. Ne pas le dire n'est pas honnête. Je vous prie donc de
faire ces correctifs. Merci" Ariel Weil
Maire du 4ème arrondissement de Paris
Carrefour Archives-Rambuteau/Francs-Bourgeois (IIIe - IVe) (Photo J. Plouseau)
Sur un air de comptine, un concours est ouvert : combien en comptez-vous ? Toute bonne réponse vous vaudra notre considération !
Elles sont devenues aussi dangereuses sinon plus que les moustiques-tigres ou le frelon chinois. Alors que vous ne vous y attendez pas, elles vous percutent de plein fouet et vous envoient à l'hôpital ou ad patres, que vous soyez sur la chaussée dans un passage piétons ou sur le trottoir...
La Ministre Elisabeth Borne heureusement s'en préoccupe. Elle nous prépare un décret pour la rentrée. En attendant, la mairie de Paris prend des dispositions et parle d'une charte avec les opérateurs sur leur occupation de l'espace public (on voit sur la photo qu'ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère...). Voir décisions Ville de Paris.
On est dubitatif à l'égard des chartes car on en a enterré plus d'une, victimes de leur péché originel (notamment rue des Archives sous Dominique Bertinotti et plus récemment place du Marché Ste Catherine). On attendra patiemment que l'assemblée nationale ait fait son travail. On connait à peu près le contenu du décret : interdiction aux véhicules électriques de circuler sur les trottoirs (amende 135 €), non-respect du code de la route (amende 35 €), vitesse des engins limitée à 25 km/h (dépassement : amende 1.500 €), interdiction de laisser les engins n'importe où notamment sur les trottoirs (amende 35 à 49 € payée par l'utilisateur ou à défaut par l'opérateur)....
Cette démarche de rationalisation est nécessaire. Elle ne remet pas en cause l'évolution des mobilités dans la ville moderne car on na va pas contre son temps. Le développement du GPS, du téléphone cellulaire, des centrales à inertie et leurs gyroscopes, des batteries, des mini-moteurs électriques, des "applis" sur nos GSM font que beaucoup d'initiatives fleurissent et constituent l'économie d'aujourd'hui et de demain. Il convient de les accompagner, en domestiquant les nuisances si elles en créent.
Observons au passage que toutes ces nouveautés fonctionnent sur courant électrique dont l'énergie utilisée est propre et soucieuse de la planète. A une condition toutefois : que la production de cette électricité qui charge nos batteries soit propre également en terme de CO², d'ozone, de particules et autres polluants, azotés notamment. A ce stade, seule l'énergie atomique répond à ces critères. De quoi rendre blêmes les écolos les plus idéologues qui voient rouge quand on leur parle d'exploiter le carburant naturel de l'univers, des étoiles, des galaxies, des planètes, des trous noirs, un carburant qui repose sur la transformation de certains atomes et la récupération de l'énergie qu'Albert Einstein a formulée dans sa célèbre équation E = MC²
Voilà à quel niveau de réflexion nous portent les trottinettes et leur invasion, pas tout à fait inoffensive mais parfaitement maîtrisable !
GS
Direction la fourrière pour ces deux motos mal garées rue des Archives dans le IIIe....
Deux par deux, le reste en foule... Il semble que la police (ou la DPSP) ait saisi le sujet à bras-le-corps. Il faut dire que la marmite bout depuis assez longtemps contre le comportement des motards qui garent leurs engins n'importe où et n'importe comment, généralement sur les trottoirs.
Il est vrai que la fameuse charte signée en 2007 entre Bertrand Delanoë à l'instigation de son Adjoint Denis Baupin avec la "Fédération des Motards en Colère" (qui le sont cependant restés...) leur donnait licence de se garer ainsi, au grand dam des observateurs concernés et du Préfet de police de l'époque qui avait dénoncé le caractère illégal des dispositions contenues dans la charte comme contraires au code de la route.
Aujourd'hui, l'Hôtel de Ville est partagé entre ceux (Europe Ecologie-Les Verts avec Christophe Najdovski) qui remettent en question les privilèges accordés aux motards, et la Maire Anne Hidalgo qui hésite à leur déplaire pour des raisons électoralistes et la crainte de les voir manifester bruyamment et violemment comme ils savent le faire.
Ces privilèges sont choquants dans le contexte actuel de lutte contre les atteintes à l'environnement et le réchauffement climatique. La gratuité du stationnement, la tolérance des forces de police à l'égard de l'occupation de l'espace public notamment des trottoirs, l'absence de contrôle technique qui laisse la voie libre au traficotage des pots d'échappement, au bruit et à la pollution de moteurs mal réglés, ont créé une distorsion artificielle en faveur de ce mode de transport qui est devenu le principal pollueur de nos villes.
Il faut espérer que le renforcement apparent des interventions de police ne soit pas l'hirondelle qui fait le printemps mais bien un revirement de fond que la mairie de Paris amorce. Il est probable que l'approche des élections municipales de 2020 joue dans ce sens car l'opinion des parisiens à l'égard des nuisances que nous dénonçons pèsera plus que l'activisme de certains conducteurs de deux-roues qui refusent d'admettre que leur moyen de déplacement se conforme aux dispositions d'intérêt général qui visent les véhicules à moteur.
Aline Chiesa, rue Veille du Temple (IIIe), membre de l'association victime d'un heurt par une trottinette, se consacre maintenant à l’éducation des conducteurs de ces engins
"Je suis Aline CHIESA. J’ai été renversée par une trottinette et 6 mois après j’ai toujours de nombreuses séquelles pas forcément apparentes.
Je suis prête à témoigner à l'Assemblée Générale annuelle de l'association le 4 avril des dangers de ces engins que l’on qualifiait voilà pas si longtemps de « mobilités douces » alors qu’elles sont très violentes. Je milite pour le droit du piéton dans le cadre de « 60 Millions de Piétons » et par leur intermédiaire j’ai fait plusieurs reportages et une vidéo que je vous adresse pour publication et qui contient entre autres quelques photos de moi et de mes blessures qui sont très parlantes.
Il faut savoir également que de plus en plus d’assurances refusent de couvrir, dans le cadre de la responsabilité civile, les accidents de trottinettes, ce qui est le cas de l’assurance du jeune homme qui m’a renversée".
C'est ainsi que s'exprime Aline Chiesa, sans colère ni rancœur. Elle saisit chaque occasion dans la rue d'apostropher des conducteurs de trottinettes qui ne respectent pas les piétons en leur expliquant le danger qu'ils leur font courir. Elle affirme qu'elle est toujours bien reçue dans sa démarche, reconnaissant ainsi qu'il n'y a pas de méchanceté chez ceux qui font preuve d'incivisme mais plutôt de l'insouciance et de la légèreté.
La vidéo qui suit montre les blessures visibles dont Aline a souffert après l'accident dont elle a été victime :
Rédigé à 14:50 dans Actualité, circulation centre de Paris, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (2)
Stationnement de trottinettes rue des Archives (IIIe)
Dans l'attente de mesures législatives qui se font attendre, le Conseil de Paris vient de prendre une série de mesures pour réguler l'usage et le stationnement des trottinettes électriques.
La surveillance et la verbalisation seront assurées par la DPSP (direction de la prévention, de la sécurité et de la protection) de la Ville de Paris. Au menu des contrevenants : des amendes de 135 € pour ceux qui roulent sur les trottoirs, de 35 € pour les stationnements gênants (mais qui va les payer ?) assortis d'une mise en fourrière (c'est plus efficace...). Les opérateurs devront signer une charte de bonne conduite et payer une redevance en fonction du nombre d'engins en service (encore une charte qui ne servira à rien, comme celle signée en 2007 avec les motards en colère !)
Des mesures qu'il fallait prendre, en tout état de cause. Elles auront à coup sûr un effet dissuasif sur les utilisateurs et donneront une plus grande assurance aux piétons qui ont envie de protester contre le mauvais usage de ces engins et d'apostropher l'incivisme de leurs utilisateurs.
Rédigé à 20:42 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, circulation centre de Paris, Politique, Vivre Paris !, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (8)
La promenade du "Parc des Rives de Seine" à hauteur du pont de Sully, rive droite - IVe - Vision cauchemardesque du cadre paysager (Photo VlM 30/03/19)
Les aménagements des berges de la Seine n'ont pas à ce stade convaincu tout le monde mais on ne trouve plus aucun responsable politique sérieux qui prévoie s'il est élu de revenir à la situation antérieure où la voiture régnait en maître sur la voie Georges Pompidou.
Cette réalisation sera-t-elle portée au crédit de l'équipe municipale en place, de la Maire Anne Hidalgo et de son Adjoint aux déplacements Christophe Najdovski ? Une part du trafic voitures dans Paris s'est-il évaporé comme l'annonce la mairie de Paris qui avance le chiffre de 5 % de baisse sur un an ? La pollution en oxydes d'azote et particules fines s'est-elle améliorée sur les berges et sur les quais ? Il est probable que les mesures soient objectivées et consolidées d'ici les élections de 2020 et que nous serons dès lors en mesure de nous prononcer sur des données exactes.
En attendant, les responsables actuels ont tout intérêt à mettre en valeur le cadre exceptionnel que constitue les berges et les rives de Seine qui sont bordées des plus beaux monuments dont se prévaut l'humanité. Tolérer une dégradation comme celle que nous dénonçons est regrettable ; c'est de surcroît une erreur tactique.
Nous avons déposé un signalement sur l'application "DansMaRue". L'accusé de réception que nous avons reçu de la mairie de Paris a été renvoyé à Paul Simondon qui a repris depuis peu les rênes de la propreté à l'Hôtel de Ville en remplacement de Mao Péninou, et au Maire du IVe Ariel Weil. Nous avons rencontré Paul Simondon il y quelques jours dans le cadre de ses fonctions et je rappelle qu'il nous fait l'amabilité d'intervenir le 4 avril à notre Assemblée Générale. Un invité d'honneur qui sera cordialement mais fermement interpellé sur l'état de la propreté de Paris et sur les mesures qu'il envisage à court terme.
Il vient de nous répondre par retour (et un dimanche) pour nous dire : "C’est effectivement édifiant ! Je demande une intervention rapide".
Il va le faire sans aucun doute mais il conviendra de s'organiser pour la suite. Il faut pour ce genre de nuisance définir la réplique adéquate : surveillance et traitement des files d'attente, en rappelant à M. Simondon et à ses services que l'attitude la plus appropriée pour décourager et éradiquer un tel phénomène, tout comme l'affichage sauvage, est de la traiter en mode LIFO (last in, first out).
J'ai eu l'occasion il y a peu, de recueillir le témoignage de Jean-Claude W. qui a été directeur d'Alsthom en charge de la livraison et de l'installation du métro du Caire. Dès leur mise en service, les rames sont revenues lourdement taguées de leur premier jour de sortie. Une catastrophe ! Cellule de crise la première nuit : on décide de nettoyer à fond toutes les rames. Au deuxième jour, le phénomène avait faibli, au troisième il avait disparu. L'explication est dans le fait que l'objectif des tagueurs est que leur oeuvre persiste. Il faut ajouter l'existence d'un agent modérateur : le prix exorbitant de la peinture nécessaire à recouvrir une cible aussi grande...
Gérard Simonet
Christophe Najdovski sur Franceinfo
Il est Maire-Adjoint d'Anne Hidalgo, en charge des déplacements et de la voirie. A ce titre, il est l'inspirateur du Vélib', d'Autolib et de l'interdiction de circuler sur les voies sur berges. Même si nous n'adhérons pas à tous ses choix, le dialogue avec lui a toujours été constructif, notamment sur les projets de limitation de la circulation automobile dans les quatre arrondissements du centre de Paris.
Au vu des protestations nombreuses qui nous sont parvenues à propos de la nouvelle coqueluche parisienne que sont les trottinettes électriques, nous l'avons interpellé la semaine dernière pour savoir quelles dispositions la mairie de Paris s'apprêtait à prendre pour lutter contre les accidents et les nuisances qui en résultent.
Il nous a adressé jeudi 21 mars le message qui suit :
Je n'ai pas pu vous répondre plus tôt, et je vous prie de bien vouloir m'en excuser. Nous avons retenu deux principes :
(1) paiement d'une redevance d'occupation du domaine public par les opérateurs, avec tarification progressive pour éviter l'inflation du nombre de véhicules. La redevance est inscrite à l'ordre du jour du conseil de Paris d'avril.
(2) obligation à terme (d'ici quelque mois) de stationner dans des aires dûment identifiées et spécifiées, faute de quoi les véhicules seront verbalisés et enlevés. Ce principe est inscrit dans la charte de bonne conduite que les opérateurs s'engagent à signer s'ils souhaitent pouvoir déployer leur service à Paris.
Bien cordialement
Christophe Najdovski
La prise de conscience est claire, il nous reste à en vérifier les conséquences concrètes sur le terrain et plus particulièrement sur les trottoirs de la ville.
GS
Rédigé à 08:36 dans Actualité, Cadre de Vie, Environnement, circulation centre de Paris, Politique, Pollution, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (12)
Trottinettes en rang d'oignon sur un trottoir en attente d'usagers
Alors qu'un de nos adhérents du IIIe demande que la parole lui soit donnée à notre prochaine assemblée générale le 4 avril pour décrire et commenter l'accident dont sa femme a été victime et hospitalisée, renversée sur un passage piétons par une trottinette lancée à vive allure, Claude Mercier qui vit dans le IVe, nous propose une tribune sur les déplacements en ville avec ces véhicules électriques d'un genre nouveau que sont les trottinettes et les gyropodes. Nous la publions ci-dessous :
Les trottinettes électriques ont fait leur apparition à Paris depuis un peu plus d'un an et leur déploiement s'accélère depuis le début 2019. Leur usage anarchique n'est encadré par aucune réglementation contraignante. Il existe tout au plus quelques recommandations qui restent évidemment lettre morte en l'absence de tout contrôle et sanctions.
Ces engins non immatriculés circulent indifféremment sur la chaussée (sur les pistes cyclables mais aussi dans les voies de bus et parmi les voitures) et aussi sur les trottoirs. Parmi les problèmes posés :
Suivant son idéologie écologique, la mairie de Paris a autorisé ces engins avant de se soucier d'en encadrer l'usage par réglementation et de prévoir des sanctions effectives. On trouve tout au plus des recommandations datant de juin 2018 qui ne dépassent pas le niveau de vœux pieux d'un navrant angélisme. Bien que marchant beaucoup à Paris, nous n'avons jamais vu la police sanctionner les comportements que tout me monde peut constater. Ainsi la mise à disposition des trottinettes pour un prix très faible incite un certain type d'utilisateurs, qui bénéficient d'une impunité de fait, à des comportements incivils et dangereux.
Les mêmes comportements dangereux qu'on avait constatés avec les vélos (dont les Vélib), et qui n'ont pratiquement jamais été sanctionnés, se retrouvent pour la même raison avec l'usage des trottinettes, aggravés par l'aspect "jouet" de ces engins qui poussent beaucoup de leurs utilisateurs à des comportement irresponsables.
Il est urgent que la mairie adopte rapidement des mesures énergiques assorties de sanctions dissuasives, quitte à froisser quelques écolos de salon. Notons que la ville de Madrid vient d'interdire les trottinettes, considérées comme trop dangereuses. "Le Parisien" rapporte une forte hausse de 23% des accidents de trottinettes en un an. Il n'existe malheureusement pas de données précises sur les accidents, mais leur nombre semble être de plusieurs centaines.
Claude Mercier
Rédigé à 09:26 dans Cadre de Vie, Environnement, circulation centre de Paris, Société, Vivre Paris !, Voirie/Déplacements | Lien permanent | Commentaires (23)