Avec l'invasion des terrasses éphémères, Paris-centre qui en contient 2.000 ressemble à une immense kermesse.
La rue des Archives-lès-Billettes tient le pompon avec l'occupation de tous les trottoirs et de portions significatives de chaussée. Des cabanes plus ou moins exotiques, avec ou sans toit, des plateformes avec flans opaques ou ajourés ont fleuri partout et la foule y accourt tandis que les riverains font grise mine devant ce déferlement humain qui donne au quartier un air de parc d'attractions ou d'île enchantée.
Le Maire de Paris-centre Ariel Weil a tenu un "café du Maire", ce rendez-vous mensuel qu'il a instauré en visioconférence avec les habitants pour les informer des événements marquants et prendre la température de l'opinion sur les dossiers brulants.
Paule Mazéo, qui les suit fidèlement, nous fait part du contenu des échanges du "café" du 5 juin :
- Ouverture le jeudi 10 juin de la maison de Victor Hugo.
- On aborde ensuite le sujet des terrasses éphémères.
Une nouvelle mouture (encore) de la charte de ces terrasses est en phase d'arbitrage. [on lit dans la presse qu'elles seront définitivement instaurées les mois de printemps et d'été]
Pour A. Weil : "on en saura plus à la fin du mois."
NB : on dénombre 2000 terrasses à Paris-centre (sur un total de 12.000 à Paris).
- En réponse à la polémique soulevée par l'occupation des places de livraisons, le Maire explique que nous sommes dans une période de transition. L'avis général est qu'elles ont été prises d'assaut à la faveur du flottement de l'Hôtel de Ville sur les mesures de sortie du confinement l'été dernier.
- Le Maire affirme pourtant que le temps des terrasses éphémères cessera en Septembre 2021...
- Les défenseurs de l'école maternelle du 40 rue des Archives (maison Jacques Cœur) remontent au front, Le Maire s'emploie à les calmer en rappelant une fois encore, que ce bâtiment restera propriété de la Ville et destiné aux enfants. Précision : le déménagement de l'école se fera d'ici un an.
- Un plan vélo sera annoncé à l'automne. Il manque un bout de piste vélo sur les quais hauts.
- On va rendre de l'espace aux bus tronçon par tronçon et revoir le tracé.
- Pour les tags se connecter directement au mail de Dorine Bergman. [Notre opinion : que cela ne vous dispense pas d'aller sur le site DansMaRue.]
- Prochain conseil de secteur (d'arrondissement) le 22 juin à 18h00. Prochain café du Maire le 3 juillet.
Réflexion personnelle
Un tournant décisif a été pris à Paris avec le Covid. La volonté de la Maire de Paris et surtout de ses alliés Verts, d'évincer de nos rues les voitures et autres objets roulants, dangereux, encombrants, bruyants et polluants au profit des bars-restaurants et de leurs terrasses aux allures de guinguettes est en marche en dépit de quelques précautions de langage. Les Maires d'arrondissements y sont assujettis bon gré mal gré. Ils ont beaucoup à y perdre politiquement car l'Hôtel de Ville les conduira à porter le chapeau de tous les mécontentements.
Ariel Weil a donné des preuves dans un passé récent que l'opinion des habitants compte pour lui. Il se heurte cependant à la marée humaine des exploitants et des consommateurs qui, réalisant que nos quartiers sont des eldorados, s'y ruent comme des orpailleurs. Une charte est censée définir des normes et un mode d'exploitation pour ces terrasses. Trop d'établissements s'en soucient peu en réalité.
Dénoncer la situation comme nous venons de le faire libère les humeurs mais c'est un coup d’épée dans l'eau. Demandez à Don Quichotte ce qu'il en coute d'attaquer des moulins ! Dorénavant, c'est de manière ciblée que nous dénoncerons les abus.
Il y a en effet trois attitudes possibles : (1) parodier la chèvre de M. Seguin (qui résista au loup en se battant jusqu'à l'aube avant d'être dévorée) dans un combat tout azimut ; (2) vendre ou libérer le logement que nous occupons à un opérateur de résidences touristiques ; ou (3) faire contre mauvaise fortune bon cœur mais exprimer notre ressentiment de façon raisonnée et choisir judicieusement nos bulletins de vote dans les mois et les années qui viennent.
Nos lecteurs ont compris que nous renonçons à l'option (1) mais pas aux deux autres.